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Déclarer l'état d'urgence" : Les évêques de l'Angola et Sao Tomé et Principe dans un contexte de sécheresse

Le gouvernement angolais doit déclarer l'état d'urgence dans ce pays d'Afrique australe où une sécheresse prolongée a créé une crise humanitaire, ont déclaré les membres de la Conférence épiscopale d'Angola et de São Tomé (CEAST).

Dans leur déclaration du lundi 11 octobre, les évêques catholiques se disent préoccupés par "la faim causée par la longue sécheresse et le manque de nourriture qui en résulte, en particulier dans le sud de notre pays".

"Nous demandons au gouvernement de déclarer l'état d'urgence dans le sud de notre pays pour permettre l'assistance de la communauté internationale", déclarent les membres du CEAST dans leur message collectif à la suite de leur assemblée plénière du 6 au 11 octobre.

Les évêques catholiques exhortent le gouvernement, par le biais du Plan intégré d'intervention dans les municipalités (PIIM), à "donner la priorité aux programmes de lutte contre la faim et la pauvreté".

L'Angola, un pays de plus de 31 millions d'habitants, est actuellement confronté à la pire sécheresse de ces 40 dernières années en raison du changement climatique.

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Selon un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM), "plus de 1,3 million de personnes dans les trois provinces du sud-ouest, Cunene, Huila et Namibe, sont confrontées à une faim sévère, la pire sécheresse depuis 40 ans laissant les champs stériles, les pâturages secs et les réserves alimentaires épuisées."

"Des migrations de familles vers d'autres provinces et la Namibie voisine à la recherche d'eau et de pâturages pour le bétail ont été enregistrées dans le sud du pays", a déclaré Michele Mussoni, chef du bureau du PAM en Angola. 

La sécheresse a également eu un impact sur 114 000 enfants de moins de cinq ans qui souffrent ou risquent de souffrir de malnutrition aiguë au cours des 12 prochains mois, avec des effets graves sur leur développement physique et mental, indique la direction du PAM dans le rapport.

Dans leur déclaration du 11 octobre, les membres du CEAST expriment leur solidarité avec le peuple de Dieu dans la partie sud de la nation, contraint de vivre dans des conditions difficiles.

Ils demandent aux autorités de "créer un plan d'urgence pour aider la population de ces zones."

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Tenue au sanctuaire de Muxima, dans l'archidiocèse de Luanda, la deuxième assemblée plénière a vu les évêques délibérer sur le synode sur la synodalité, le mois missionnaire, l'insécurité, le 30e anniversaire de la visite du Pape Saint Jean-Paul II en Angola.

Les membres de CEAST ont également passé en revue les activités de l'Université catholique d'Angola.

Dans leur déclaration collective, les évêques catholiques s'inquiètent également des "niveaux croissants d'insécurité dans tout le pays, où les institutions religieuses ne sont pas épargnées."

"Notre pays connaît dans les villes, notamment à Luanda, des situations sécuritaires assez graves ; les vols se sont multipliés, les gens ne sont plus en sécurité", affirment les évêques catholiques.

Ils notent que l'augmentation des cas de vols oblige "l'Église catholique à condamner ces actes car deux de nos institutions ont été cambriolées pendant notre plénière."

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Les responsables de l'Église catholique demandent au gouvernement d'"améliorer la capacité de réponse des services de police avec des moyens permettant une meilleure mobilité et une stimulation des agents."

Dans leur déclaration, les membres du CEAST affirment que l'Angola connaît une "tension préélectorale croissante" entre les deux principaux partis du pays. Les élections dans cette nation d'Afrique australe sont prévues pour 2022.  

"Il est nécessaire d'améliorer le discours politique pour assurer la paix, la sécurité et l'harmonie entre les citoyens", affirment les évêques catholiques, qui ajoutent : "L'inflation croissante dans notre pays a diminué le pouvoir d'achat des citoyens."