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Une entité chrétienne se joint à l'appel visant à transférer à La Haye les auteurs de violations des droits de l'homme au Soudan

Christian Solidarity Worldwide (CSW), une fondation pour les droits de l'homme basée au Royaume-Uni, s'est jointe à plus de 60 organisations internationales qui demandent instamment au Conseil de souveraineté du Soudan de transférer trois personnes inculpées par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, où elles seront accusées de crimes contre l'humanité.

Le Conseil des ministres du Soudan a approuvé le transfert d'Omar el-Béchir, d'Ahmed Haroun et d'Abdel Raheem Muhammad Hussein en juin 2021. Toutefois, la décision de transférer ces trois personnes doit également être approuvée par le Conseil de souveraineté.

Dans un rapport publié mercredi 1er septembre, le président de CSW, Mervyn Thomas, salue l'engagement du Conseil des ministres soudanais en faveur du transfert des trois personnes à La Haye, notant que ce transfert constitue une étape essentielle pour garantir un processus judiciaire impartial et faire en sorte que les auteurs de crimes contre l'humanité paient.

"CSW se félicite des engagements pris par le Conseil des ministres du Soudan. La remise des inculpés, dont l'ancien président Omar al Bashir, à la Cour pénale internationale (CPI) est une étape essentielle pour garantir un processus judiciaire impartial et souligner que les responsables de crimes d'atrocité devront rendre des comptes", déclare M. Mervyn.

Il ajoute : "Nous demandons instamment au Conseil de souveraineté de soutenir la décision prise par le Conseil des ministres et d'agir pour le transfert de tous les inculpés et la signature du Soudan au Statut de Rome."   

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Au total, 67 personnes et organisations, dont Act for Sudan, Activists for Human Rights Canada et l'African Centre for Justice and Peace Studies (ACJPS), ont signé la pétition qui est adressée au Conseil souverain et au Conseil des ministres du Soudan.

Les autres sont Human Rights Advocacy Network for Democracy, Human Rights Concern Eritrea, Human Rights Watch (HRW), Independent Human Rights Investigators in Liberia et la Commission internationale de juristes (CIJ).

Investors against Genocide, Jewish World Watch et la section kenyane de la Commission internationale de juristes (CIJ - Kenya) ont également signé la pétition.

Les signataires de la lettre exhortent le Conseil de souveraineté à "traduire en actes son récent engagement à mettre fin à des décennies d'impunité en transférant sans délai les fugitifs en fuite de la CPI. Les victimes ne devraient pas avoir à attendre plus longtemps pour obtenir justice".

Les signataires expriment leur satisfaction quant à l'approbation par le Conseil des ministres du Soudan du transfert à la CPI des trois personnes actuellement détenues par le Soudan. "Nous écrivons maintenant pour demander instamment au Conseil souverain de faire de même et de faciliter rapidement la remise d'Omar al-Bashir, Ahmed Haroun et Abdel Raheem Muhammad Hussein."

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"Nous félicitons le gouvernement de transition pour les mesures historiques qu'il a déjà prises pour coopérer avec la CPI, notamment en facilitant la première visite du procureur de la CPI au Darfour dans le cadre de l'affaire en cours pour les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité présumés commis par Ali Kushayb", indiquent les signataires dans leur lettre.

Ils se félicitent également de l'annonce faite par le Conseil des ministres selon laquelle le Soudan a l'intention de ratifier le Statut de Rome de la CPI, rejoignant ainsi 123 autres États dans leur lutte contre l'impunité.

Selon la Commission d'enquête des Nations unies sur le Darfour, on estime que 400 000 personnes ont été tuées, que d'innombrables femmes et filles ont été systématiquement violées et soumises à d'autres formes de violence sexuelle et sexiste, et que plus de 2,5 millions de personnes ont été déplacées de force de leur domicile pendant le conflit dans la région soudanaise du Darfour, dont l'ancien président Omar el-Béchir et son régime ont été jugés responsables.

Al-Bashir est devenu le premier chef d'État en exercice à faire l'objet d'un mandat d'arrêt pour les crimes présumés de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Selon les dirigeants de la CSW, le transfert des auteurs de violations des droits de l'homme à La Haye rassurera les Soudanais en leur montrant que les auteurs de ces abus peuvent être punis.

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"Son transfert (de Bashir) et celui des autres hommes est particulièrement important pour que le gouvernement de transition démontre son engagement à faire en sorte que les responsables de ces crimes graves rendent des comptes", a indiqué la direction de CSW.