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Les dirigeants chrétiens du Nigeria condamnent les meurtres de jeunes Igbo et la détention arbitraire de civils.

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Les dirigeants chrétiens du Nigeria ont condamné le "meurtre de jeunes innocents" et la détention arbitraire de civils dans l'État d'Imo.

Dans leur déclaration du mardi 8 juin, les dirigeants de l'Église, sous les auspices de l'Association chrétienne du Nigeria (CAN), déclarent : "Il ne se passe pas un jour sans que l'on entende parler, sous une forme ou une autre, de l'arrestation et du meurtre de jeunes innocents par des agents de sécurité, qui prétendent chasser des tireurs inconnus".

"Il semble maintenant que chaque jeune du Sud-Est porte l'étiquette de tireur inconnu. C'est triste et cela ne devrait pas continuer", déclarent les responsables de l'Église.

La tension est montée dans l'État d'Imo à la suite d'affrontements entre des "hommes armés" présumés et la police nigériane.

Le mois dernier, au moins neuf "hommes armés" ont été tués lors d'une attaque contre le poste de police d'Orlu, selon les médias.

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Un collaborateur de l'ancien président Goodluck Jonathan, Ahmed Gulak, a été abattu la semaine dernière dans l'État d'Imo.

Selon le responsable des relations publiques de la police, M.Bala Elkana, "Le 30 mai 2021, vers 7h20, des bandits armés ont intercepté et attaqué un taxi Toyota Camry, transportant Ahmed Gulak et deux autres personnes, qui se rendaient à l'aéroport Sam Mbakwe pour prendre un vol".

Il a ajouté : "Six bandits armés qui circulaient à bord d'une Toyota Sienna ont intercepté, identifié et abattu Ahmed Gulak aux environs d'Umueze Obiangwu, dans la zone de gouvernement local de Ngor-Okpala, près de l'aéroport."

Selon un article publié jeudi 3 juin par le journalOwerriThisDay, des hommes armés ont envahi le quartier d'Orji à Owerri, tuant trois personnes en différents endroits. L'opération a duré plus d'une heure, alors que les hommes armés se déplaçaient dans la zone en tirant sporadiquement. 

Dans leur déclaration du 8 juin, les représentants du CAN font référence à certains incidents de violence et de détention arbitraire dans l'État d'Imo : "Nous avons eu des cas de personnes tuées avec un abandon insouciant par ces agences de sécurité, y compris une jeune fille envoyée dans une tombe précoce à la porte du gouvernement de l'État d'Imo, un autre jeune homme assassiné pour avoir violé la règle du check-point, quoi que cela signifie, et tout récemment, un Nigérian basé en Allemagne abattu sur son chemin vers l'aéroport d'Owerri".

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"La liste est sans fin. Sans parler des dizaines de jeunes arrêtés chaque jour et gardés au secret ; personne ne sait s'ils sont morts ou vivants", disent-ils dans leur déclaration signée par le président de la CAN pour le Sud-Est, Mgr Goddy Okafor.

Les représentants du CAN, qui comprennent également des membres de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN), posent la question suivante : "Dans le Nord-Est, où Boko Haram fait des ravages tous les jours, tuant les forces de sécurité et les bandits enlevant des centaines d'écoliers, chaque jeune du Nord a-t-il été étiqueté Boko Haram ou bandit ?"

 "Pourquoi le Sud-Est a-t-il été choisi pour cet assaut ? "se demandent encore les chefs de l'Église, qui affirment que "trop, c'est trop".

Ils "condamnent également le silence des gouverneurs de la zone face aux atrocités et au génocide que les agents de sécurité commettaient."

Pour aller de l'avant, les dirigeants de l'Église déclarent : "Il est maintenant devenu impératif non seulement de mettre en garde les agences de sécurité, mais aussi de demander à nos gouverneurs de s'exprimer. Leur silence n'est pas bon du tout, car ils ont juré de protéger le peuple."

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Ils exhortent les gouverneurs du Sud-Est à commencer à appliquer totalement l'interdiction du pâturage libre, soulignant que "malgré la déclaration d'Asaba, des troupeaux de bétail continuent de paître librement dans toutes les régions du Sud-Est". 

"Les gouverneurs devraient cesser d'aboyer sans mordre", affirment les représentants du RCA dans leur déclaration du 8 juin.

Le mois dernier, l'Ordinaire du diocèse catholique d'Orlu, situé dans la région, a rassuré la population sur la présence de Dieu dans un contexte de peur et d'anxiété dues à l'insécurité persistante.

"En ce moment de tension, de peur et d'anxiété accrues, je voudrais rassurer notre peuple : Dieu n'a pas abandonné et n'abandonnera jamais son peuple", a déclaré Mgr Augustine Tochukwu Ukwuoma dans son communiqué publié le 17 mai.

Au début du mois, l'archevêque de l'archidiocèse d'Owerri, qui couvre l'État d'Imo, a fait part de ses préoccupations concernant les meurtres de citoyens innocents commis par des "hommes armés connus et inconnus" et a appelé le gouverneur de l'État nigérian à "convoquer une réunion de cessez-le-feu".

"Au nom de ceux qui ont déjà été tués et, plus encore, au nom de ceux qui sont aujourd'hui menacés quotidiennement de mort brutale, je demande au gouverneur Hope Uzodimma, en tant que responsable de la sécurité du peuple d'Imo, d'intervenir et de mettre fin aux meurtres, quel qu'en soit le responsable", a déclaré Mgr Anthony Obinna dans un communiqué publié le 3 juin.

L'archevêque nigérian a ajouté : "J'exhorte le gouverneur à convoquer une réunion de cessez-lefeu de toutes les parties prenantes d'Imo, quelle que soit leur disposition ou leur tendance, afin d'adopter une approche concertée pour éteindre le feu sanglant qui ravage déjà le peuple d'Imo et détruit l'État d'Imo."