Advertisement

Les évêques catholiques d’Afrique centrale appellent à la fin de la guerre et la paix dans la région des Grands Lacs

Les membres de l’Association des Conférences Épiscopales de l’Afrique Centrale (ACÉAC), regroupant les évêques catholiques du Burundi, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda, ont appelé à la fin de la violence et au retour d’une paix durable dans la région des Grands Lacs.

Dans un communiqué publié à l’issue de leur Assemblée plénière tenue du 10 au 14 décembre à Kinshasa, dans l’Archidiocèse catholique de la RDC, les membres de l’ACÉAC ont également exprimé leur inquiétude face à la recrudescence des conflits armés, en particulier dans l’Est de la RDC.

« Au regard de la dynamique des conflits violents qui affectent actuellement notre sous-région, nous réitérons notre appel à la fin de la guerre et au retour de la paix dans et entre nos pays », ont déclaré les évêques catholiques dans leur message du 14 décembre.

Ils ont souligné que les récents bombardements à Uvira, dans le Sud-Kivu, « accentuent le risque d’un embrasement sous-régional, avec leur cohorte de victimes, dont les morts, les réfugiés et les déplacés internes ».

Tout en reconnaissant l’espoir suscité par diverses initiatives de paix, notamment l’accord du 4 décembre ratifié à Washington par les présidents de la RDC et du Rwanda en présence du président des États-Unis, Donald Trump, les responsables de l’Église catholique ont exprimé leur préoccupation face au fait que « les récents événements affectant le vivre-ensemble pacifique aux frontières de nos trois pays suscitent inquiétude et interrogations ».

Advertisement

« Face à la souffrance de nos populations, nous exprimons notre solidarité, notre proximité et notre compassion envers toutes ces victimes », ont déclaré les membres de l’ACÉAC, appelant « tous les belligérants » à mettre fin aux massacres et aux crimes qui, selon eux, « plongent cycliquement notre sous-région dans le deuil depuis plusieurs décennies ».

Malgré la persistance de la violence, les dirigeants de l’Église catholique ont réaffirmé leur espérance : « Au-delà de toutes ces épreuves, nous croyons qu’un vivre-ensemble harmonieux et une paix durable demeurent possibles dans notre sous-région. »

Ils ont insisté sur le fait que la paix « doit être une œuvre commune » et ne saurait dépendre uniquement des accords signés au niveau international, mais aussi et surtout « de notre engagement sincère et dans la vérité au processus de paix, dont l’effectivité se juge sur le terrain ».

Appelant à un renouveau moral et spirituel, les membres de l’ACÉAC ont déclaré : « En dépassant nos rancœurs, notre égoïsme, notre orgueil, notre volonté malsaine de puissance et nos sentiments de suspicion, nous pouvons renouveler nos relations existentielles sur la base de l’amour et offrir à nos populations la chance d’un mieux-vivre ensemble aujourd’hui et demain. »

Ils ont ajouté : « Nous continuons à témoigner de la fraternité universelle à travers nos rencontres cordiales et fraternelles, en dépit des guerres et des restrictions à la libre circulation des personnes dans notre sous-région. »

Plus en Afrique

Les évêques ont également réaffirmé leur engagement pastoral, déclarant : « À temps et à contretemps, nous ne cesserons jamais de prier, d’annoncer l’Évangile de la paix et d’agir ensemble pour le triomphe de la paix sur la guerre et de l’amour sur la haine. »

Ils ont prié tout particulièrement pour les dirigeants politiques, demandant à Dieu de leur accorder « le courage de réaliser dans notre sous-région cette prophétie de Michée : “Ils briseront leurs épées pour en faire des socs de charrue et leurs lances pour en faire des faucilles… Une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre et l’on n’apprendra plus la guerre… et personne ne les troublera” » (Mi 4, 3-4).

S’adressant aux autorités nationales, les membres de l’ACÉAC ont déclaré : « Ensemble, nous pourrons célébrer la joie du développement humain intégral et le respect de la dignité de toute vie humaine. »

Ils ont exhorté les responsables à mettre « la sagesse reçue de Dieu et le pouvoir confié par le peuple au service du bien commun, de la justice, de l’harmonie et de la paix ».

Les évêques catholiques ont également invité les gouvernements à « privilégier la communication non violente », à faciliter le retour et la réinsertion des réfugiés et des personnes déplacées « en se laissant guider par les principes du pardon, du respect des droits et de la dignité humaine », et à « faire appel de manière intentionnelle et officielle à la contribution de toutes les forces vives de nos pays respectifs pour rechercher ensemble comment construire une paix durable dans et entre nos États ».

Advertisement

À l’adresse de la communauté internationale, les responsables de l’Église ont déclaré : « Nous vous demandons de contrecarrer ceux qui, parmi vous, tirent les ficelles de la haine dans et entre nos pays pour servir leur égoïsme et leur soif de puissance. »

Ils ont noté que « la persistance des conflits et de la violence dans notre sous-région dépend largement de forces de l’ombre qui alimentent la discorde et arment les belligérants afin de tirer profit du chaos ».

Les membres de l’ACÉAC ont également appelé à une approche intégrée humanitaire, de développement, de paix et de climat pour mettre fin aux conflits dans la région.

Ils ont plaidé pour le soutien à la transformation durable des conflits dans la sous-région des Grands Lacs, y compris la prévention et la mise en place d’infrastructures durables de paix.

Enfin, les responsables de l’Église catholique ont exhorté le peuple de Dieu dans la région à « résister aux manipulations et aux discours de haine qui nous opposent comme des ennemis, car nous sommes tous frères et sœurs ».

Les évêques ont appelé les fidèles à devenir « des artisans de la fraternité universelle », priant pour que, par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Notre-Dame de la Paix, les peuples de la sous-région des Grands Lacs reçoivent « la grâce de la conversion et de la paix en ce temps de l’Avent, afin d’accueillir Jésus, le Prince de la Paix ».

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.