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La situation de guerre en Éthiopie au centre de la récente assemblée plénière des évêques catholiques

Les membres de la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie (CBCE). Crédit : Secrétariat catholique éthiopien/Facebook Les membres de la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie (CBCE). Crédit : Secrétariat catholique éthiopien/Facebook

La dernière Assemblée plénière des évêques catholiques d'Éthiopie s'est concentrée sur la situation de guerre dans la nation de la Corne de l'Afrique qui en est à sa deuxième année, ont-ils déclaré dans leur message collectif partagé avec ACI Afrique.

Dans le message diffusé le 22 décembre à la suite de leur 52e assemblée plénière qui s'était achevée une semaine plus tôt, les membres de la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie (CBCE) soulignent l'impact négatif des conflits violents et disent avoir "prié intensément pour la paix dans notre pays".

"L'objectif principal des délibérations de notre assemblée était la situation actuelle de notre pays et la réponse de l'Église", déclarent les membres de la CBCE en référence à leur assemblée plénière de quatre jours qui s'est terminée le 16 décembre.

Ils ajoutent, à propos des combats qui ont éclaté le 4 novembre 2020 dans la région éthiopienne du Tigré après que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé des troupes fédérales pour combattre le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) : "Dès le début des conflits et de la guerre dans notre pays, nous avons fait des déclarations et nous avons supplié tous les acteurs de comprendre les conséquences et nous les avons exhortés à choisir le dialogue plutôt que le conflit."

"La guerre entraîne toujours la dévastation, la perte de vies humaines, la perte de biens, l'éclatement des communautés, les déplacements et autres : crise humaine. Elle apporte une crise émotionnelle, sociale, économique à la société et c'est ce qui se passe en Éthiopie", affirment les évêques catholiques d'Éthiopie.

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Dans leur propre pays, ils confirment des cas de meurtres et de viols parmi d'autres pertes multiples, qu'ils déplorent.

"Beaucoup ont perdu la vie, beaucoup sont déplacés, beaucoup ont perdu leurs propriétés, beaucoup sont emprisonnés, beaucoup de filles et de femmes sont violées, l'harmonie sociale qui existait entre les gens a été sérieusement affectée. De nombreuses personnes vivent dans la peur et l'incertitude", affirment les membres du CBCE.

Ils décrivent les atrocités et les pertes subies par leur pays comme "déchirantes" et sources de "grande peine et de tristesse".

"Nous croyons qu'avec le son des cloches des églises doit résonner la voix de l'espoir, de l'amour, de la paix, de la réconciliation et de la fraternité", déclarent les responsables de l'Église catholique dans leur message inspiré d'un verset du livre de l'Apocalypse, "Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ...".

Ils ajoutent : "Notre confiance en Dieu est ferme et nous croyons que ces ténèbres vont changer."

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Quelques jours après le message collectif des membres du CBCE, le gouvernement dirigé par Abiy Ahmed aurait annoncé qu'il retiendrait ses troupes dans la région du Tigré. Ceci après que les dirigeants du TPLF aient retiré leurs forces de la région du Tigré.

Les analystes ont interprété l'annonce du 20 décembre par les forces tigréennes de se retirer et celle du gouvernement fédéral de suspendre de nouvelles attaques dans la région du Tigré comme indiquant "une fenêtre pour un cessez-le-feu après treize mois de guerre dévastatrice", a rapporté Voice of America.

Dans leur message collectif à la suite de leur Assemblée plénière qui s'est tenue au centre pastoral des Pères Consolata de Modjo du 13 au 16 décembre, les évêques catholiques d'Éthiopie disent avoir "prié intensément pour la paix dans notre pays, pour les membres de l'assemblée qui n'ont pas pu se joindre à nous en raison de la guerre ou pour des raisons de santé ou autres".

"Nous avons également prié pour notre église, pour le clergé, les religieux et les religieuses, et surtout pour tous les agents pastoraux qui servent l'église et pour tous les fidèles", indiquent encore les membres du CBCE, avant d'ajouter : "La prière est certainement l'un des instruments les plus puissants pour provoquer le changement."

La prière est puissante, expliquent-ils, parce qu'elle "apporte un changement dans nos cœurs ; elle ouvre nos cœurs à Dieu et aux autres ; elle insuffle l'espoir ; elle nous aide à éviter les discours de haine ; elle nous met dans une position où nous pouvons voir les choses d'une perspective cachée ou inconnue des autres ; et elle dissipe les préjugés, les rancunes et la mauvaise volonté que nous pouvons nourrir en nous. La prière nous aide à voir un frère/une sœur dans la personne".

