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L’histoire du Père Konteh «était incroyable» : Agnes Aineah d’ACI Afrique évoque l’inspiration de son nouveau livre

La Sierra Leone est un petit pays d’Afrique de l’Ouest situé le long de l’océan Atlantique, connu pour sa riche culture, la diversité de ses paysages et son histoire complexe. Malgré une guerre civile brutale de 1991 à 2002, la Sierra Leone a réalisé des progrès notables en matière de reconstruction et de développement — des efforts auxquels l’Église catholique contribue largement.

Agnes Aineah, auteure du nouveau livre intitulé « Envoyé pour guérir une nation blessée : l’histoire du Père Peter Konteh », partage le puissant témoignage du prêtre catholique ordonné au plus fort de la guerre civile, qui a échappé à la mort à plusieurs reprises sur les lignes de front.

Aineah, journaliste kényane collaborant avec ACI Afrique, le partenaire africain de l’agence CNA, a confié dans une interview que l’inspiration de ce livre lui est venue lors d’un voyage en Sierra Leone en 2022. Sur place, elle a pu constater de ses propres yeux le travail de Caritas Freetown, dirigée par le Père Konteh, qu’elle décrit comme une figure majeure de l’Église dans le pays.

En plus de ses fonctions de directeur exécutif de Caritas Freetown, le Père Konteh est le deuxième vice-président de l’Union régionale des prêtres diocésains d’Afrique de l’Ouest et président des prêtres catholiques de Sierra Leone.

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« Lorsque j’ai enfin pu m’asseoir avec le Père Konteh, j’ai décidé d’écrire ce livre parce que son histoire était tellement incroyable », a-t-elle déclaré.

Le jour de son ordination en 1996, l’archevêque l’a envoyé servir parmi les personnes déplacées internes — celles qui, bien que restées dans les frontières du pays, avaient dû fuir leurs foyers pour échapper à la violence et aux atteintes aux droits humains.

Konteh a cofondé le Conseil interreligieux, jouant un rôle déterminant dans les négociations de paix entre le gouvernement sierra-léonais et le Front révolutionnaire uni (RUF) durant la guerre civile.

Aineah a expliqué à CNA qu’elle avait écrit le livre parce que « tant de personnes font un travail extraordinaire dans l’Église catholique en Afrique — elles apportent la guérison à une Église blessée — et je pense qu’il est important de raconter leurs histoires pour les générations futures ».

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« J’ai été profondément impressionnée par le travail que l’Église catholique accomplit en Sierra Leone à travers Caritas Freetown », a-t-elle ajouté. « Je suis allée dans les bidonvilles autour de Freetown, là où Caritas agit ; tout le monde les connaît et apprécie leur engagement. »

Aineah voit aussi dans la Sierra Leone un modèle pour d’autres pays africains, montrant comment des personnes de différentes religions peuvent coexister pacifiquement. Bien que la Sierra Leone soit majoritairement musulmane, chrétiens et musulmans y vivent en harmonie. Le niveau de persécution religieuse y est faible, contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays africains comme le Nigeria ou le Burkina Faso.

Selon le Père Konteh, « l’Église catholique est très respectée » en Sierra Leone, notamment parce que les écoles sont gérées par des catholiques et qu’il existe un haut taux de mariages interreligieux entre musulmans et catholiques.

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« Il [Konteh] m’a dit qu’il est très rare de trouver une famille en Sierra Leone qui soit strictement musulmane ou strictement catholique », a raconté Aineah.

Parmi les prêtres catholiques du pays, 40 % étaient autrefois musulmans avant de se convertir au catholicisme. C’est le cas, par exemple, de Mgr Charles A.M. Campbell, évêque du diocèse de Bo, dont les parents sont tous deux musulmans.

Un autre aspect mis en lumière dans le livre d’Aineah est que, malgré la beauté naturelle du pays, l’histoire tragique de la Sierra Leone — marquée par la guerre et les épidémies, notamment celle d’Ebola — reste dominante. Par ailleurs, les préoccupations environnementales croissantes sont désormais au centre des actions du Père Konteh et de Caritas Freetown.

Aineah a qualifié son travail de journaliste en Afrique de « très gratifiant », surtout parce qu’elle peut « amplifier les voix de l’Église catholique » sur le continent.

« Malgré toutes ces blessures que portent les Africains, il existe une résilience et une créativité chez ceux qui cherchent à guérir », a-t-elle affirmé, ajoutant qu’elle souhaite continuer à mettre en lumière « la résilience des pays africains ».

Francesca Pollio Fenton