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Les prêtres et les religieux d'Afrique sont parmi ceux qui risquent d'être persécutés, selon une organisation caritative catholique

La fondation catholique pontificale et caritative Aide a l’eglise en detresse (AED) a mis en évidence un certain nombre de pays africains sur la liste des nombreux pays du monde où les prêtres, les religieux et les missionnaires laïcs sont confrontés au danger des meurtres, des enlèvements et d'autres formes de persécution.

Les pays africains concernés sont l'Angola, le Burkina Faso, le Soudan du Sud, l'Ouganda, le Nigeria, le Cameroun et le Mali.

Dans un rapport publié mercredi 10 novembre, les dirigeants de l'AED affirment qu'au moins 17 responsables d'église ont été assassinés et 20 ont été kidnappés en 2021, et s'inquiètent du fait que les prêtres et les religieux, hommes et femmes, deviennent de plus en plus la cible d'attaques à travers le monde.

"Le fait d'être un prêtre ou un religieux ne met pas une personne à l'abri de la violence, au contraire, cela peut en faire une cible plus importante", a déclaré le président exécutif de l'AED, Thomas Heine-Geldern, cité dans le rapport.

Il ajoute : "Parfois, le motif est financier, qu'il s'agisse d'un vol ou d'une rançon."

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Dans le rapport du 10 novembre, les dirigeants de l'AED décrivent certains pays où le travail des prêtres et des missionnaires chrétiens en général est fortement menacé.

"L'AED est particulièrement alarmée par la situation au Nigeria, où deux de ces meurtres et sept de ces enlèvements ont eu lieu. Les circonstances de ces attaques sont très variables, mais un seul exemple est celui du père clarétain Izu Marcel Onyeocha, qui a été enlevé dans la nuit du 10 avril", indique la direction de l'organisation caritative catholique.

Selon l'AED, l'ecclésiastique nigérian "se rendait à Owerri, dans le sud du Nigeria, lorsque son véhicule est tombé en panne. Lorsqu'il est sorti pour le vérifier, un groupe de bergers présumés Fulani est sorti de la brousse et l'a attaqué à coups de machettes. Il a été kidnappé mais libéré deux jours plus tard".

  1. Heine-Geldern note que les agresseurs veulent parfois faire taire "la voix prophétique de l'Église qui dénonce l'injustice et la violence".

Toutefois, il note que "les agressions fondées sur la persécution et l'absence de liberté religieuse sont également en augmentation."

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"Il n'y a pas de moment ou de lieu qui soit sûr", déclare M. Heine-Geldern et poursuit : "Des prêtres et des religieux ont été attaqués de jour comme de nuit, chez eux et dans les églises, dans la rue ou à la sortie d'une banque, à pied ou en véhicule."

Il ajoute que de nombreuses autres personnes "ont été abattues, poignardées, frappées à la machette et battues à mort".

En avril, l'AED a publié le Rapport sur la liberté religieuse dans le monde (RFR) 2021, dans lequel elle a dressé la liste de plusieurs pays d'Afrique connaissant les violations " les plus intenses " de la liberté religieuse.

Dans le rapport publié le 20 avril, l'AED indique que 23 des 54 pays d'Afrique figurent parmi les 62 pays qui connaissent des cas élevés de persécutions religieuses dans le monde.

Sur les 23 pays du deuxième plus grand continent du monde, 12 sont répertoriés comme des nations présentant une "persécution extrême" caractérisée par des "violations intenses de la liberté de religion" ; les 11 autres sont dans la catégorie des "cas graves de violation" de la liberté de religion.

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En troisième position, le Burkina Faso, pays d'Afrique de l'Ouest, est en tête de la liste des pays africains où la liberté de religion est extrêmement violée par l'extrémisme islamique.

Les dirigeants de l'AED signalent également que "le Mexique connaît également un niveau élevé de violence, et au moins trois prêtres et un catéchiste ont été tués dans des incidents distincts."

En juin, rapporte AED, "un prêtre franciscain, le père Juan Antonio Orozco Alvarado, a été tué alors qu'il allait célébrer la messe dans le village de Tepehuana de Pajaritos, pris dans une bataille armée entre bandes rivales".

"De tels enlèvements et meurtres se produisent dans une liste croissante de pays, dont le Venezuela, le Pérou, Haïti, les Philippines, l'Angola, le Burkina Faso, le Sud-Soudan, l'Ouganda, le Cameroun et le Mali", indique la direction de l'AED dans le rapport du 10 novembre.

Même en France, autrefois considérée comme un pays sûr, AED rapporte que "le père Olivier Maire a été assassiné le 9 août par un homme qu'il hébergeait dans la maison des missionnaires à Saint-Laurent-sur-Sèvre, alors que le suspect attendait son procès pour incendie criminel de la cathédrale de Nantes".

"Lorsque la sécurité est fragile et que tout le monde est parti, les prêtres, les religieux et les missionnaires laïcs catholiques restent, et leur dévouement au service des autres les place dans la ligne de mire. Ils ont plus que jamais besoin de nos prières et de notre soutien", déclare M. Heine-Geldern.