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Selon les chefs d'églises au Nigeria, Provoquer les chrétiens, c'est "pêcher en eaux troubles"

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Les chefs d'église du Nigeria ont mis en garde leurs homologues musulmans contre les activités qui provoquent les chrétiens, affirmant que cela revient à "pêcher en eaux troubles".

Dans une déclaration du mardi 27 avril obtenue par ACI Afrique, les chefs d'église sous les auspices de l'Association chrétienne du Nigeria (CAN) déclarent : "Il est grand temps que nous conseillions à certains chefs musulmans du pays de cesser de pêcher en eaux troubles en vue de provoquer les chrétiens avec lesquels ils partagent le même voisinage. Cela doit cesser".

Les dirigeants chrétiens ajoutent : "Nous sommes inquiets et déçus par les activités de certains extrémistes islamiques dans le pays, dont le passe-temps est de déclencher des crises religieuses et des violences et de plonger le pays déjà nerveux en raison de graves problèmes de sécurité dans la confusion la plus totale."

"Dans tout le pays, certains leaders islamiques prennent des mesures pour provoquer la colère de leurs homologues chrétiens. Le CAN a travaillé dans l'ombre pour étouffer dans l'œuf ces actions impies", indiquent-ils dans la déclaration signée par leur secrétaire général, Joseph Bade Daramola.

Parmi les situations provocantes mises en avant par les représentants du CAN figure l'impasse du code vestimentaire dans l'État de Kwara, au sein du diocèse catholique d'Ilorin, où l'on "tente toujours d'endiguer la violence provoquée par la directive du gouverneur aux écoles de la mission pour autoriser le port du hijab".

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"Les écoles islamiques permettront-elles aux catholiques ou aux chrétiennes qui sont leurs élèves de s'habiller en soutane dans les locaux de l'école ?", demandent les dirigeants chrétiens, parmi lesquels figurent des représentants de l'Église catholique du pays, dans la déclaration du 27 avril.

Ils notent également que dans le même État, "certains extrémistes ont construit la mosquée centrale et le centre islamique Ummul Khair à côté de la maison de l'évêque catholique et du secrétariat (diocèse catholique d'Ilorin) principalement pour tenter les chrétiens épris de paix dans une crise religieuse."

"Pour aggraver le problème, un certain Imam Abubakar Ali-Agan et le directeur général de l'autorité de planification physique de l'État de Kwara prétendent qu'il y avait un protocole d'accord entre l'évêque catholique d'Ilorin et les propriétaires de la mosquée centrale Ummul Khair avant qu'ils ne construisent les deux bâtiments, alors qu'il s'agit d'un mensonge absolu et d'une désinformation", affirment les dirigeants du CAN.

Ils mettent au défi les dirigeants musulmans que "s'ils sont certains de leur affirmation, ils doivent publier ledit protocole d'accord".

"C'est un secret de polichinelle qu'aucune religion n'a le monopole de la violence, c'est pourquoi les dirigeants chrétiens continuent, toujours, à mettre en garde les chrétiens fidèles contre les actions provocatrices à l'encontre d'autres religions ou citoyens, où qu'ils vivent, comme Jésus-Christ nous l'a enseigné", affirment les dirigeants chrétiens.

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Ils demandent aux agences de sécurité du Nigeria "de mettre en garde et de prévenir tout groupe de personnes dont les actions peuvent conduire à des crises religieuses et sociales et à la violence dans le pays" et à "tous les leaders islamiques bien intentionnés de parler à leurs membres avec des actions provocatrices et mal intentionnées".

"Nous avons eu assez d'effusions de sang dans le pays", affirment les représentants du CAN dans leur déclaration du 27 avril et recommandent que "les amateurs de violence soient fermement réprimandés et sanctionnés."

Ils ajoutent : "Nous appelons également le gouvernement de l'État de Kwara à ordonner le déplacement de la mosquée controversée et du centre islamique immédiatement afin d'éviter que la crise ne soit délibérément provoquée par certains dirigeants et adeptes de l'islam dans le pays."