Le scrutin du 25 octobre intervient dans un contexte de colère généralisée suite à la décision du président sortant Alassane Ouattara de se présenter pour un quatrième mandat consécutif.
En vertu de la Constitution, les présidents ne peuvent exercer que deux mandats au maximum. Cependant, M. Ouattara fait valoir qu'une modification constitutionnelle majeure mise en œuvre en 2016 a « réinitialisé » sa limite. Au cours des semaines qui ont précédé le scrutin présidentiel, des manifestations sporadiques ont éclaté dans toute la Côte d'Ivoire à la suite de l'exclusion de plusieurs candidats de premier plan de la course, notamment Tidjane Thiam, le principal leader de l'opposition. L'ancien président Laurent Gbagbo fait également partie des personnes exclues de la course présidentielle de cette année.
Déplorant le climat tendu qui règne dans le pays, les membres de la CECCI ont averti que la situation actuelle atteignait un point critique.
« Le feu est allumé. Les flammes couvent. Combien de temps cela va-t-il durer ? », ont-ils demandé, exhortant les dirigeants politiques à « agir de manière responsable et à privilégier l'harmonie nationale plutôt que les intérêts partisans ».
Les évêques catholiques ont appelé toutes les parties prenantes au processus électoral à éviter la violence et à respecter les principes de justice, de paix et de dignité humaine.
« Pour éviter que cette période ne devienne une répétition des événements douloureux des décennies précédentes, nous, vos frères, archevêques et évêques de Côte d'Ivoire, nous nous sommes continuellement adressés à vous, appelant au nom du Seigneur à la justice, à la paix, au respect de la loi et au caractère sacré de la vie humaine », ont déclaré les membres de la CECCI.
Ils ont regretté que leurs appels répétés à la paix n'aient pas été pleinement entendus par les acteurs politiques, déclarant : « Hélas ! Nous espérions être entendus, mais la situation actuelle présente un tableau des plus affligeants. Il y a déjà eu des morts, des arrestations, des emprisonnements, des blessés et des dégâts matériels considérables. »
Tout en pleurant ceux qui ont perdu la vie et en exprimant leur compassion aux familles en deuil, les membres de la CECCI ont prié pour le prompt rétablissement des blessés et le réconfort des emprisonnés, rappelant les paroles du Christ :
Ils ont appelé tous les Ivoiriens à « embrasser la paix, la justice et la fraternité », réaffirmant que seule « l'intégrité morale et la foi en Dieu » peuvent garantir une stabilité durable.
Justin Assalé a contribué à la rédaction de cet article.