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Burkina Faso : L’épiscopat demande au gouvernement de réviser et traduire les lois foncières dans les langues locales

Les évêques catholiques du Burkina Faso ont demandé au gouvernement de cette nation d'Afrique de l'Ouest de réviser et de traduire les lois foncières du pays dans les langues et dialectes locaux.

Dans une déclaration diffusée lundi 19 avril, les évêques affirment que la révision est nécessaire car elle aidera le peuple de Dieu à la base à comprendre la loi, permettant ainsi sa participation aux questions de gestion des terres.  

Dans la déclaration rédigée par les responsables de la Commission épiscopale Justice et Paix du Burkina Faso (CJP-Burkina), les évêques catholiques " recommandent au gouvernement de veiller à une meilleure implication des populations à la base dans la gestion des terres, notamment en révisant les textes, en les traduisant en langues locales ". ”

Les dirigeants de l'Église catholique ajoutent que le gouvernement de la nation ouest-africaine devrait également s'impliquer dans "des activités de formation, d'information et de sensibilisation destinées à garantir qu'elles (les lois foncières) sont comprises par la population".

Dans la déclaration publiée à l'issue de leur Forum national de deux jours sur la gouvernance foncière et la cohésion sociale, les évêques affirment que leur recommandation est motivée par "la technicité des lois foncières et du langage juridique, le fait que nul n'est censé ignorer la loi (et) l'importance des ressources foncières pour la population."

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Guidé par le thème "L'Etat de droit et la gouvernance foncière : L'atelier du 14 au 16 avril, organisé par les membres de la Conférence épiscopale du Burkina Faso et du Niger (CEBN) en collaboration avec Misereor et Caritas France, avait pour objectif de trouver des solutions concertées, durables et globales aux problèmes fonciers dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

Dans le communiqué du 16 avril, les évêques catholiques qui reconnaissent que les chefs traditionnels occupent une place importante dans la société burkinabé, notamment leur rôle dans le règlement des litiges fonciers, recommandent que "le gouvernement dote la chefferie traditionnelle d'un statut qui préserve son rôle dans la paix et la cohésion sociale."

Ils appellent également les chefs traditionnels, connus pour être les garants des traditions et des coutumes, à "accompagner les initiatives visant à améliorer la gouvernance foncière et à préserver la paix."

En outre, les évêques exhortent les responsables confessionnels du Burkina Faso "à respecter la destination des terres qui leur sont attribuées." 

Tout en mettant l'accent sur la nécessité de conserver les terres, les membres du CEBN appellent à "une meilleure protection des terres contre l'exploitation minière et d'autres formes de dégradation."

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"Considérant que la restauration des mines fermées prend deux fois plus de temps que la durée de leur exploitation, considérant que les sociétés minières ne respectent souvent pas leurs engagements en matière de restauration de l'environnement, considérant les faibles profits de l'exploitation minière par rapport à la dégradation de l'environnement", les évêques exhortent le gouvernement à "assurer une meilleure protection des terres, notamment en révisant les termes de référence des sociétés minières."

Dans leur message, les évêques notent également que le pays dispose d'outils de gestion foncière inefficaces "voire inexistants."

Pour aller de l'avant, ils recommandent au gouvernement du Burkina Faso de "mettre en place une administration foncière efficace et transparente par la construction d'un registre foncier informatisé".

Les dirigeants du pays doivent également introduire "un véritable système de taxation foncière et la mise en œuvre effective du système d'information foncière en tenant compte des intérêts stratégiques du pays, en harmonisant et en mettant en cohérence les différents textes dans le domaine foncier", recommandent encore les évêques catholiques.