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Aujourd'hui, lundi 19 juillet, nous célébrons Saint Arsène.

Saint Arsène, anachorète, est né en 354 à Rome et mort en 450 à Troe, en Égypte.

Théodose le Grand, ayant demandé à l'empereur Gratien et au pape Damase de lui trouver en Occident un précepteur pour son fils Arcadius, choisit Arsène, un homme versé dans la littérature grecque, membre d'une noble famille romaine, et que l'on dit avoir été diacre de l'Église romaine. Lorsqu'il reçut la demande de devenir le précepteur du jeune Arcadius, il partit et arriva à Constantinople en 383, et resta précepteur de la famille impériale pendant onze ans, dont les trois dernières années où il avait également la charge du frère de son élève, Honorius.

Venant un jour voir ses enfants à l'étude, Théodose les trouva assis alors qu'Arsène leur parlait debout. Il ne tolère pas cela et ordonne au maître de s'asseoir et aux élèves de rester debout.

À son arrivée à la cour, Arsène avait reçu un splendide établissement et, probablement parce que l'empereur le souhaitait, il menait un très grand train de vie, mais ressentait sans cesse une envie croissante de renoncer au monde. Après avoir longtemps prié pour être éclairé sur ce qu'il devait faire, il entendit une voix qui lui dit : "Arsène, fuis la compagnie des hommes, et tu seras sauvé." Sur quoi il s'embarqua secrètement pour Alexandrie, et se hâtant vers le désert de Scetis, demanda à être admis parmi les solitaires qui y habitaient.

Saint Jean le Nain, dans la cellule duquel il fut conduit, bien que prévenu de la qualité de son visiteur, ne fit pas attention à lui et le laissa debout, seul, tandis qu'il invitait les autres à se mettre à table. Lorsque le Jean eut à moitié fini son repas, il jeta du pain devant Arsène, lui disant d'un air indifférent de manger s'il le voulait. Arsène ramassa docilement le pain et mangea, assis à même le sol. Satisfait de cette preuve d'humilité, saint Jean le garda sous sa direction. Le nouveau solitaire fut dès le début très exemplaire, mais il conserva involontairement certaines de ses anciennes habitudes, comme s'asseoir les jambes croisées ou poser un pied sur l'autre. S'en apercevant, l'abbé demanda à quelqu'un d'imiter la posture d'Arsène lors de la prochaine réunion des frères et, lorsqu'il le fit, il le réprimanda publiquement. Arsène suivit le conseil et se corrigea.

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Pendant les cinquante-cinq années de sa vie solitaire, il fut toujours le plus pauvrement vêtu de tous, se punissant ainsi de son ancienne vanité apparente dans le monde. De même, pour se racheter d'avoir utilisé des parfums à la cour, il ne changeait jamais l'eau dans laquelle il humectait les feuilles de palmier dont il faisait des nattes, mais se contentait d'y verser de l'eau fraîche à mesure qu'elle s'épuisait, la laissant ainsi devenir puante à l'extrême. Même lorsqu'il était occupé à un travail manuel, il ne relâchait jamais son application à la prière. A tout moment, des larmes abondantes de dévotion coulaient de ses yeux. Mais ce qui le distinguait le plus, c'était son refus de tout ce qui pouvait interrompre son union avec Dieu. Lorsque, après une longue période de recherche, son lieu de retraite fut découvert, il refusa non seulement de retourner à la cour et d'agir comme conseiller de son ancien élève l'empereur Arcadius, mais il ne voulut même pas être son aumônier auprès des pauvres et des monastères du voisinage. Il se refusait invariablement aux visiteurs, quels que soient leur rang et leur condition, et laissait à ses disciples le soin de les divertir. Ses contemporains l'admiraient tellement pour cela qu'ils lui donnèrent le surnom de "le Grand".