Le pape Léon XIV : « Ma priorité est l’Évangile, pas la résolution des problèmes du monde »

Dans cet entretien, le premier pape né aux États-Unis a expliqué comment il compte aborder les sujets divisifs dans l’Église, notamment les débats sur les LGBT, la possibilité de femmes diacres, la synodalité et la messe latine traditionnelle.

Il a reconnu que l’enseignement de l’Église sur la morale sexuelle est un sujet très polarisant et, bien qu’il accueille tout le monde dans l’Église, il n’a pas l’intention d’y apporter des changements — du moins pour l’instant.

« Tout le monde est invité, mais je n’invite personne en raison de son identité spécifique », a-t-il expliqué, soulignant l’importance de changer les attitudes avant de songer à modifier l’enseignement de l’Église.

Il a également réaffirmé la doctrine traditionnelle sur le mariage : « Une famille est composée d’un homme et d’une femme dans un engagement solennel, béni par le sacrement du mariage ». Il a insisté sur la reconnaissance et le renforcement du rôle de la famille dans la société.

Concernant la bénédiction des couples de même sexe dans certains pays d’Europe du Nord, il a déclaré que ces rituels violent les directives du pape François dans Fiducia Supplicans.

Ordination des femmes et synodalité

Le pape Léon a précisé qu’il n’envisage pas, pour l’instant, l’ordination de femmes diacres. Il souhaite poursuivre dans les pas de François, en nommant des femmes à certains postes de direction, mais estime qu’il faut d’abord mieux comprendre et développer le diaconat.

Il a décrit la synodalité comme « une attitude, une ouverture, une volonté de comprendre » et un processus « de dialogue et de respect mutuel » pouvant prendre différentes formes.

Mission de l’Église et relations interreligieuses

Léon XIV a insisté sur l’importance d’un dialogue interne au Vatican, critiquant l’isolement des dicastères et saluant la réforme de la Curie romaine par François avec Praedicate Evangelium.

Concernant les abus sexuels dans le clergé, il a indiqué que ce problème, bien que grave, ne peut pas devenir le seul centre d’attention de l’Église, qui doit continuer à remplir sa mission évangélique.

Le pape a affirmé que sa priorité est Jésus-Christ et que son rôle est d’aider les gens, surtout les chrétiens et les catholiques, à comprendre cette mission. Il a réaffirmé sa volonté de dialoguer avec les représentants d’autres religions tout en proclamant sa foi en Jésus-Christ ressuscité.

Il a également exprimé sa satisfaction face à l’amélioration des relations avec la communauté juive, après des tensions sous le pontificat de François liées au conflit Israël-Palestine.

« Je peux être trop présomptueux, mais je dirais que dès les premiers mois, les relations avec la communauté juive se sont déjà un peu améliorées », a conclu le pape Léon XIV.