Depuis sa consécration épiscopale en juin 2022, Mgr Mbinda a mis en lumière des lacunes spécifiques dans son diocèse, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé.
« Beaucoup d’enfants n’ont jamais été à l’école et ont besoin de bourses pour y accéder », a-t-il déclaré, ajoutant : « De nombreux jeunes hommes et femmes ont terminé leurs études mais restent sans emploi, faisant du chômage des jeunes une question urgente à traiter. »
Concernant la santé, il a souligné : « Les services de santé, surtout dans les zones les plus reculées, sont insuffisants, et de nombreuses vies sont perdues faute d’accès aux soins. Dans certaines régions, il faut parcourir de très longues distances juste pour obtenir un simple Panadol. »
Mgr Mbinda a également évoqué l’état des routes : « Les routes sont parfois mauvaises et sinueuses, et parfois on n’est même pas sûr de revenir quand on s’aventure dehors. »
Lors de son entretien du 19 septembre, en marge de l’ordination diaconale de 12 Spiritains et de trois de la Congrégation du Très Saint Rédempteur (CSsR), il s’est également dit préoccupé par les effets du changement climatique dans son diocèse, notamment la sécheresse prolongée et la montée des eaux du lac Turkana.
« Vous savez que nous vivons dans un désert, et les moyens de subsistance ne sont pas faciles. Les Turkana élèvent du bétail, mais leurs troupeaux diminuent à cause de la famine et des sécheresses récurrentes. Il faut donc s’occuper des moyens de subsistance et explorer ce qui peut être fait », a-t-il dit.
Il a ajouté : « Nous sommes aussi affectés par le phénomène touchant tous les lacs de la Vallée du Rift. La montée des eaux du lac Turkana, autrefois appelé lac Rudolf, a englouti des villages. Nous avons donc des déplacés qui cherchent maintenant du soutien : nourriture, vêtements et tout ce qui peut les aider à vivre dignement. »
Mgr Mbinda a également évoqué la situation des réfugiés fuyant les conflits voisins et hébergés au camp de Kakuma, qualifiant leur situation de besoin pastoral urgent nécessitant un soutien.
« Les réfugiés continuent d’arriver à Kakuma, et avec le financement réduit des États-Unis, il semble qu’ils se tournent désormais vers l’Église pour obtenir de l’aide », a-t-il déclaré.
Il a reconnu les efforts du service Justice et Paix de son diocèse, notamment dans le conseil et d’autres services humanitaires, mais a insisté sur la nécessité d’un soutien supplémentaire, « surtout pour fournir nourriture et autres biens de première nécessité ».