Le pape François à l'occasion du mercredi des cendres : Le Carême, c'est la récompense éternelle, pas les apparences

"Les cendres évoquent le vide qui se cache derrière la quête frénétique des récompenses mondaines", a-t-il déclaré. "Elles nous rappellent que la mondanité est comme la poussière qui est emportée par un léger coup de vent. Sœurs et frères, nous ne sommes pas dans ce monde pour courir après le vent ; notre cœur a soif d'éternité."

"Le Carême, a-t-il souligné, est le temps que nous accorde le Seigneur pour nous renouveler, pour nourrir notre vie intérieure et pour cheminer vers Pâques, vers les choses qui ne passent pas, vers la récompense que nous devons recevoir du Père."

Le pape François a ajouté que "le Carême est aussi un chemin de guérison. Non pas pour être changé du jour au lendemain, mais pour vivre chaque jour avec un esprit renouvelé, un "style" différent."

La prière, le jeûne et la charité, aussi appelée aumône, sont des aides à cette guérison spirituelle, a-t-il dit.

"Purifiés par les cendres du Carême, purifiés de l'hypocrisie des apparences, ils deviennent encore plus puissants et nous restaurent dans une relation vivante avec Dieu, nos frères et sœurs, et nous-mêmes", a-t-il dit.

La tradition veut que le pape dise la messe du mercredi des cendres à la basilique Sainte-Sabine, sur l'Aventin de Rome, après une courte procession depuis l'église Saint-Anselme voisine.

Mais en raison de la pandémie de coronavirus, le pape François a offert une messe au Vatican en 2021 pour un petit groupe d'environ 100 personnes.

En 2022, il a été annoncé que François célébrerait à nouveau la messe du mercredi des Cendres à la basilique de Sainte-Sabine. Mais la semaine dernière, le Vatican a déclaré que le pape François souffrait d'une "gonalgie aiguë", une sorte de douleur au genou, et qu'il devait se reposer.

La douleur au genou a également été citée comme la raison de l'annulation de dernière minute de la participation du pape au dernier jour d'une réunion des évêques et des maires de la région méditerranéenne à Florence, en Italie, le 27 février.

Mercredi, la litanie des saints a été chantée par les cardinaux, les évêques, les prêtres, les moines bénédictins, les frères dominicains et les laïcs qui ont pris part à la procession de l'église Saint-Anselme à la basilique Sainte-Sabine.

L'église Saint-Anselme sur l'Aventin est dirigée par des moines bénédictins, tandis que Santa Sabina, une basilique datant du premier siècle, est l'église mère de l'ordre dominicain.

Lisant l'homélie du pape François après la proclamation de l'Évangile, M. Parolin a déclaré : "Aujourd'hui, alors que nous entamons le temps du Carême, le Seigneur nous dit : 'Gardez-vous de pratiquer votre piété devant les autres pour être vus d'eux ; car alors vous n'avez aucune récompense de votre Père qui est dans les cieux (Matthieu 6, 1).'"

Dans son homélie, le pape a donné quelques indications sur la manière dont les catholiques peuvent accomplir la prière, le jeûne et l'aumône sans tomber dans "l'hypocrisie des apparences."

La prière cachée, a-t-il dit, "devient le secret pour que notre vie s'épanouisse partout ailleurs."

"Durant ce temps de carême, prions avant tout en regardant le Seigneur crucifié. Ouvrons nos cœurs à la tendresse touchante de Dieu, et dans ses blessures, plaçons nos propres blessures et celles de notre monde. Ne soyons pas toujours pressés, mais trouvons le temps de nous tenir en silence devant lui. Redécouvrons la fécondité et la simplicité d'un dialogue sincère avec le Seigneur", a conseillé François.

En ce qui concerne l'aumône, le pape a déclaré que "si la prière est réelle, elle porte nécessairement du fruit dans la charité. Et la charité nous libère de la pire forme d'esclavage, qui est l'esclavage de soi."

Le jeûne nous détache également de l'intérêt personnel démesuré, a déclaré le pape François. "Le jeûne n'est pas un régime alimentaire. En effet, il nous libère de la quête égocentrique et obsessionnelle de la forme physique, afin de nous aider à garder en forme non seulement notre corps mais aussi notre esprit. Le jeûne nous fait apprécier les choses à leur juste valeur".

L'homélie du pape François s'est terminée en rappelant son appel à faire du mercredi des cendres un jour de prière et de jeûne pour la paix en Ukraine.

La prière, la charité et le jeûne, a-t-il dit, ne sont pas seulement une médecine spirituelle pour nous-mêmes, mais "ils peuvent changer l'histoire."

"Seigneur, tu vois dans le secret et tu nous récompenses au-delà de toute attente", a-t-il prié. "Écoute les prières de ceux qui ont confiance en toi, en particulier les humbles, ceux qui sont durement éprouvés, et ceux qui souffrent et fuient devant le fracas des armes. Rétablis la paix dans nos cœurs ; une fois de plus, accorde ta paix à nos jours."