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"Nous avons certainement besoin de la prière en ce moment : prière pour notre pays, prière pour ceux qui prennent des décisions qui importent la vie des citoyens de ce pays, prière pour ceux qui souffrent de la faim, de la soif, de la maladie, du rejet, du manque de produits de première nécessité, pour ceux qui sont déplacés et emprisonnés", affirment les évêques catholiques d'Éthiopie.

Dans leur message collectif adressé à "tout le clergé catholique, les religieux et religieuses, les fidèles laïcs et les personnes de bonne volonté", les responsables de l'Église catholique réaffirment leur "ferme confiance en Dieu" et affirment que c'est "sachant (que) Dieu a le pouvoir de changer nos difficultés que nous avons prié et continué à inviter tout le monde à prier pour la paix".

Ils invitent le peuple de Dieu de la nation de la Corne de l'Afrique à un sérieux examen de conscience et à la résolution de favoriser la paix.

"En tant que chrétiens, en tant que catholiques, chacun d'entre nous devrait pouvoir se lever et déclarer sans réserve et sans condition, comme le psalmiste, 'je suis pour la paix'. Le chemin de la paix réconcilie les conflits et régénère la beauté de la fraternité, qui guérit toutes les blessures", affirment les membres du CBCE. 

Ils ajoutent : "Nous devons nous aider les uns les autres à croire au pouvoir patient et modeste du dialogue. Une culture du dialogue devrait être encouragée au sein de la société et l'Église jouera son rôle dans un éventuel dialogue national inclusif en Éthiopie."

"En tant que chefs religieux, notre voix sera une voix qui promeut la fraternité, l'unité entre les communautés, une voix qui donne de l'espoir aux personnes qui souffrent et qui, avec notre bon modèle d'amour fraternel, influence la société", affirment les évêques catholiques d'Éthiopie dans leur message collectif de quatre pages partagé avec ACI Afrique le 22 décembre.

Ils soulignent la contribution de l'Église catholique pour faire face à la crise humanitaire en Éthiopie, ajoutant que l'Église "continuera à intensifier ses efforts, car sa mission l'appelle à souffrir avec les personnes qui souffrent, à partager les douleurs et les angoisses de l'humanité".

"L'Église catholique lèvera Eth. Birr 100.000.000 (2 millions de dollars US) avec le soutien des partenaires de l'Eglise, des institutions catholiques locales et des fidèles catholiques pour soutenir les personnes en crise à cause de la guerre et d'autres crises naturelles et dans l'effort de réhabilitation du pays", révèlent les membres du CBCE.

L'Église catholique en Éthiopie, ajoutent-ils, "fera de son mieux pour soulager les souffrances de la population en collaboration avec tous les acteurs".

"Nous voudrions inviter tous les catholiques et les personnes de bonne volonté de notre pays, comme l'a fait le Saint-Père pour le peuple grec, à demander la grâce de croire qu'avec Dieu les choses changent vraiment, qu'il bannira nos peurs, guérira nos blessures, transformera nos lieux arides en sources d'eau", disent les évêques en référence à la visite du pape François à Chypre et en Grèce au début du mois.

Ils ajoutent : "Demandons la grâce de l'espérance, car l'espérance ravive notre foi et ravive notre charité. C'est de cette espérance qu'ont soif les déserts du monde d'aujourd'hui. Il est de notre responsabilité, en tant qu'Éthiopiens, de guérir les blessures des uns et des autres."

"Au cours de cette assemblée, nous avons également discuté en détail du parcours synodal de notre église. Nous avons convenu de faciliter le voyage synodal pour qu'il soit une opportunité à laquelle les prêtres, les religieux, les paroissiens, les jeunes et les enfants pourraient participer et en faire un style de vie de l'église en Éthiopie", ajoutent les membres du CBCE.

"Que la célébration de la naissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, que nous sommes impatients de célébrer bientôt, soit une joyeuse célébration de paix et de réconciliation", déclarent les évêques catholiques d'Éthiopie, et ajoutent : "Que Dieu protège l'Éthiopie et bénisse le peuple avec la grâce et la paix ! Amen ! !!"