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Congrès national de réconciliation en Angola : les évêques catholiques appellent à l’unité, au pardon et au renouveau »

Les évêques catholiques en Angola ont appelé à un engagement national renouvelé en faveur de la réconciliation, du pardon et du renouveau moral, avertissant que l’avenir du pays dépend de la guérison des blessures historiques et du renforcement de la cohésion sociale.

Lors de la journée d’ouverture du Congrès national de réconciliation, qui s’est tenu du 6 au 9 novembre, les évêques catholiques ont exhorté les Angolais à adopter un « changement de mentalité » et à reconstruire la confiance comme fondement d’une paix et d’un développement durables dans ce pays d’Afrique australe.

Le président de la Commission épiscopale pour la Justice, la Paix et l’Intégrité de la Création de la Conférence des évêques catholiques d’Angola et de Sao Tomé (CEAST) a souligné que la réconciliation nationale est essentielle pour atteindre une paix et un développement durables en Angola. Il a affirmé que l’avenir du pays dépend de la capacité de chaque citoyen à se réconcilier avec lui-même, avec les autres et avec Dieu.

« Les effets dévastateurs des guerres passées et présentes appellent à la réconciliation », a déclaré Mgr Zeferino Zeca Martins de l’archidiocèse catholique de Huambo, ajoutant : « toute la création crie, la nature crie, l’humanité en nous crie ; Dieu attend le retour de chacun de Ses fils et filles. »

Mgr Zeca a souligné que « l’éclairage de ce moment unique de notre histoire en tant que peuple, nation et pays réside dans la signification biblique et théologique du jubilé — un temps de pardon et de réconciliation, de restauration et de renouveau pour une nouvelle étape de vie ».

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S’adressant au thème « Ontologie et finalité du Congrès national de réconciliation », le membre angolais de la Société du Verbe Divin (SVD) a précisé que « l’Église catholique en Angola, à travers la voix de ses pasteurs, ne cherche ni à remplacer ni à supplanter un exercice constitutionnel établi, et encore moins à exclure des sensibilités, visions ou efforts en faveur de la réconciliation nationale ».

Selon Mgr Zeca, « le langage est inclusif, la méthode est inclusive et la dynamique est synodale : tous ensemble, comme frères et sœurs, sans laisser personne de côté ».

Mgr Zeca, âgé de 59 ans, a insisté sur le fait que « l’Église a toujours été — et sera toujours — la conscience critique de la société et la voix des sans-voix ».

Il a poursuivi : « Promouvoir la justice et être un instrument de paix et de réconciliation parmi les hommes est un impératif absolu — un devoir et une mission urgents, non imposés par une volonté humaine, mais venant de l’Esprit Saint à travers le Christ ».

Mgr Zeca a ajouté : « L’Église ne peut refuser cette mission, car c’est en l’accomplissant qu’elle met en jeu la crédibilité de sa foi et sa fidélité au mandat de son Maître, Notre Seigneur Jésus-Christ ».

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Il a affirmé : « L’histoire de l’Angola et des Angolais ne peut ignorer le Seigneur de l’Histoire ».

Mgr Zeca a averti que « l’athéisme tragique et les idéologies athées ont tenté d’exclure Dieu de l’existence et de l’histoire, mais, comme l’a dit saint Jean-Paul II, l’homme peut construire un monde sans Dieu ; toutefois, ce monde finira par se retourner contre l’homme lui-même ».

Le responsable catholique a également mis en lumière le rôle prophétique de l’Église, affirmant que « le document d’engagement qui sera produit à l’issue de ce congrès sera la nouvelle boussole orientant notre parcours commun. Après 50 ans d’indépendance et 23 ans de paix, aucun de nous n’a le droit de reporter l’avenir. L’Angola que nous désirons doit naître du cœur pacifié et réconcilié de chacun d’entre nous ».

« Ne laissons pas le temps passer inutilement ; ne perdons pas le temps en vanité ou en faussetés. Concentrons-nous sur nous-mêmes et construisons l’avenir. Oui, nous le pouvons », a-t-il déclaré.

Pour sa part, Mgr Zacarias Kamwenho a appelé à la construction d’une « civilisation de l’amour » comme fondement de la paix et de la réconciliation nationale, affirmant que l’État et l’Église doivent marcher ensemble au service de l’humanité et de la dignité humaine.

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Mgr Kamwenho, qui a dirigé l’archidiocèse catholique de Lubango en Angola jusqu’en septembre 2009, lorsqu’il a pris sa retraite à 75 ans, a rappelé que « les objectifs de paix et de réconciliation sont les deux faces d’une même pièce » et que « de ce congrès devraient découler des actions annuelles programmées pour créer effectivement un Angola réconcilié, corrigeant ce qui est mauvais et améliorant ce qui est juste ».

Il a souligné que « sans impliquer d’idéologies ou de couleurs politiques, nous devons servir la personne dans sa totalité et tous les hommes ».

Réfléchissant sur le thème « Témoignage et expérience de réconciliation après 50 ans d’indépendance », Mgr Kamwenho a affirmé que « l’Église et l’État sont tous deux au service des Angolais. Ils doivent se réunir pour examiner le chemin parcouru et ce qui doit être projeté pour l’avenir ».

Il a rappelé que « pendant le conflit armé, l’Église a toujours cru au pouvoir de la paix évangélique et au shalom biblique des prophètes, qui signifie plénitude et communion ».

Mgr Kamwenho a noté que « l’Église doit continuer d’être le phare spirituel et moral de la société, en promouvant l’éducation à la paix à travers le Catéchisme de la Paix et de la Réconciliation et le Compendium de la Doctrine sociale de l’Église ».

« C’est cette civilisation de l’amour que nous devons construire — un peuple fier de sa liberté et conscient de son idéal », a-t-il conclu.

Jimmy Akin