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Une entité du Vatican appelle à soutenir les migrants africains à l'occasion de l'anniversaire de la Déclaration de Durban

Mgr Paul Gallagher Mgr Paul Gallagher

Le Secrétaire pour les relations avec les États du Saint-Siège, Mgr Paul Gallagher, a appelé à soutenir le nombre croissant de réfugiés et de migrants en Afrique qui, selon lui, continuent de subir le racisme et les attaques xénophobes dans les pays de destination.

Le représentant du Vatican a fait cette remarque lors de la réunion de haut niveau des Nations unies visant à commémorer le 20e anniversaire de la déclaration et du programme d'action de Durban (DDPA), qui proposait des mesures concrètes pour lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie "et l'intolérance qui y est associée". ”

"De nombreuses personnes d'origine africaine dans le monde sont des migrants ou des réfugiés qui, après avoir quitté leur foyer ou avoir été forcés de partir, sont confrontés au racisme et à la xénophobie, à la discrimination et à l'intolérance dans les pays de destination, au lieu de recevoir le soutien dont ils ont besoin", a déclaré Mgr Gallagher dans un message du Vatican adressé mercredi 22 septembre au président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Il a ajouté : "Ma délégation espère que la récente création du Forum permanent des personnes d'ascendance africaine contribuera aux efforts locaux, nationaux et internationaux visant à rendre justice et à soutenir les victimes du racisme."

L'Assemblée générale des Nations Unies a rendu opérationnel le Forum sur les personnes d'ascendance africaine en tant que "mécanisme consultatif pour les personnes d'ascendance africaine et autres parties prenantes concernées, en tant que plate-forme pour l'amélioration de la sécurité et de la qualité de vie et des moyens de subsistance des personnes d'ascendance africaine, ainsi qu'en tant qu'organe consultatif auprès du Conseil des droits de l'homme, conformément au programme d'activités pour la mise en œuvre de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine et en étroite coordination avec les mécanismes existants".

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Dans son discours sur la déclaration qui met l'accent sur "les réparations, la justice raciale et l'égalité pour les personnes d'ascendance africaine", Mgr Gallagher a noté que le Saint-Siège est partie à la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale et que, "conformément à sa nature et à sa mission particulières et dans un esprit de coopération, il est engagé dans la lutte contre toutes les formes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance qui y est associée".

L'archevêque catholique anglais a expliqué la signification du racisme, qui, selon lui, est enraciné dans la "prétention erronée et mauvaise" selon laquelle un être humain a moins de dignité qu'un autre.

Cette affirmation, a-t-il dit, ignore non seulement la vérité selon laquelle "tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits", mais aussi l'appel éthique fondamental à agir les uns envers les autres "dans un esprit de fraternité".

Selon l'archevêque, les droits de l'homme universels sont indivisibles et interdépendants et ne peuvent donc pas exister en opposition.

Il a noté que les lois et les normes qui visent à éradiquer la discrimination et l'intolérance doivent donc respecter le droit à la liberté d'opinion, de pensée, de religion et de conscience.

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Le représentant du Saint-Siège a déclaré que la surveillance, les enquêtes et les poursuites concernant les incidents de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance qui y est associée ne devraient jamais servir de justification aux États pour violer les droits de l'homme des minorités ou pour censurer les opinions minoritaires.

"Le racisme peut et doit être vaincu par une culture de la rencontre, de la fraternité et de la solidarité", a-t-il affirmé, avant d'ajouter : "Si l'adoption d'accords et de déclarations internationaux tels que la déclaration de Durban constitue une étape importante et nécessaire, elle doit déboucher sur un véritable changement grâce à la mise en œuvre par les gouvernements ainsi qu'à l'éducation et à l'éthique des médias, qui fournissent des informations factuelles et objectives dans le respect de la dignité de chacun et sans encourager une mentalité de division du type "nous contre eux"."

Dans son discours au Président Ramaphosa, l'archevêque Gallagher a observé que la Déclaration de Durban exprime à juste titre des préoccupations concernant l'intolérance, les actes hostiles et la violence contre les groupes religieux.

"L'intolérance fondée sur la religion ou les convictions conduit à des restrictions du droit de pratiquer librement la religion de son choix et, dans ses formes les plus extrêmes, elle peut provoquer l'hostilité, la violence et des crimes d'atrocité", a averti l'archevêque.

Il a ajouté : "Le mépris du droit à la liberté de religion et de conviction conduit à la violation d'autres droits de l'homme."

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"Ces dernières années, nous avons assisté à une augmentation générale de la persécution religieuse par des acteurs étatiques et non étatiques", a déclaré l'archevêque, avant d'ajouter : "Des individus et des populations entières sont discriminés en raison de leur foi, tandis que les auteurs de ces actes jouissent souvent de l'impunité."

Il a regretté que certaines minorités religieuses soient menacées d'extinction dans certaines régions, notamment les chrétiens qui, selon lui, représentent le groupe le plus persécuté au monde.

Une autre forme de discrimination est ce que l'archevêque a appelé "la pratique insidieuse de l'eugénisme". Il a expliqué : "Aujourd'hui, nous pourrions dire qu'une mentalité eugénique se cache souvent derrière les techniques de procréation artificielle et les côtés sombres du diagnostic prénatal, où l'idée qu'il existe des êtres humains de valeur inférieure en raison d'un handicap, du sexe ou d'autres traits conduit souvent au déni de leur droit à la vie."

La pratique de l'eugénisme, a déclaré le Secrétaire pour les relations avec les États du Saint-Siège, "consacre des principes de discrimination carrément opposés à la Déclaration de Durban et ne peut être ignorée."

Il a également été rappelé au président Ramaphosa que la déclaration de Durban reconnaît le rôle de la religion dans la promotion de la dignité et de la valeur inhérentes à chaque personne et dans l'éradication du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l'intolérance qui y est associée.

Le rôle de la religion, a soutenu l'archevêque Gallagher, doit être associé à une législation et à des institutions qui fonctionnent.

L'archevêque basé au Vatican a toutefois noté que "le racisme ne disparaîtra [...] que lorsqu'il mourra dans le cœur des gens."