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La rencontre entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo "arrive à point nommé pour la réconciliation" : Archevêque ivoirien

L'archevêque de l'archidiocèse de Korhogo en Côte d'Ivoire a qualifié la rencontre du 27 juillet entre le président Alassane Ouattara et l'ancien président Laurent Gbagbo d'opportune pour le processus de réconciliation dans la nation ouest-africaine.

Dans un rapport publié mardi 3 août, Mgr Ignace Bessi Dogbo déclare : "Cette rencontre était tant attendue par les Ivoiriens afin de briser le mur de glace entre ces deux politiciens et de détendre l'atmosphère politique et offrir une nouvelle chance pour la paix et la réconciliation dans le pays."

"Je pense que la rencontre entre le président de la République Alassane Ouattara et l'ancien président Gbagbo arrive à point nommé pour que la réconciliation progresse", déclare Mgr Bessi.

"Il y a un temps pour la guerre et il y a aussi un temps pour faire la paix lorsque des hommes courageux recherchent l'intérêt de leur peuple", déclare encore l'Ordinaire local de l'archidiocèse de Korhogo qui est également président de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire (CECCI).

La rencontre entre les deux leaders politiques, souligne Mgr Bessi, "est un élément important dans ce processus incessant de réconciliation". ”

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Le 27 juillet, le président Ouattara a rencontré M. Gbagbo pour la première fois en près de dix ans, depuis les violences post-électorales meurtrières qui ont fait plus de 3 000 morts en Côte d'Ivoire, selon BBC News.

S'adressant aux journalistes lors d'une conférence de presse après leur rencontre, le président Ouattara a déclaré que les troubles étaient derrière eux, et a ajouté : "Ce qui est important pour la Côte d'Ivoire, c'est la paix dans notre pays. ” 

Pour sa part, M. Gbagbo, qui est rentré en Côte d'Ivoire le mois dernier après avoir été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) des accusations de crimes contre l'humanité, a appelé à la libération des prisonniers détenus depuis la guerre civile.

Les deux dirigeants ivoiriens ont plaidé pour la paix et la réconciliation dans la nation ouest africaine.

Dans le rapport du 3 août, Mgr Bessi déclare que la rencontre entre les deux leaders politiques offre l'opportunité aux deux hommes de rechercher la paix et la réconciliation.

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"L'Église catholique, qui a la vision d'une Église Communion autonome au service de tous pour accompagner le processus de réconciliation, ne peut que se réjouir que ce processus, engagé depuis plusieurs années dans le pays, ait franchi une étape importante", ajoute l'archevêque ivoirien.

Il ajoute : "Ces gestes doivent être multipliés et nous devons aller de hauteur en hauteur jusqu'à atteindre le sommet de la montagne où règne la paix pour tous."

Mgr Bessi a conseillé au président Ouattara et à M. Gbagbo d'"éviter les personnes mal intentionnées qui n'ont aucun intérêt pour la réconciliation".

Les Ivoiriens doivent donner à ce processus de réconciliation "tout le sérieux, l'importance pour permettre une accélération du processus dans la vérité, la transparence, la clarté et dans la recherche de l'intérêt commun", ajoute l'archevêque.

En juin, le cardinal de Côte d'Ivoire a offert un chapelet à M. Gbagbo après son retour au pays après près de dix ans d'exil.

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Dans un geste symbolique pour accueillir l'ancien chef d'État au sein de l'Église catholique, le cardinal Jean Pierre Kutwa lui a offert un chapelet et l'a exhorté à prendre part aux efforts de réconciliation en cours dans le pays.

"En vous donnant ce chapelet, je vous confie à la Vierge, car le train de la réconciliation est sur les rails mais ce train doit aller à la gare de la paix. La Vierge vous accompagnera pour que cette mission de réconciliation soit une réalité pour toute la Côte d'Ivoire", a déclaré le cardinal Kutwa le 20 juin.

Dans un message séparé publié le 22 juin, Mgr Bessi a salué le retour de M. Gbagbo au pays et l'a exhorté à prendre des mesures concrètes pour la réconciliation des Ivoiriens.

"Si Laurent Gbagbo se situe dans la perspective de la réconciliation, il doit poser des actes qui favorisent la réconciliation. Ces actes de réconciliation ne doivent pas se limiter aux seuls acteurs principaux de la scène politique ivoirienne", a déclaré Mgr Bessi dans son message.

Il a noté que la réconciliation en Côte d'Ivoire "n'est pas une affaire entre deux groupes aujourd'hui, mais nous devons partir de cette réconciliation immédiate pour aller au fond de l'histoire de notre pays parce que l'histoire a une mémoire."