Advertisement

Le Vatican soutient la proposition de l'Afrique du Sud et de l'Inde de suspendre les barrières à la production du vaccin COVID-19

Mgr Paul Richard Gallagher Mgr Paul Richard Gallagher

Le Secrétaire pour les relations avec les Etats du Saint-Siège, Mgr Paul Richard Gallagher, a maintenu le soutien de l'entité vaticane à l'appel à la levée des barrières dans la production des vaccins COVID-19 tel que proposé par l'Afrique du Sud et l'Inde.

Dans cette proposition qui a suscité un large soutien, les deux pays ont demandé, le 2 octobre 2020, à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de suspendre l'application de brevets clés pour les vaccins et les traitements COVID-19, afin de permettre aux pays de produire des traitements génériques et d'élargir l'accès aux vaccins. 

Dans son discours prononcé lors de la 15e conférence ministérielle de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Mgr Gallagher a fait remarquer que le Saint-Siège a toujours soutenu la proposition qui se heurte encore à la résistance de certains membres de l'OMC.

Le représentant du Vatican a averti que les "inégalités significatives" dans l'accès aux médicaments et aux vaccins constituaient un défi majeur pour les pays qui n'avaient pas les moyens de se procurer les vaccins.

"La santé et l'accès aux médicaments et aux vaccins sont encore un autre domaine caractérisé par des inégalités importantes qui pourraient avoir des répercussions significatives à l'avenir et des risques dangereux pour la résilience systémique", a déclaré Mgr Gallagher dans un rapport partagé mercredi 6 octobre.

Advertisement

Il a ajouté : "Dans le scénario de pandémie qui évolue rapidement, une dérogation aux règles de propriété intellectuelle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), telle que proposée par l'Afrique du Sud et l'Inde, et soutenue dès le début par le Saint-Siège, serait une étape vitale et nécessaire pour mettre fin à cette pandémie, en permettant un accès adéquat et rapide aux vaccins, aux diagnostics et aux traitements pour tous les pays."

L'archevêque catholique a reconnu les différentes technologies et les défis liés aux vaccins COVID-19, et a souligné la nécessité pour ceux qui possèdent le savoir-faire et la technologie des vaccins de les partager ouvertement.

La conférence de la CNUCED s'est tenue sur le thème "De l'inégalité et de la vulnérabilité à la prospérité pour tous" le mardi 5 octobre.

Lors de la conférence, le secrétaire du Vatican pour les relations avec les États a noté que la pandémie de COVID-19 a non seulement accru les inégalités au sein des pays, mais a également bouleversé les budgets publics de nombreuses économies en développement, exposant leurs dettes souveraines à l'instabilité financière mondiale.

Les économies en développement, a-t-il dit, ont été confrontées à plus de limitations que les pays développés dans leurs efforts de mobilisation des ressources nationales pour répondre à la pandémie.

Plus en Afrique

Le fossé économique, a noté l'archevêque, est "un exemple de plus du dangereux fossé mondial entre les nantis et les démunis."

Dans leur proposition intitulée "Dérogation à certaines dispositions de l'accord Trips pour la prévention, le confinement et le traitement du COVID-19", l'Afrique du Sud et l'Inde ont souligné l'importance pour les membres de l'OMC de travailler ensemble pour s'assurer que les droits de propriété intellectuelle tels que les brevets, les dessins industriels, les droits d'auteur et la protection des informations non divulguées ne créent pas d'obstacles à l'accès en temps voulu à des produits médicaux abordables, y compris des vaccins et des médicaments ().

Les deux nations ont fait remarquer que la renonciation devrait se poursuivre jusqu'à ce qu'une vaccination généralisée soit en place dans le monde entier et que la majorité de la population mondiale ait développé une immunité.

Plus de 100 pays et d'éminents groupes de défense des droits de l'homme, dont Médecins sans frontières, Human Rights Watch et Oxfam, auraient soutenu cette proposition.

L'Union européenne, le Royaume-Uni et la Suisse y resteraient toutefois opposés, une situation qui risquerait de faire dérailler l'accès aux vaccins.

Advertisement