Dans son message, le cardinal revient également sur l'enseignement social de l'Église catholique, qui, selon lui, insiste sur le fait que « la dignité humaine et tous les droits de l'homme découlent du fait que nous sommes créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, et non de notre statut juridique ».
« Tous les êtres humains ont droit à la protection, y compris le droit d'être protégés contre la maladie, la vulnérabilité et les préjudices. Ce sont là des principes que l'Église honore », déclare le cardinal sud-africain, qui a commencé son ministère épiscopal en janvier 2007 en tant qu'évêque du diocèse catholique de Kroonstad en Afrique du Sud.
En outre, le cardinal explique que « les mesures visant à empêcher les personnes de bénéficier de soins de santé et d'éducation sont contraires à la Constitution, aux jugements de nos tribunaux, aux directives des ministères et aux assurances données par les ministres concernés ».
Face à des garanties juridiques aussi claires, le cardinal Brislin estime que les actions de ceux qui empêchent les étrangers d'accéder aux services sont dépourvues de « toute finalité morale et contribuent au contraire à normaliser la politique d'exclusion et de privation ».
« Il convient de noter que l'excuse souvent invoquée pour justifier ces actions malavisées est que les migrants sans papiers épuisent les ressources et nuisent ainsi au bien-être des Sud-Africains », déclare-t-il dans son message du 30 septembre.
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Le cardinal sud-africain, qui a été nommé au Dicastère du Vatican pour le clergé, ajoute que « si ces groupes sont préoccupés par le manque de ressources, ils devraient se concentrer sur la cause sous-jacente, à savoir la corruption, plutôt que de s'en prendre aux personnes vulnérables ».
Au début du mois d'août, l'archevêque Siegried Mandla Jwara, de l'archidiocèse catholique de Durban en Afrique du Sud, a également dénoncé le refus de soins de santé aux étrangers qui sollicitent des services dans certains hôpitaux et cliniques du pays, exhortant les autorités à prendre des mesures immédiates pour remédier à cette situation.
La condamnation de Mgr Mandla fait suite à des informations selon lesquelles, dans la banlieue de Rosettenville à Johannesburg, des habitants auraient érigé des barricades et exigé que les migrants sans papiers se fassent soigner dans des établissements privés et non dans des établissements publics.
Selon le membre de la Congrégation des Missionnaires de Mariannhill (CMM), ceux qui agissent de la sorte « vont à l'encontre des principes de la doctrine sociale catholique et des valeurs évangéliques d'amour, de miséricorde et de compassion ».
Il a ajouté que les étrangers « doivent être traités avec amour et respect, et bénéficier de tous les droits qui leur sont accordés pour se faire soigner dans les situations qui nécessitent une intervention médicale ».
En juillet, la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC) a publié une déclaration condamnant les manifestations xénophobes qui empêchent les ressortissants étrangers d'accéder aux établissements de santé publics en Afrique du Sud, réaffirmant ainsi sa défense inébranlable de la dignité humaine et des droits constitutionnels.
« Les preuves effrayantes de toutes sortes d'abus commis par des groupes appelant à l'exclusion des ressortissants étrangers des soins de santé sont moralement répréhensibles, en contradiction directe avec la Constitution, et sapent tous nos efforts pour renforcer la cohésion sociale ».