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RDC: Les évêques catholiques veulent que le président rejette la candidature du président de la CENI

Denis Kadima Denis Kadima

Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo (RDC) demandent au Président Félix Tshisekedi de rejeter le candidat que les membres de l'Assemblée nationale ont approuvé pour diriger la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du pays.

Le 16 octobre, les législateurs de la RDC ont approuvé la nomination de Denis Kadima à la tête de la CENI, une décision qui est contestée par l'Église catholique et les partis d'opposition, selon les rapports.

S'adressant aux journalistes le 16 octobre, le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a déclaré que les évêques catholiques de la nation centrafricaine appellent le président à "assumer ses responsabilités pour l'avenir de la RDC."

" L'Église catholique appelle le chef d'État à la sagesse, comme ce fut le cas avec Ronsard Malonda en 2020 ", a déclaré le père Donatien Nshole.

En 2020, les chefs religieux de la RDC ont demandé au président Tshisekedi de ne pas accepter l'"approbation" par l'Assemblée nationale de Ronsard Malonda à la tête de la CENI, qualifiant la décision des députés de "controversée".

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Les chefs religieux de la RDC sont divisés sur la nomination de la personne qui sera à la tête de la CENI, une prérogative qui leur est accordée par la constitution du pays.

Les dirigeants des principales confessions religieuses du pays, dont l'Église catholique et l'Église du Christ au Congo (ECC), ont rejeté le choix de M. Kadima, un expert électoral reconnu proposé par six autres confessions, comme nouveau chef de la CENI.

Pour les membres de la CENCO et de l'ECC, M. Kadima est trop proche du Président Tshisekedi.

Selon la Constitution de la RDC, le chef de l'Etat est tenu de ratifier la nomination de M. Kadima à la tête de la CENI.

S'adressant aux journalistes le 16 octobre, le secrétaire général de la CENCO, qui est également le porte-parole du Forum des confessions religieuses en RDC, a déclaré, en référence à l'approbation de M. Kadima par les législateurs : "C'est un tournant dramatique. C'est la toute première fois que la contestation d'un candidat à la présidence de la CENI atteint les proportions du cas de Denis Kadima."

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"Ce sont des signes qui ne manquent jamais. Nous voulons des élections pacifiques et crédibles et nous sommes convaincus qu'avec Kadima, nous ne les obtiendrons pas", a ajouté le père Nshole, qui a exhorté le peuple congolais à "rester vigilant et à ne pas laisser le processus électoral être compromis."

La CENI est composée de 13 membres. La société civile est représentée par trois délégués issus des confessions religieuses, des organisations de défense des droits des femmes et des organisations d'éducation civique et électorale.

Le 4 octobre, les membres du Forum des confessions religieuses n'ont pas réussi à trouver un consensus, même après l'expiration du délai de 72 heures accordé par le président de l'Assemblée nationale. 

Dans une lettre adressée au président de l'Assemblée nationale, le vice-président de la CENCO, l'évêque José Moko Ekanga, a déclaré que les leaders confessionnels "ne sont pas parvenus à un consensus malgré notre demande aux six autres confessions de nous présenter d'autres candidats. Nous n'avons pas voté non plus".

Mgr Ekanga a ajouté : "Nous avons proposé de revenir le lundi 4/10/2021 dans l'espoir d'évoluer mais le groupe des six nous a dit que ce n'est pas utile, alors autant attendre la position que prendra la plénière de l'Assemblée nationale."

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Le 6 octobre, le Nonce apostolique en RDC a déclaré que le rôle de l'Église catholique est de soutenir la démocratie en assurant des élections générales inclusives, crédibles et pacifiques en 2023.

S'adressant aux journalistes après une audience avec le président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso, l'archevêque Ettore Balestrero a souligné ses délibérations avec les dirigeants du parlement de la RDC.

"Nous avons parlé du processus électoral avec le président de l'Assemblée nationale. Je lui ai dit que le seul objectif pour lequel l'Église catholique participe au processus électoral est d'apporter sa contribution à la démocratie en RDC à travers des élections inclusives, crédibles et pacifiques en 2023", a déclaré Mgr Balestrero.

L'Église catholique, a ajouté le nonce apostolique, "veut sauvegarder le bien-être du peuple congolais."