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Le SCEAM appelle à des solutions « menées par l'Afrique » pour lutter contre la crise climatique

Les membres du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar ( SCEAM) appellent à la mise en place de méthodes africaines, « ancrées dans les communautés » et justes pour faire face aux crises climatiques qui se manifestent notamment par des sécheresses, des inondations et des cyclones sur le deuxième plus grand continent du monde.

Dans une déclaration lue lors du deuxième Sommet africain sur le climat (ACS2) qui s'est tenu au Centre international de conférences d'Addis-Abeba (AICC) en Éthiopie le dimanche 7 septembre, les membres du SCEAM ont déclaré que la crise climatique est à la fois une urgence morale et écologique dont l'impact se fait fortement sentir en Afrique.

« L'Afrique subit des impacts disproportionnés – sécheresses, cyclones, inondations, désertification – alors qu'elle contribue le moins aux émissions mondiales », ont déclaré les évêques catholiques africains dans leur déclaration lors de l'événement organisé les 7 et 8 septembre sur le thème « Éclairer la voie : les énergies renouvelables et la dignité de la vie ».

Dans la déclaration lue par Mgr Coffi Roger Anoumou, évêque du diocèse catholique de Lokossa au Bénin, les membres du SCEAM affirment : « L'Église catholique en Afrique appelle à une action audacieuse, équitable et urgente pour garantir que les solutions climatiques soient menées par l'Afrique, ancrées dans les communautés et justes. »

Concernant les solutions climatiques menées par l'Afrique, les évêques déclarent : « Le SCEAM insiste sur le fait que l'Afrique ne doit pas se contenter d'être le destinataire d'agendas externes, mais doit être l'architecte à part entière de son avenir écologique. »

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« Les communautés rurales, riches en sagesse indigène, sont des laboratoires d'écologie intégrale et doivent tracer la voie vers le développement durable », déclarent-ils lors de l'événement qu'ils ont organisé en collaboration avec le Mouvement Laudato Si' en Afrique (LSM) et Caritas Afrique (CA).

Pour lutter contre la crise climatique, les évêques appellent également à promouvoir des approches fondées sur la nature et la technologie, affirmant que « l'Église soutient les énergies renouvelables, l'agriculture régénérative et les technologies appropriées qui protègent la biodiversité et respectent le patrimoine culturel ».

« Les vraies solutions doivent intégrer l'équité sociale, la dignité humaine et la protection de la création, et non le profit à court terme ou les « fausses solutions » telles que les compensations nuisibles ou les projets extractifs », déclarent les évêques.

L'Église en Afrique doit dépasser la mentalité qui consiste à se montrer préoccupée sans pour autant apporter de changements substantiels, affirment les évêques, qui ajoutent : « Nous ne faisons toujours pas face aux problèmes de manière directe, et les engagements pris sont faibles et difficilement tenus. »

« Nous ne pouvons pas continuer à trouver des excuses ; ce qu'il faut, c'est du courage et de la détermination pour abandonner définitivement les combustibles fossiles, adopter les énergies renouvelables et changer véritablement notre mode de vie pour le bien de notre maison commune », déclarent les évêques.

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Dans leur déclaration de trois pages, les évêques catholiques d'Afrique plaident en outre en faveur du développement des énergies renouvelables. « Le SCEAM encourage les investissements dans des systèmes renouvelables décentralisés et communautaires, en particulier solaires, qui créent des emplois décents, autonomisent les femmes et les jeunes et réduisent la pauvreté énergétique tout en limitant les émissions de carbone », déclarent-ils.

« L'avenir réside dans cette énergie renouvelable, à savoir les panneaux solaires. Il est essentiel d'investir dans les énergies propres et de moderniser les infrastructures pour lutter contre la pauvreté énergétique en Afrique », déclarent les évêques. Les membres du SCEAM appellent également à la mobilisation d'un financement climatique équitable, déclarant : « L'Église appelle les nations riches à rembourser leur dette écologique par le biais d'un financement climatique transparent, accessible et non endetté. »

« Les fonds pour les pertes et dommages et pour l'adaptation doivent être rapidement opérationnels, atteindre directement les communautés vulnérables et favoriser la résilience plutôt que la dépendance », déclarent les évêques dans leur communiqué.

En tant que communautés catholiques d'Afrique, les membres du SECAM déclarent : « Nous demandons aux dirigeants des nations et des institutions de reconnaître leur devoir moral et de s'engager à prendre des mesures urgentes et ambitieuses pour protéger notre maison commune et les plus vulnérables. »

Les évêques catholiques d'Afrique déplorent que les retards et les demi-mesures pris pour protéger la maison commune ne fassent qu'aggraver les souffrances des populations africaines et mettre en péril les générations futures.

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« Un accord doit inclure le financement des pertes et dommages, c'est-à-dire l'indemnisation des pays qui subissent déjà les effets dévastateurs du changement climatique sans en être responsables », affirment-ils, ajoutant : « C'est une question de justice et de solidarité avec les communautés les plus pauvres et les plus touchées. »

Les évêques appellent également à des efforts d'adaptation pour « préserver la sécurité alimentaire, les systèmes d'approvisionnement en eau et les moyens de subsistance, en donnant la priorité aux pauvres et aux marginalisés. Les communautés religieuses sont prêtes à collaborer pour éduquer, mobiliser et accompagner les populations touchées ». « Le fonds pour les pertes et dommages doit être mis en place de toute urgence afin de répondre aux effets dévastateurs du changement climatique qui détruisent déjà des vies et des moyens de subsistance », déclarent les membres du SCEAM dans leur communiqué.

Ils ajoutent : « Les pays riches doivent reconnaître et payer leur dette écologique envers les pays du Sud, sans continuer à endetter nos nations par des prêts déguisés en aide climatique. »

Silas Isenjia