Advertisement

Face à la situation « critique » dans le diocèse nigérian de Pankshin, l’évêque inaugure une installation d’eau

Mgr Michael Gobal Gokum, évêque du diocèse de Pankshin au Nigeria, a déploré la situation « critique » que connaît son siège épiscopal, marquée par des années de conflit et d’instabilité économique, et a inauguré une installation d’eau destinée à répondre aux besoins essentiels des populations.

S’adressant à ACI Afrique en marge de l’inauguration d’une station d’eau alimentée à l’énergie solaire le 10 octobre, Mgr Gokum a décrit les souffrances dans son diocèse comme étant « généralisées ».

« De nombreuses familles de mon diocèse vivent sans les besoins de base tels que l’eau potable, la nourriture et les soins de santé. Malgré les efforts de l’Église et des organisations humanitaires, aller chercher de l’eau signifiait parcourir de longues distances et risquer des maladies dues à des sources contaminées », a déclaré l’évêque catholique nigérian.

Les nouveaux forages solaires inaugurés — au service des communautés de Bunga et de Pusit — ont été salués par l’évêque comme « une bouée de sauvetage » pour les habitants.

« Ce projet est un témoignage de ce que l’humanité peut accomplir lorsqu’elle s’unit pour le bien commun. Je vous invite à prendre soin de ces forages, à les utiliser de manière responsable et à veiller à ce qu’ils servent à vous et à vos enfants pendant de nombreuses années », a-t-il déclaré.

Advertisement

Mgr Gokum a souligné que l’accès à l’eau potable est un droit humain fondamental.

« L’accès à une eau sûre n’est pas un luxe mais une nécessité de base qui préserve la dignité humaine. L’Église demeure engagée à apporter soulagement et espérance à ceux qui sont dans le besoin, quelle que soit leur religion ou leur origine », a affirmé le prélat.

Décrivant la situation dans le diocèse de Pankshin comme « critique », l’évêque catholique de 61 ans a indiqué que de nombreux habitants vivent dans une grande précarité, rendant même le ministère pastoral difficile.

« On ne peut pas prêcher à un homme affamé ; on ne peut pas prêcher à quelqu’un qui souffre ou qui est malheureux. Si vous contribuez à soulager sa souffrance, alors votre prédication prendra tout son sens », a-t-il expliqué, ajoutant que la foi sans compassion est incomplète.

Au fil des ans, l’Église catholique et les organismes humanitaires ont mis en œuvre des projets de distribution alimentaire, d’accès à l’eau et de logement dans le diocèse, au bénéfice de milliers de familles déplacées.

Plus en Afrique

Mgr Gokum a qualifié ces interventions de « merveilleuses » et de « bénédiction pour le peuple ».

Tout en saluant les donateurs internationaux, il a toutefois averti que l’aide extérieure n’est pas durable, appelant les bienfaiteurs et citoyens locaux à assumer davantage de responsabilités.

« Tout soutien finira un jour par s’arrêter. Nous voulons que notre peuple fasse de son mieux afin qu’il puisse aussi aider les autres. Il n’y a rien de mal à ce que nous aussi, nous contribuions à aider ailleurs », a-t-il déclaré.

L’évêque a reconnu les doubles défis de l’insécurité et des difficultés économiques, tout en exprimant son optimisme quant au fait qu’une action collective pourrait favoriser une reprise durable.

« Avec les crises et les troubles ici et là, on peut imaginer que les gens font de leur mieux, mais le meilleur reste à venir », a-t-il affirmé.

Advertisement

Mgr Gokum a également lancé un appel aux partenaires internationaux pour qu’ils ne délaissent pas la région.

« Nous prions pour que ceux qui nous aident ne se lassent pas. Mais nous continuons aussi à encourager notre peuple afin qu’il contribue à son tour », a-t-il ajouté.

S’exprimant plus tôt lors de la cérémonie, Eko Ekott, représentant national de la Catholic Agency for Overseas Development (CAFOD), a indiqué que cette initiative s’inspire de « l’inclusivité et de l’humanité ».

« Pour chaque projet que nous entreprenons, il ne s’agit pas de religion ni de genre, mais d’humanité. Nous apportons un message de paix, d’espérance et de solidarité », a-t-il affirmé.

Il a ajouté que cette initiative vise à réduire les maladies hydriques et à alléger la charge des femmes et des enfants qui parcourent souvent de longues distances pour obtenir de l’eau.

« Ce partenariat démontre la force de la solidarité entre les nations. CAFOD continuera à travailler avec des partenaires locaux pour promouvoir la paix, la santé et le développement dans les régions touchées par la crise », a déclaré M. Ekott.

Et d’ajouter : « Ensemble, nous pouvons faire une différence dans la vie de ceux qui ont tout perdu. Chaque effort compte pour bâtir des communautés où la paix et le développement peuvent prospérer. »

Abah Anthony John