Lome, 23 novembre, 2019 / 1:33 (ACI Africa).
Un évêque du Togo, un pays d’Afrique de l’Ouest, a critiqué le système judiciaire institutionnalisé par de nombreux pays africains, le qualifiant de «victime de la justice», et proposé un système juridique orienté vers la cohésion sociale, «transformé par la miséricorde».
«Je voudrais proposer à l'Afrique une justice de dépassement de soi, qui peut être transformée par la miséricorde, mais à travers des étapes qui, compte tenu de la situation sur le continent, semblent particulièrement importantes», a déclaré à ACI Afrique, Mgr Nicodème Anani Barrigah-Benissan, évêque du diocèse d'Atakpamé, au Togo, dans une interview mercredi 20 novembre peu après avoir échangé avec les délégués du Congrès panafricain sur la Miséricorde Divine au Burkina Faso.
Après avoir réfléchi avec les délégués du Congrès sur le thème «L’Afrique emprisonnée dans une justice qui souffre», Mgr Barrigah a déclaré à ACI Afrique que le système juridique en Afrique «doit être essentiellement une justice libre, attachée au droit, soucieuse d’équité, orientée vers la cohésion sociale et la société, naturellement, transformée par la miséricorde, comme l'a clairement montré l'exhortation post-synodale du pape Benoît XVI « Africae Munus ».
Dans son opinion réfléchie basée sur son expérience de dirigeant d'une église africaine, la justice ne peut véritablement imprégner la vie du peuple de Dieu sur le continent «que si elle est transformée par la miséricorde, animée par l'amour de Dieu qui conduit au dépassement de soi».
Le système de justice en Afrique doit être centré sur « la cohésion sociale et la justice sociale doit être au cœur de notre vie pastorale », a déclaré le prélat togolais de 56 ans.