Le pape Léon XIV : le comportement inapproprié du clergé « ne peut être caché dans un tiroir »

Le pape Léon XIV a souligné la valeur de l’expérience pastorale et humaine acquise dans une Église locale, qui doit être développée dans un nouveau ministère mettant les évêques en contact avec l’universalité de l’Église.

Il a insisté sur l’importance du témoignage et de la capacité à rester en dialogue avec le monde, afin de répondre aux questions actuelles des hommes sur le sens de la vie et du mal dans le monde. « Les réponses apprises il y a 25 ans au séminaire ne suffisent pas », a-t-il averti.

Concernant la synodalité, le Saint-Père — qui a dirigé le dicastère pour les évêques — a expliqué qu’elle n’est pas une méthode pastorale, mais « un style d’Église, d’écoute et de recherche commune de la mission à laquelle nous sommes appelés ».

« Soyez des bâtisseurs de ponts », a-t-il demandé, appelant aussi à valoriser le rôle des laïcs, à l’intégrer dans la vie de l’Église et à promouvoir une paix « désarmée et désarmante » car « la paix est un défi pour tous ! »

Les fautes ne peuvent pas être “mises dans un tiroir”
Avant de répondre aux questions, le pape Léon XIV a encouragé les évêques à traiter rapidement les cas d’inconduite du clergé : « On ne peut pas les mettre dans un tiroir ; il faut les aborder avec un esprit de miséricorde et une véritable justice envers les victimes et les accusés. »

Le pontife a remercié les nouveaux évêques pour avoir accepté ce ministère : « Je prie pour vous ; l’Église apprécie votre “oui” ; vous n’êtes pas seuls ; ensemble nous portons le fardeau et ensemble nous proclamons l’Évangile de Jésus-Christ. »

Prudence sur les réseaux sociaux
En réponse aux questions des évêques, le Saint-Père a souligné la nécessité d’être prudent dans l’usage des réseaux sociaux, où le risque est que « chacun se sente autorisé à dire ce qu’il veut, même des choses fausses ». Il a ajouté : « Parfois, parvenir à la vérité est douloureux, mais nécessaire. »

Il les a encouragés à recourir à des professionnels de la communication formés, en leur donnant trois conseils précis : « Gardez votre calme, usez de discernement, et cherchez l’aide d’un professionnel. »

Parlant des défis de tout nouveau ministère, le pape Léon XIV a exhorté les évêques à faire confiance à la grâce de Dieu, à reconnaître leurs dons et leurs limites, et à compter sur l’aide des autres, y compris l’expérience précieuse d’un bon évêque émérite. Il les a également mis en garde contre la tentation de former un cercle fermé et de s’y enfermer.

Formation dans les séminaires
Le pontife a réaffirmé la nécessité de construire des ponts et de rechercher le dialogue, même là où les chrétiens sont minoritaires, dans le respect sincère des autres traditions religieuses, en particulier à travers le témoignage de l’amour et de la miséricorde chrétiens.

Le Saint-Père a aussi abordé la formation dans les séminaires, en soulignant la responsabilité de la formation initiale. Il a exhorté les évêques à être accueillants, à recevoir les vocations et à accompagner chaque personne dans la découverte des différentes dimensions de l’Évangile et de la vie chrétienne et missionnaire.

Parlant de mission, le pape Léon a suggéré aux évêques de s’appuyer sur les laïcs missionnaires authentiques présents dans les mouvements ecclésiaux, qui peuvent être une source d’espérance pour l’Église locale.

En réponse à des questions sur les conséquences graves des crises environnementales, le pape a rappelé le 10e anniversaire de l’encyclique Laudato Si’ de François et a encouragé à promouvoir ce thème dans la pastorale. Il a ajouté que dans ce domaine, « l’Église sera présente », sans se mêler à d’autres questions contraires à l’anthropologie chrétienne.

La soif spirituelle des jeunes
Selon le Vatican, la rencontre a également porté sur les relations entre les diverses organisations de l’Église universelle et locale, le processus de nomination des évêques, la nécessité de faire face ensemble aux nombreuses crises actuelles dans le monde, et l’importance de la présence des évêques auprès des personnes qui souffrent.

Les nouveaux évêques ont aussi pu échanger avec le Saint-Père sur la jeunesse, en particulier en Europe après le récent jubilé qui leur était consacré, et sur leurs interrogations à propos de la communion, de la prière et de leur soif de vie spirituelle, qu’ils n’ont pas pu étancher ni dans le monde virtuel ni « dans les expériences typiques de nos paroisses ».