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Benin : Les chefs religieux plaident pour la "paix qui vient de Dieu" à l'approche des élections présidentielles

Mgr Roger Houngbédji salue le président du Conseil constitutionnel du Bénin, Joseph Djogbenou, lors de l'office de prière à la cathédrale Notre-Dame de la Miséricorde, dans l'archidiocèse de Cotonou. Mgr Roger Houngbédji salue le président du Conseil constitutionnel du Bénin, Joseph Djogbenou, lors de l'office de prière à la cathédrale Notre-Dame de la Miséricorde, dans l'archidiocèse de Cotonou.

Les chefs religieux du Bénin, pays d'Afrique de l'Ouest, prient pour la paix avant l'élection présidentielle prévue le 11 avril.

La séance de prière du jeudi 25 mars a vu les chefs religieux se réunir à la cathédrale Notre-Dame de la Miséricorde de l'archidiocèse de Cotonou, au Bénin.

"Nous sommes réunis pour prier, pour prier pour la paix, la paix qui vient de Dieu", a déclaré l'Ordinaire local de l'archidiocèse de Cotonou, Mgr Roger Houngbédji, lors de la séance de prière qui a eu lieu en la solennité de l'Annonciation.

Mgr Houngbédji a expliqué : "La vraie paix est celle qui vient de Dieu et non celle que donne le monde. La paix que nous sommes appelés à accueillir en tant que croyants est un don de Dieu."

Pour parvenir à la paix, l'archevêque béninois a invité le peuple de Dieu dans la nation ouest-africaine à "répondre à l'appel de Dieu à devenir des artisans de paix" alors qu'il se prépare à prendre part à l'élection présidentielle.

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"Nous sommes invités à ouvrir nos cœurs à la Parole de Dieu, à développer une véritable confiance en Dieu et à renoncer à nos intérêts égoïstes", a déclaré l'archevêque de 57 ans.

Le même jour, la Commission électorale nationale indépendante du Bénin a lancé la campagne pour l'élection présidentielle du pays, a rapporté Xinhua News.

Le président sortant, Patrice Talon, au pouvoir depuis avril 2016, brigue un second mandat.

La tension est montée dans la nation ouest-africaine qui compte au moins 4 millions d'électeurs inscrits.

En novembre 2019, les députés du Bénin ont adopté une nouvelle loi électorale qui exige que les aspirants à la présidence et leurs colistiers (vice-président) aient le parrainage d'au moins 10 % des maires ou de leurs députés respectifs.

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Cependant, le parlement béninois est composé de députés issus du parti politique du président, une situation qui a été considérée comme compromettant le pluralisme des candidats à la présidence.

Trois citoyens de cette nation d'Afrique de l'Ouest ont saisi la Cour constitutionnelle du pays pour demander l'abolition du système de parrainage. Le 8 janvier, la Cour a déclaré qu'elle n'était pas compétente pour traiter de cette question.

En janvier, les évêques catholiques ont appelé les politiciens et les dirigeants des institutions organisant les élections à s'engager dans un dialogue ouvert pour une élection pacifique, inclusive, démocratique et transparente.

Dans la déclaration collective du 27 janvier, les membres de la Conférence épiscopale du Bénin (CEB) ont souligné "les différences croissantes entre les acteurs politiques en lice, le calendrier électoral et les parrainages" comme autant de facteurs susceptibles de provoquer l'instabilité dans le pays.

Les membres de la CEB ont invité le peuple de Dieu dans le pays à "jeûner et à prier d'urgence pour la paix et la cohésion entre les fils et filles du Bénin."

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Pendant ce temps, le mercredi 24 mars, les représentants des différentes confessions religieuses du Bénin se sont réunis sur la tombe de feu l'archevêque Isidore de Souza pour prier pour la paix.

"Nous traversons une période de tension. Nous demandons humblement au Créateur du ciel et de la terre de nous aider à sortir de cette crise. Nous avons des inquiétudes. Mais, s'il plaît à Dieu et aux esprits de nos ancêtres, il n'y aura pas d'effusion de sang", a déclaré le représentant des religions autochtones du Bénin, Dah Gbèdiga Adoko, au cours de l'événement de prière du 24 mars.

Pour sa part, le représentant de la communauté islamique, El Hadj Yèkini Abou, a déclaré : "Nous avons peur. Et, dans un tel contexte, nous ne pouvons que nous tourner vers notre Père céleste".

Prenant également la parole lors de l'événement de prière interreligieux, le président de l'Observatoire chrétien catholique pour la gouvernance (OCCG), un organe de la CEB, le père Nathanaël Yaovi Soédé a imploré : "Notre pays aujourd'hui, Seigneur, a besoin que tu renouvelles les grâces que tu as données à Mgr Isidore de Souza afin que, en tant que citoyens, leaders religieux et politiques, nous ayons chacun un cœur pour ce pays, (et) un acteur de dialogue, de réconciliation, de pardon mutuel et de paix."