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Pape François: La synodalité n'est pas une "recherche du consensus majoritaire"

Le pape François rencontre une délégation du mouvement d'Action catholique française au Vatican, le 13 janvier 2021. Vatican Media. Le pape François rencontre une délégation du mouvement d'Action catholique française au Vatican, le 13 janvier 2021. Vatican Media.

Le pape François a déclaré jeudi que la synodalité n'est pas une "recherche de consensus majoritaire", mais plutôt un "style" guidé par l'Esprit Saint.

Le pape a fait cette remarque lors d'une allocution devant une délégation des groupes d'Action catholique française au Vatican le 13 janvier.

"L'Église dans son ensemble est également engagée dans un processus synodal, et je compte sur votre contribution", a-t-il déclaré.

"Rappelons-nous, à cet égard, que la synodalité n'est pas une simple discussion. Ce n'est pas un 'adjectif'. Ne jamais 'adjectiver' la substantialité de la vie".

"La synodalité n'est même pas la recherche d'un consensus majoritaire, cela se fait par un parlement, comme cela se fait en politique. Ce n'est pas un plan, un programme à mettre en œuvre."

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"Non. C'est un style à adopter, dont le principal protagoniste est l'Esprit Saint, qui s'exprime surtout dans la Parole de Dieu, lue, méditée et partagée ensemble."

Le pape François a formellement lancé en octobre dernier un processus de consultation mondiale de deux ans, menant au synode de 2023 sur la synodalité.

Les membres de l'Action catholique française, accompagnés de Mgr François Fonlupt, archevêque d'Avignon, participeront à un pèlerinage au Vatican du 11 au 16 janvier pour faire connaître leur action.

Les groupes d'action catholique français comprennent des organismes tels que l'Action catholique des enfants, pour les enfants, l'Action catholique ouvrière, axée sur les travailleurs, et le Mouvement rural de jeunesse chrétienne, pour les jeunes vivant à la campagne.

ACI Stampa, le partenaire d'information en langue italienne de CNA, rapporte que le pèlerinage comprend non seulement une audience avec le pape, mais aussi des rencontres avec le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, et le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques, ainsi que d'autres hauts responsables de la curie.

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Le thème du pèlerinage est "Être apôtres aujourd'hui", titre d'un document de 48 pages décrivant les activités des groupes.

Dans son discours prononcé dans la salle Clémentine du Vatican, le pape François a parlé de "notre appel à être des apôtres efficaces aujourd'hui".

Il s'est appuyé sur la méthode "Voir-Juger-Agir" formulée par le cardinal belge Joseph Cardijn et intégrée à l'enseignement social catholique par le pape Jean XXIII dans son encyclique Mater et Magistra de 1961.

"Cette première étape est fondamentale ; elle consiste à s'arrêter pour observer les événements qui façonnent notre vie, ce qui constitue notre histoire, nos racines familiales, culturelles et chrétiennes", a déclaré le pape François.

Il poursuit : "La deuxième étape est celle du jugement ou, pourrait-on dire, du discernement. C'est le moment où nous nous laissons interroger et mettre au défi. La clé de cette étape est la référence à l'Écriture Sainte".

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Il a exhorté les groupes d'Action catholique à "laisser toujours une place importante à la Parole de Dieu dans la vie de vos groupes", tout en donnant "de l'espace à la prière, à l'intériorité et à l'adoration."

Le pape a précisé que la troisième étape, l'action, concernait "l'initiative de Dieu."

"Notre rôle est donc de soutenir et de favoriser l'action de Dieu dans nos cœurs, en nous adaptant à la réalité toujours changeante", a-t-il dit.

Il a noté que l'Europe avait connu d'importants changements culturels ces dernières années.

"Les personnes que vos mouvements atteignent - je pense en particulier aux jeunes - ne sont pas les mêmes qu'il y a quelques années", a-t-il dit.

"Aujourd'hui, surtout en Europe, ceux qui fréquentent les mouvements chrétiens sont plus sceptiques à l'égard des institutions, ils recherchent des relations moins exigeantes et plus éphémères. Ils sont plus sensibles à l'affectivité, et donc plus vulnérables, plus fragiles que les générations précédentes, moins enracinés dans la foi, mais néanmoins en quête de sens et de vérité, et non moins généreux."

"C'est votre mission, en tant qu'Action catholique, de les rejoindre tels qu'ils sont, de les faire grandir dans l'amour du Christ et du prochain, et de les conduire à un plus grand engagement concret, afin qu'ils soient protagonistes de leur vie et de la vie de l'Église, pour que le monde change."