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En Côte d'Ivoire, l’épiscopat préoccupée par la surpopulation carcérale et lancent un appel à la clémence

L'entrée de la prison centrale d'Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire. L'entrée de la prison centrale d'Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire.

Les évêques catholiques de Côte d'Ivoire ont exprimé leur inquiétude quant à la surpopulation carcérale dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

Dans un message publié à l'occasion du dimanche de la Divine Miséricorde, le 12 avril, les évêques demandent aux dirigeants du pays d'accorder la clémence à certains détenus.

"Au nom de la dignité humaine, nous demandons aux pouvoirs publics un acte de clémence et de miséricorde à l'égard des prisonniers qui sont en détention préventive et qui peuvent bénéficier d'une grâce présidentielle", indiquent les évêques catholiques de Côte d'Ivoire dans la déclaration rédigée par la Commission catholique nationale pour la justice, la paix et l'environnement (CJPCE).

Les évêques reconnaissent avec satisfaction "tous les efforts, initiatives et actions menés récemment dans notre pays par tous les acteurs politiques, les autorités religieuses et traditionnelles qui contribuent à apaiser le climat social et à rapprocher les fils et les filles de la Côte d'Ivoire."

Depuis 2007, le peuple de Dieu en Côte d'Ivoire célèbre la journée nationale des prisonniers le dimanche de la Miséricorde Divine, le deuxième dimanche de Pâques.

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" C'est une initiative de l'Église pour être plus proche des détenus et leur montrer la miséricorde de Dieu. Cette journée met également en exergue les réalités existentielles des prisons ivoiriennes", a déclaré le secrétaire exécutif du sous-comité national de la pastorale des prisons, le père Charles Olidjo Siwa, lors de la célébration eucharistique à la paroisse Saints Pierre et Paul Divo de l'archidiocèse de Gagnoa.

La Côte d'Ivoire compte 34 prisons et établissements pénitentiaires avec une population carcérale de 16 800 détenus, selon un rapport. 

La plus grande et la plus célèbre des prisons du pays, la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA), conçue pour accueillir 1 500 détenus, compte aujourd'hui une population carcérale de 7 400 prisonniers.

Dans leur message du 12 avril, les évêques catholiques de Côte d'Ivoire demandent aux autorités compétentes de se pencher sur les conditions de vie dans "les prisons et les établissements pénitentiaires, dont la plupart souffrent d'un état préoccupant de surpopulation".

" L'exemple le plus frappant est celui de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), qui avait une capacité initiale de 2 000 détenus et qui en compte plus de 7 000 au total. Les cas des prisons de Daloa, de Man, de Soubré et de Bondoukou sont révélateurs de la surpopulation de nos prisons", indiquent les évêques par la voix du CJPCE.

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Cette situation déplorable, disent les évêques dans le message lu par le père Olidjo, "porte gravement atteinte à la dignité de la personne humaine qui, en tout temps et en toute occasion, doit être préservée."

Les responsables de l'Église catholique notent en outre que dans la quasi-totalité des prisons et des établissements pénitentiaires de la nation ouest-africaine, "il y a un manque de structures de formation et d'apprentissage des métiers qui peuvent aider les détenus à se réinsérer dans la société après leur libération". ”

"En tant que partenaire spirituel et social de l'État de Côte d'Ivoire, nous voulons participer davantage aux activités qui créent la vie et la dignité pour nos frères et sœurs en prison", disentils.

S'adressant aux détenus, les évêques lancent un appel pour "la conversion et le repentir du fils prodigue qui a pris conscience de son état de pécheur et qui revient à la maison du Père, libre de toute haine, de tout esprit de vengeance, nourri par la vertu de l'amour et du pardon".

Ils implorent Dieu d'avoir pitié de "nos frères et sœurs, à qui les actes criminels des prisonniers ont causé de la peine."

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Les évêques expriment également "l'urgence pour chacun des enfants de ce pays de se débarrasser des prisons spirituelles et psychologiques de la haine, de la vengeance, de la violence et de l'orgueil qui empoisonnent la vie sociale et politique de notre pays."