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«Jésus n’a pas ôté la vie, il l’a donnée» : les dirigeants nigérians appelés à imiter le leadership de service du Christ

L’Archevêque de l’Archidiocèse catholique d’Abuja a appelé les dirigeants nigérians à adopter une gouvernance à l’image du Christ, dépourvue de corruption, d’injustice et de haine religieuse, afin de permettre au pays de progresser.

Dans son homélie du dimanche 23 novembre, en la solennité du Christ Roi, Mgr Ignatius Ayau Kaigama a médité sur la vie de Jésus-Christ, qui a vécu humblement, en affirmant : « En tant que Roi, Jésus règne depuis la Croix, non depuis un trône, ni même un palais, comme c’est habituel. »

« Jésus n’a pas ôté la vie. Il l’a donnée. Il n’a pas porté de couronne d’or mais une couronne d’épines. Il n’a pas exploité les gens mais a parlé avec compassion de l’obole de la veuve, du fils prodigue, du bon samaritain et des pauvres cultivateurs. Il était acclamé par les foules mais moqué par les dirigeants », a déclaré Mgr Kaigama lors de la messe célébrée à la paroisse Saint Luke d’Abuja.

Le prélat nigérian a affirmé que le royaume du Christ doit pousser les Nigérians à rejeter la haine fondée sur la religion et l’ethnie.

« En proclamant le Christ pour Roi, nous devons apprendre de son style de leadership serviteur. La royauté du Christ ne repose pas sur la domination mais sur l’amour don de soi ; non sur la violence mais sur le sacrifice ; non sur la peur mais sur le pardon », a ajouté Mgr Kaigama.

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Il a souligné que « dans un monde où de nombreux dirigeants s’accrochent au pouvoir et aux privilèges », Jésus règne en donnant sa vie. Son royaume renverse les barrières tribales, les divisions ethniques, les tensions politiques, les injustices sociales et la haine religieuse.

« Dans une nation souvent déchirée par les tensions, la méfiance et la détresse économique, la fête du Christ Roi nous appelle à construire une société où la vérité se dit sans crainte, la justice est recherchée sans compromis, la compassion est manifestée sans discrimination et le leadership exercé avec intégrité », a-t-il poursuivi.

Condamnant la corruption, la violence, la cupidité et l’impunité, Mgr Kaigama a exhorté les Nigérians à laisser le Christ Roi régner dans leurs cœurs, leurs foyers et leur vie publique.

Abordant le problème de la corruption, il a noté que la transparence et la responsabilité restent faibles au Nigeria, notamment dans le recrutement : « Lorsqu’il s’agit d’admissions, de recrutements, de nominations ou de distribution d’avantages, nous ne sommes pas guidés par les besoins ou le mérite mais par la religion ou l’ethnie qui doit dominer. Cela se voit même dans la composition ou la direction des partis politiques. »

Il a déploré que malgré la multitude de dénominations religieuses, la Parole de Dieu semble avoir peu d’impact sur la vie des Nigérians.

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Le chef de l’Église catholique à Abuja depuis 2019 a également noté une montée de l’idolâtrie, où les gens « adorent les dirigeants politiques, les pouvoirs, la technologie, l’argent, le plaisir, et même eux-mêmes au lieu de Dieu ».

Concernant l’insécurité, Mgr Kaigama a dédié une prière au Christ Roi pour le retour sain et sauf des personnes enlevées, notamment des élèves récemment kidnappés dans plusieurs établissements scolaires. Il a rappelé divers incidents récents d’enlèvements et de meurtres ciblant les chrétiens, dont celui de l’école catholique Saint Mary dans l’État du Niger.

Il s’est également inquiété de l’aggravation de l’insécurité depuis que les États-Unis ont annoncé leur soutien au peuple nigérian, appelant Washington à aider à identifier les financiers et fournisseurs d’armes impliqués dans les conflits.

Il a exhorté les parents à enseigner à leurs enfants la paix, l’amour et l’unité : « Là où Dieu règne, il y a la paix, l’unité, la participation, la révérence dans le culte, la charité envers les pauvres et le soutien à tous, sans distinction de tribu ou de religion. »

Les enfants grandissent « avec tant de haine, de préjugés et d’endoctrinement que même lorsqu’ils deviennent gouverneurs, ministres ou généraux, ces attitudes les suivent encore », a-t-il ajouté.

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Le prélat catholique a appelé les Nigérians à « vivre dans la vérité et à se laisser guider en toutes choses par la miséricorde et l’amour ».

Il a conclu en invoquant la bénédiction de Dieu sur le pays et en appelant à un engagement renouvelé pour la paix et la cohésion nationale : « Puissent nos dirigeants […] se mettre au service de tous les citoyens de manière équitable et non sélective, et que chaque Nigérian laisse prévaloir la paix de Dieu plutôt que le mal fomenté par soi-même ou par d’autres. »

Rudolf Gehrig