Un archevêque catholique met en garde les Kényans contre les faux prophètes et appelle à une véritable foi en Christ

« Nous sommes devenus des gens qui croient tout ce que l’on nous dit. Ce sont les sorciers d’aujourd’hui, qui se parent des vêtements du christianisme, mais ce sont des sorciers, des magiciens, et ceux qui cherchent à capturer les cœurs des gens », a-t-il ajouté.

Le responsable local de Nyeri a invité les Kényans à placer leur confiance en Dieu par la prière face aux défis de la vie.

« Nous sommes invités à lever les yeux et à regarder le Seigneur, à regarder notre Sauveur sur la croix. Sachez qu’Il nous a sauvés de tous les troubles, de tout mal, même de toute forme de peur », a-t-il dit.

« Je nous demanderais d’écouter uniquement le Christ le Seigneur. Celui qui a été désigné pour nous guérir, celui à qui a été confié le travail d’emporter tous nos problèmes. Nous regardons celui qui est ressuscité, qui a vaincu la mort, qui a terrassé Satan et les puissances de Satan. Et en regardant tout cela, nous avons l’espérance que dans nos vies, si nous nous unissons au Christ notre Seigneur, nous aussi serons victorieux », a-t-il ajouté.

Se référant à l’Évangile selon Matthieu, Mgr Muheria a également encouragé les chrétiens à approcher le Christ avec humilité, assurant que Dieu leur donnera le repos en retour.

« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués, accablés, chargés de problèmes, de maladies, accablés par l’économie, la faim, venez à moi dans la prière. Venez et humiliez-vous », a-t-il déclaré, se référant à Matthieu 11,28-30, où Jésus invite tous ceux qui portent divers fardeaux à venir à Lui, promettant repos et enseignement dans son cœur doux et humble.

Dans sa réflexion, le membre kenyan de l’Opus Dei a dénoncé le culte de la famine de Shakahola, qui a coûté la vie à plus de quatre cents personnes en raison de fausses prophéties.

Selon un rapport de janvier 2024, les autorités ont indiqué que Paul Mackenzie, le leader de l’Église Good News International, aurait ordonné aux membres du sud-est du Kenya de se priver de nourriture, ainsi que leurs enfants, pour atteindre le paradis avant la fin du monde.

Il a également signalé la tragédie récente à Kilifi liée aux fausses prophéties, qui a attiré des individus « cherchant à atteindre le paradis par les mensonges d’un soi-disant leader prophétique ».

Selon un rapport de mars 2024 de la Commission nationale kenyane des droits de l’homme (KNCHR) suite à « un exercice de suivi de mars 2023 à ce jour sur la tragédie de Shakahola… un total de 429 corps ont été exhumés, 67 adultes et 25 enfants ont été secourus ».

Pour faire face à ces tragédies religieuses, l’ordinaire local de Nyeri a appelé tous les Kényans, en particulier les leaders religieux, à identifier et dénoncer les faux prophètes qui profitent des personnes vulnérables.

Mgr Muheria a déclaré : « Arrêtons de tromper au nom de Dieu. Une malédiction tombera sur nous parce que nous avons utilisé le nom du Seigneur pour nous enrichir, pour tromper, pour mentir aux Kényans. C’est une grande malédiction sur vous, vos enfants et votre communauté. »

Il a en outre exhorté les chrétiens du pays est-africain à ne pas se laisser séduire par des enseignements contraires à la volonté de Dieu, tels qu’être invités à jeûner, éviter les hôpitaux ou remettre leurs biens en échange de miracles promis.

Il a également appelé le gouvernement kenyan à intervenir, soulignant que plus de 500 Kényans sont morts dans des circonstances douteuses liées à des manipulations religieuses, alors que peu a été fait pour tenir les responsables pour compte malgré la présence actuelle des autorités dans ces régions.

« Les dirigeants doivent savoir ce que nous ferons pour que ces choses ne continuent pas. Parce qu’ici nous avons échoué en tant que leaders, et ici nous avons beaucoup échoué en tant que chrétiens », dit-il dans sa réflexion publiée le 21 septembre, appelant à la responsabilité dans le leadership.

Mgr Muheria a enfin plaidé pour un retour à une foi ferme et authentique en Dieu, déclarant : « Aujourd’hui est un jour pour revenir à la foi, ne pas avoir des choses que nous appelons foi mais qui ne sont pas foi — c’est suivre une personne sans voir où l’on va. »

« Dieu Tout-Puissant, sauve-nous de ces choses qui nous ont submergés dans la vie ; sauve-nous maintenant afin que nous puissions Te rejoindre par le bon chemin », a imploré Mgr Muheria.