« Ecclesia in Africa » de saint Jean-Paul II salué comme « une réalité vivante » dans l’Église en Afrique

Ecclesia in Africa constitue la réponse post-synodale du Pape à l’Assemblée spéciale pour l’Afrique de 1994.

L’exhortation a contribué à définir les priorités pastorales de l’Église catholique en Afrique à la fin des années 1990 et 2000, notamment en matière d’inculturation, de justice sociale et de formation du leadership local.

La célébration du 13 septembre a également marqué le 40ᵉ anniversaire de la première visite de saint Jean-Paul II au Cameroun, qui eut lieu du 11 au 14 août 1985.

Dans son discours, le Père Suh Niba a également partagé son expérience personnelle avec le 265ᵉ pape de l’Église catholique : « J’ai connu Jean-Paul II, qui était Karol Wojtyla, avant de venir à Rome. J’ai rencontré l’homme qui est devenu et qui fut le pape Jean-Paul II à Rome. »

« Lorsqu’on rencontre véritablement une personne, on veut aussi savoir ce qu’elle pense. J’ai étudié et continue d’étudier Jean-Paul II, le philosophe et anthropologue théologien, le théoricien intrépide et défenseur de la dignité de l’être humain », a-t-il expliqué.

Il a rappelé le pape, décédé lors des premières vêpres du dimanche de la Divine Miséricorde, le 2 avril 2005, comme un pontife catholique qui a sauvé le concept et la réalité de la personne humaine.

Selon lui, Jean-Paul II a théorisé et enseigné la réalité de la personne humaine avec une conviction confirmée par le témoignage de sa vie « jusqu’au tout dernier souffle ».

« Nous sommes irrévocablement, indiscutablement condamnés à être humains dès le premier instant de la conception jusqu’à notre dernier souffle à la mort naturelle », a-t-il affirmé, ajoutant : « Je sais que Jean-Paul II croyait que la sainteté n’est pas le privilège de quelques-uns. Il la reconnaissait et la promouvait partout où il la voyait. »

Le Vice-Chancelier de l’Université Catholique du Cameroun a également loué saint Jean-Paul II pour avoir béatifié et canonisé davantage de saints africains, parmi lesquels Isidore Bakanja du Congo, Cyprien Tansi du Nigeria et Joséphine Bakhita du Soudan.

À travers ces béatifications, a-t-il expliqué, le pape « nous a invités à comprendre que la sainteté est toujours d’actualité, que Dieu n’a pas de favoris, mais que toute personne, quelle que soit sa nationalité ou sa race, qui croit en Lui, est matière à sainteté ».

« Je sais aussi, grâce à lui, que Jésus n’est pas une idée abstraite et lointaine, un idéal moral hors de notre portée ou une construction sociale. Jésus, Dieu, est réel. Dieu est une Personne. Le chemin vers la sainteté et la divinisation est essentiellement humain », a-t-il affirmé.

Évoquant saint Jean-Paul II, le Père Suh Niba a ajouté : « Être saint, c’est être authentiquement humain ; simplement humain ; humain dans le don de soi à travers l’amour humble et le service mutuel. »

« Comme Jésus nous l’a enseigné, comme le pape Jean-Paul II l’a appris et prêché ; comme tous deux l’ont vécu et voudraient que vous et moi le vivions », a-t-il conclu.

Lors des funérailles de Jean-Paul II, plus de trois millions de pèlerins se seraient rendus à Rome pour lui rendre hommage, certains patientant plus de 24 heures pour prier en action de grâce pour leur bien-aimé Saint-Père.

Le 28 avril 2005, le pape Benoît XVI a annoncé que le délai habituel de cinq ans avant l’ouverture d’une cause de béatification et de canonisation serait levé pour Jean-Paul II.

Le 1ᵉʳ mai 2011, Benoît XVI a béatifié Jean-Paul II, et le pape François l’a canonisé, aux côtés de saint Jean XXIII, le 27 avril 2014.