Crise sécuritaire au Nigeria : un responsable catholique exhorte à ne pas sacrifier l’avenir pour des miettes

« Il ne peut y avoir de paix lorsque nous vendons nos votes pour un sac de riz ou quelques nairas, ou lorsque nous choisissons nos dirigeants en fonction de leur tribu, de leur religion ou de leur région plutôt que de leur caractère, de leurs compétences et de leur engagement envers le bien commun », a-t-il déclaré.

Il a ajouté : « Lorsque les élections sont négociées à des fins personnelles, que la conscience est sacrifiée pour des raisons de commodité et que la vérité est échangée contre la loyauté à des intérêts étroits, nous refusons à Dieu la gloire qu'il mérite. Lorsque Dieu n'est pas honoré dans notre responsabilité civique, la paix ne peut perdurer. »

Le père Banjo a attribué les problèmes de sécurité actuels dans le pays le plus peuplé d'Afrique à une impiété généralisée, soulignant que de nombreux Nigérians ont mis de côté la gloire de Dieu dans leurs actions et ont donné la priorité à des vices qui menacent l'avenir du pays.

« Pendant trop longtemps, les meurtres, les enlèvements et les violences ciblées qui touchent de nombreuses communautés, en particulier les communautés chrétiennes, ont été accueillis par le silence, le déni ou des demi-mesures », a-t-il déclaré.

Réfléchissant à l'intervention des États-Unis dans le problème de sécurité du pays, le père Banjo a déclaré qu'il était regrettable que le Nigeria ait dû attendre des voix extérieures pour traiter le problème de l'insécurité avec le sérieux qu'il mérite.

« Protéger la vie n'est pas une faveur motivée par la pression étrangère ; c'est le devoir premier du gouvernement », a-t-il déclaré, ajoutant : « Chaque vie nigériane compte, que la personne soit chrétienne ou musulmane. »

Le père Michael Banjo a averti que la paix véritable ne peut exister lorsque le gain personnel se fait au détriment de l'honnêteté et de l'intégrité.

Il a averti que se livrer à des pratiques frauduleuses ou abusives peut apporter des avantages temporaires, mais qu'elles ne glorifient pas Dieu et ne peuvent apporter une paix durable.

« Il ne peut y avoir de paix en nous lorsque l'argent est gagné par la fraude, la corruption ou l'exploitation », a déclaré le père Banjo.

Il a expliqué : « Si vous vendez des tomates au marché et que vous cachez les tomates pourries sous les tomates fraîches, ou si vous trafiquez les compteurs de carburant pour que les clients paient plus que ce qu'ils reçoivent, vous pouvez en tirer un avantage temporaire, mais vous n'honorez pas Dieu. Et ce qui ne rend pas gloire à Dieu ne peut apporter la paix. »

Il a également souligné l'importance du pardon et du respect dans les familles, notant que la paix disparaît là où règnent le ressentiment, la violence ou le manque de respect.

« Il ne peut y avoir de paix dans nos foyers lorsque les couples et les membres de la famille refusent de pardonner. Lorsque les torts passés sont constamment rappelés, ou lorsqu'un mari est violent ou qu'une femme manque ouvertement de respect à son mari, l'amour est détruit, la confiance est brisée et le foyer devient un lieu de peur », a-t-il expliqué.

Dans une situation où règnent le pardon, l'amour et le respect mutuel, a déclaré le père Banjo, Dieu est honoré et la paix est consacrée.

Le secrétaire général des évêques catholiques du Nigeria a souligné qu'une nation qui honore Dieu en protégeant chaque vie humaine est une nation où la paix peut s'enraciner.

« C'est précisément face aux douloureuses réalités auxquelles notre nation est confrontée que le message de Noël doit être clairement entendu. Le mystère de l'Incarnation nous assure que nous ne sommes pas seuls. Dieu est Emmanuel. Il est vraiment avec nous », a-t-il déclaré.

Il a ajouté : « Ce n'est pas un hasard si nous avons choisi de célébrer nos chants de Noël en ce troisième dimanche de l'Avent, le dimanche Gaudete, où l'Église nous invite à nous réjouir même au milieu des difficultés. Se réjouir, c'est refuser le désespoir.

C'est porter l'espoir en nous et devenir un signe d'espoir pour les autres. Nous nous réjouissons lorsque nous choisissons la gratitude plutôt que l'amertume, lorsque les familles continuent à prier ensemble malgré leurs poches vides, lorsque nous partageons le peu que nous avons avec ceux qui n'ont rien, et lorsque nous restons chaleureux et compatissants les uns envers les autres », a-t-il déclaré.