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Un archevêque sud-africain appelle à l'action alors que des étrangers se voient refuser l'accès aux soins de santé

Mgr Siegfried Mandla Jwara, archevêque de l’archidiocèse catholique de Durban en Afrique du Sud, a dénoncé le refus de soins de santé opposé aux étrangers qui sollicitent des services dans certains hôpitaux et cliniques du pays, appelant les autorités à agir immédiatement pour résoudre ce problème.

Dans une déclaration partagée avec ACI Afrique le jeudi 28 août, Mgr Mandla a fait référence à la récente condamnation de cette pratique par l’Association Catholique de Santé d’Afrique du Sud (CHAS), soulignant que de tels comportements contredisent la Doctrine sociale de l’Église.

À la suite de la condamnation émise par le CHAS le 11 juillet, l’archevêque sud-africain a déploré que des étrangers soient parfois refoulés de manière brutale.

Dans le quartier de Rosettenville, à Johannesburg, des rapports indiquent que des résidents ont érigé des barricades et exigé que les migrants sans papiers s’adressent à des structures médicales privées et non aux établissements publics.

Ceux qui agissent de la sorte, a déclaré le membre de la Congrégation des Missionnaires de Mariannhill (CMM), « contredisent les principes de la Doctrine sociale de l’Église et les valeurs évangéliques d’amour, de miséricorde et de compassion ».

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« Je voudrais saisir cette occasion pour apporter ma voix en soutien aux marginalisés qui subissent les injustices de la persécution et du rejet uniquement parce qu’ils sont des ressortissants étrangers », a déclaré Mgr Mandla.

Le prélat sud-africain a affirmé que les étrangers « doivent être traités avec amour, respect, et bénéficier de tous les droits qui leur sont reconnus pour accéder aux soins médicaux lorsqu’une intervention est nécessaire ».

Soulignant la nécessité de l’hospitalité envers les étrangers, il a évoqué l’Écriture Sainte, notamment l’Évangile selon saint Matthieu, où Jésus enseigne que le soin, la bonté et l’attention sont des caractéristiques essentielles de ceux qui cherchent à plaire à Dieu.

Revenant également sur des passages de l’Exode et de Jérémie, il a rappelé : « Nous sommes souvent exhortés à prendre soin les uns des autres, comme en témoigne l’appel à l’hospitalité. »

Il a expliqué que « ces éléments fondamentaux de notre foi chrétienne se retrouvent dans de nombreuses autres traditions religieuses, ainsi que dans la philosophie africaine de l’ubuntu, qui encourage à aller au-delà de soi-même pour subvenir aux besoins des autres par des actes de charité désintéressée, c’est-à-dire par l’amour du prochain ».

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« J’encourage donc chacun à se rappeler qu’il a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, et que son frère ou sa sœur, quelle que soit sa nation, sa tribu ou sa langue, doit être traité avec dignité et autorisé, dans le respect de la loi, à chercher et recevoir de l’aide sans crainte ni obstacle », a ajouté Mgr Mandla.

L’ordinaire local de l’archidiocèse de Durban a plaidé auprès des autorités civiles du pays afin qu’elles fassent tout leur possible pour résoudre rapidement les problèmes auxquels les étrangers sont confrontés, affirmant que des vies sont en jeu.

En juillet, la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC) a publié une déclaration condamnant les manifestations xénophobes qui empêchent les étrangers d’accéder aux structures publiques de santé en Afrique du Sud, réaffirmant leur défense inébranlable de la dignité humaine et des droits constitutionnels.

« Les preuves effrayantes de toutes sortes d’abus commis par des groupes exigeant l’exclusion des étrangers des soins de santé sont moralement répréhensibles, en contradiction directe avec la Constitution, et sapent tous nos efforts pour renforcer la cohésion sociale », ont déclaré les évêques dans le communiqué signé par leur président, le cardinal Stephen Brislin.

Dans leur déclaration du 10 juillet, la SACBC a réitéré l’engagement plus large de l’Église et souligné que la santé constitue un principe central de la foi, affirmant que « le soin des malades est l’un des fondements de notre foi ».

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