Dans un entretien avec ACI Afrique, la Professeure Marie Noëlle N’guessan, consultante en éducation en Côte d’Ivoire, a souligné la nécessité de changements dans la gouvernance des institutions publiques africaines.
Elle a noté que les discussions sur les valeurs, la morale et l’intégrité sont rares dans ces institutions et a insisté sur le besoin d’une éducation qui inculque l’éthique.
« Je travaille dans une école de commerce depuis 15 ans, et cette conférence a été l’occasion pour moi de repenser notre façon de faire », a déclaré Marie, qui enseigne à MDE (Management et Développement d’Entreprise).
Elle a ajouté :
« J’ai été panéliste dans une session où nous avons discuté du secteur public et privé et des moyens d’améliorer l’efficacité du secteur public. »
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Parmi ses propositions figurait la formation des fonctionnaires.
« C’est difficile, car ils n’aiment pas se former ni réfléchir à l’éthique, à la morale, au bien et à l’intégrité. Mais nous, en tant qu’universitaires, devons trouver un moyen d’enseigner ces valeurs », a-t-elle dit, ajoutant : « J’étais ravie de recevoir des idées du public à ce sujet. »
Un autre thème central de la conférence fut la préparation de l’Afrique à un modèle de développement autonome, affranchi des schémas traditionnels de financement.
Interrogée sur la possibilité pour les pays africains d’être autosuffisants, loin du paternalisme, Marie a répondu :
« Croyons-nous que l’Afrique peut faire un bond en avant ? Oui. Avons-nous les personnes capables de porter cette idée ? Pas encore. Pourquoi ? Je ne sais pas. »
Elle a poursuivi :
« Nos dirigeants sont très instruits, mais il semble que nous ne faisons pas les choses correctement. Nous possédons la plupart des ressources du monde, nous sommes nombreux sur le continent, mais nous restons les plus pauvres. Bien sûr, l’Afrique peut être durable. Théoriquement, nous savons comment faire, mais pratiquement, nous n’y sommes pas encore. »
Selon elle, des aspects aussi simples que la gestion des élections montrent que le continent a encore du chemin à parcourir en matière de durabilité.
« Les élections sont comme des catastrophes dans les pays africains », a-t-elle déclaré, avant de s’interroger : « Comment pouvons-nous être durables si une simple élection entraîne tant de problèmes, de conflits et de morts ? Je ne veux pas être pessimiste, mais nous devons changer notre manière de penser l’Afrique. Cela doit tourner autour du bien commun. »
« Ce sera très difficile de former les jeunes pour qu’ils intègrent ces idées, mais c’est possible », a conclu Marie.
Originaire du Nigeria, Jess Castellote, fondateur du Yemisi Shyllon Museum of Art, l’un des rares musées d’art sur le continent, a décrit la conférence comme « une révélation à bien des égards ».
« Cette conférence m’a permis de rencontrer des personnes qui, elles aussi, s’efforcent de faire quelque chose d’utile, qui serve l’Afrique et la communauté », a déclaré Castellote, qui vit dans le pays ouest-africain depuis plus de vingt ans.
Lors de la conférence, il a tenté de convaincre les participants que l’art n’est pas réservé aux privilégiés ou aux riches.
« L’art n’est pas un luxe », a-t-il affirmé, expliquant : « L’art en Afrique peut jouer un rôle essentiel dans la création de récits, l’expression d’idées, l’exploration de problématiques. L’art a la capacité d’engager, il touche les émotions. On peut être ému par une exposition ou une danse. »
Saluant les organisateurs de la conférence, il a ajouté :
« Cet événement a été excellent. Découvrir l’Université Strathmore a été une expérience formidable. Ce que fait cette université est un modèle pour les autres établissements d’enseignement supérieur en Afrique. »