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Aujourd'hui, 10 mai, nous célébrons St. Damien de Molokaï.

L'Église catholique se souvient de saint Damien de Molokaï le 10 mai. Le prêtre belge a sacrifié sa vie et sa santé pour devenir un père spirituel pour les victimes de la lèpre mises en quarantaine sur une île hawaïenne.

Joseph de Veuser, qui prit plus tard le nom de Damien dans la vie religieuse, est né dans une famille d'agriculteurs dans la ville belge de Tremlo en 1840. Pendant sa jeunesse, il a ressenti un appel à devenir un missionnaire catholique, un besoin qui l'a poussé à rejoindre la Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie.

Les derniers vœux de Damien à la congrégation ont été prononcés lors d'une cérémonie spectaculaire au cours de laquelle ses supérieurs l'ont drapé dans le tissu qui serait utilisé pour couvrir son cercueil après sa mort. Cette coutume devait symboliser l'engagement solennel du jeune homme et son identification avec la mort du Christ. Pour Damien, l'événement sera plus significatif, car il donnera sa vie pour les lépreux de Molokaï.

A l'origine, ses supérieurs avaient l'intention d'envoyer le frère de Damien, membre de la même congrégation, à Hawaï. Mais il est tombé malade et Damien s'est arrangé pour prendre sa place. Damien est arrivé à Honolulu en 1864, moins d'un siècle après que les Européens aient commencé à s'établir à Hawaï. Il a été ordonné prêtre la même année.

Au cours de sa neuvième année de prêtrise, le Père Damien a répondu à l'appel de son évêque qui recherchait des prêtres pour servir dans la léproserie de Molokaï. Le manque d'exposition préalable à la lèpre, qui n'avait pas de traitement à l'époque, rendait les natifs hawaïens particulièrement sensibles à l'infection. Molokaï est devenue un centre de quarantaine pour les victimes, qui étaient défigurées et affaiblies à mesure que la maladie progressait.

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L'île était devenue un terrain vague sur le plan humain, malgré sa beauté naturelle. Les victimes de la lèpre de Molokaï étaient confrontées à des conditions désespérées et à un dénuement extrême, manquant parfois non seulement de soins palliatifs de base mais même de moyens de survie.

Intérieurement, le Père Damien était terrifié à l'idée de contracter lui-même la lèpre. Cependant, il savait qu'il devait mettre cette peur de côté afin de transmettre l'amour de Dieu aux lépreux de la manière la plus authentique. D'autres missionnaires avaient tenu les lépreux à distance, mais le Père Damien a choisi de s'immerger dans leur vie commune et de laisser le résultat à Dieu.

Les habitants de Molokaï ont vu la différence dans l'approche du nouveau prêtre et ont adhéré à ses efforts pour améliorer leurs conditions de vie. Homme fort, habitué au travail physique, il accomplissait les œuvres de miséricorde traditionnelles de l'Église - comme nourrir les affamés, héberger les sans-abri et donner une sépulture correcte aux morts - face à une souffrance que d'autres ne pouvaient même pas supporter de voir.

Le travail du Père Damien a aidé les lépreux à se relever de leurs souffrances physiques, tout en leur faisant prendre conscience de leur valeur en tant qu'enfants bien-aimés de Dieu. Bien qu'il n'ait pas pu supprimer la présence constante de la mort dans la léproserie, il a pu en changer le sens et inspirer l'espoir. La condamnation à mort de la lèpre pouvait, et c'était souvent le cas, devenir un chemin douloureux mais rédempteur vers la vie éternelle.

Le dévouement du prêtre envers son peuple et son activisme en leur faveur lui ont parfois valu de se mettre à dos les fonctionnaires du royaume hawaïen et ses supérieurs religieux en Europe. Sa mission était non seulement fatidique, mais aussi solitaire. Il tirait sa force de l'adoration eucharistique et de la célébration de la messe, mais il désirait ardemment l'arrivée d'un autre prêtre afin de pouvoir recevoir régulièrement le sacrement de la confession.

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En décembre 1884, le Père Damien découvrit qu'il avait perdu toute sensation dans ses pieds. C'était un signe précoce, mais indubitable, qu'il avait contracté la lèpre. Le prêtre savait que son temps était compté. Il entreprend de terminer tout ce qu'il peut accomplir, au nom des autres résidents de la colonie, avant que la maladie ne lui ôte la vue, la parole et la mobilité.

Le Père Damien a subi des humiliations et des épreuves personnelles pendant ses dernières années. Un pasteur protestant américain l'a accusé de comportement scandaleux, en se basant sur la croyance contemporaine que la lèpre était une maladie sexuellement transmissible. Il a eu des désaccords avec ses supérieurs religieux et s'est senti psychologiquement tourmenté par l'idée que son travail avait été un échec.

Finalement, des prêtres de sa congrégation sont arrivés pour administrer les derniers sacrements au prêtre mourant. Au printemps 1889, le Père Damien a dit à ses amis qu'il croyait que c'était la volonté de Dieu qu'il passe les prochaines Pâques non pas à Molokaï, mais au ciel. Il est mort de la lèpre pendant la Semaine Sainte, le 15 avril 1889.

Saint Damien de Molokaï a été béatifié en 1995. Le pape Benoît XVI l'a canonisé en 2009.