« Des officiers supérieurs d’extraction musulmane du Nord dominent les nominations dans la région, une région à plus de 95 % chrétienne », affirment les chercheurs d’Intersociety dans leur communiqué daté du 28 septembre.
Selon eux, le Nigeria est marqué par des « particularités ethno-religieuses profondes » et traverse une aggravation de « divisions ethno-religieuses profondes ».
Le pays ouest-africain, poursuivent-ils, connaît également depuis dix ans une « injustice, un déséquilibre et une quasi-absence de neutralité dans les opérations de sécurité et de défense menées par l’armée, la police et les forces alliées ».
Appelant à un rééquilibrage dans l’attribution des postes militaires, ils déclarent : « Les autorités militaires sont vivement appelées à revenir en arrière et à garantir un équilibre ethno-religieux lors de la nomination des officiers supérieurs à la tête des formations militaires du Sud-Est. »
« Cela donnera aux populations du Sud-Est un sentiment d’appartenance, de confiance et de sécurité quant à la protection de leurs vies, de leurs libertés et de leurs biens, en plus d’assurer leur bien-être psychologique et leur stabilité », ajoutent-ils.
D’après les enquêtes des chercheurs d’Intersociety, il y aurait au moins quatre hauts responsables militaires et policiers originaires du Nord musulman occupant actuellement des postes de commandement dans l’État d’Imo seulement.
Ces responsables comprennent : le Brigadier Général Ibrahim Abbas, commandant à Owerri, l’Air Commodore D.E. Bello, commandant de la base 211 du Nigerian Air Force Quick Response Group à Owerri, le Navy Commodore M.A. Alhassan, commandant de la base navale d’Oguta, État d’Imo, et Mallam Aboki Danjuma, commissaire de police de l’État d’Imo.
Par ailleurs, les chercheurs d’Intersociety appellent le quartier général de la Défense nigériane à revenir à l’époque où il bénéficiait encore de la confiance du peuple.
Ils rappellent qu’avant juin 2015, l’armée nigériane était reconnue pour sa « neutralité, sa laïcité et son semi-professionnalisme », des qualités qui renforçaient la confiance et le respect du public dans la nation la plus peuplée d’Afrique.
Au fil des années, cette confiance, qu’Intersociety estime à 45 %, « a drastiquement chuté à moins de 20 %… en particulier parmi les citoyens civils de l’Est et les membres de minorités ethniques et religieuses du Nord ».