Les avocats catholiques du Nigeria exhortés à rejeter la corruption et à défendre l'intégrité dans le système judiciaire

« S'il y a corruption, cela n'aidera même pas celui qui a accepté le pot-de-vin. Demain matin, vous aurez vous-même besoin de justice », a-t-il déclaré, exhortant le Nigeria à s'inspirer de pays comme le Rwanda et le Ghana, qui ont rétabli la confiance du public grâce à des réformes décisives.

Tout en reconnaissant que la corruption reste très répandue, Me Orgah a insisté sur le fait que le système judiciaire nigérian compte également « des catholiques très saints et très intègres qui font leur travail, jusqu'à la Cour suprême du Nigeria, dans la crainte de Dieu ».

Répondant à l'idée répandue selon laquelle aller au tribunal aboutit souvent à une injustice, il a déclaré que la méfiance du public était en partie justifiée, mais aussi trop simpliste. Certains juges qualifiés de corrompus peuvent en réalité être victimes de fautes professionnelles au sein du système judiciaire, a-t-il expliqué.

« Parfois, les juges sont totalement innocents... Peut-être que leurs employés ou leur personnel commettent de nombreux abus, mais la société les accuse quand même de corruption », a-t-il déclaré.

Néanmoins, l'avocat Orgah a maintenu que « ceux qui sont corrompus doivent se repentir de leur corruption et adopter un mode de vie qui puisse être bénéfique pour le bien commun de tous ».

Il a souligné que les avocats catholiques doivent considérer leur profession comme une vocation plutôt que comme une activité commerciale.

« Le métier d'avocat n'est pas seulement une profession, c'est aussi une vocation, un appel de Dieu à servir. L'argent ne doit pas être l'objectif de votre pratique ; c'est le service de Dieu et de l'humanité qui doit être votre but », a-t-il déclaré.

Maître Orgah a déclaré que la messe votive annuelle sert de rappel spirituel que les avocats sont appelés à défendre l'Évangile dans chacune de leurs actions, qu'ils soient avocats, notaires, juges ou fonctionnaires.

« Toutes nos actions doivent être orientées vers le bien commun de toute l'humanité, en considérant chacun comme une image de Dieu », a-t-il ajouté.

Soulignant le travail largement méconnu des avocats catholiques à travers le pays, Me Orgah a cité les services juridiques bénévoles, la défense des détenus, l'aide apportée dans les litiges fonciers diocésains et d'autres interventions qui passent souvent inaperçues parce qu'elles ne sont pas des « structures physiques ».

Selon lui, de nombreux prisonniers condamnés à des amendes ou des peines mineures ont retrouvé leur liberté grâce aux efforts du groupe.

« Nous cherchons des fonds partout et payons ces amendes sans demander d'où vous venez », a-t-il déclaré.

Il a toutefois souligné que le manque de financement reste un obstacle majeur, affirmant : « Si nous avions des fonds, nous pourrions faire beaucoup plus que ce que nous faisons actuellement. »

Il a appelé les jeunes avocats en début de carrière à s'engager quotidiennement en faveur de l'intégrité.

« Il ne suffit pas de consacrer une année à Dieu, vous devez vivre dans le dévouement à Dieu », a déclaré Me Orgah.