L'augmentation du prix du carburant en Zambie était attendue mais "décourageante" : Selon un responsable Jésuite

"Depuis la dernière augmentation du prix du carburant que nous avons eue en décembre (2021), nous avons vu le coût de la vie vraiment augmenter en raison de l'augmentation du prix du carburant", dit Mme Mundia.

Elle ajoute que si le prix du carburant n'est pas le seul facteur qui affecte le coût de la vie, le coût élevé de l'essence "en est certainement un facteur clé."

"Pour le JCTR, notre principale préoccupation est l'impact sur le coût de la vie, car que nous nous y attendions ou non, la vérité est qu'il y aura un impact sur les prix des produits alimentaires et non alimentaires essentiels, car il (le carburant) est un intrant essentiel à cet égard", dit Mme Mundia.

Elle ajoute que l'impact de l'augmentation des prix du carburant ne sera probablement pas aussi important que celui de décembre 2021, lorsque le coût de l'essence a augmenté d'environ 0,22 dollar.

La responsable du JCTR affirme toutefois que le faible impact sur le coût de la vie pourrait être de courte durée, car les prix mondiaux du carburant pourraient s'ajuster après un certain temps.

"Avec les marchés, nous ne savons vraiment pas comment ils vont réagir. Ils peuvent anticiper d'autres augmentations qui auront un impact certain sur la façon dont les clients paieront certains articles", dit-elle, et elle ajoute que la guerre entre l'Ukraine et la Russie affecte déjà les prix de l'essence.

Pour aller de l'avant, Mme Mundia appelle le ministère zambien des finances à créer un modèle qui permettra de prédire les prix futurs du carburant.

Ce modèle, dit-elle, "nous permettra de prévoir l'augmentation des prix du carburant entre aujourd'hui et les trois prochains mois et nous pourrons peut-être avoir une plus grande stabilité."

Mme Mundia a également appelé à la mise en œuvre d'interventions de protection sociale visant à amortir les Zambiens pauvres et vulnérables.

"Avec la hausse des prix du pétrole, les pauvres et les personnes vulnérables seront davantage touchés. Il est nécessaire de mettre en œuvre ces interventions de protection sociale, comme les transferts sociaux en espèces, les transferts de sécurité alimentaire, l'octroi de bourses d'études et bien d'autres choses encore", a-t-elle déclaré.

La responsable de l'Institut jésuite basé à Lusaka ajoute : "Si nous pouvons mettre en œuvre ces mesures et fournir ce coussin aux ménages, nous serons en mesure de répondre à certains besoins essentiels de base, ce qui sera utile, en particulier en ces temps difficiles que nous traversons et, plus encore, pour les questions relatives à la création d'emplois".

"Nous savons que le gouvernement s'est engagé à créer environ 44 000 emplois. C'est une bonne chose, mais c'est très important et critique. Nous appelons également à la création d'emplois par le secteur privé", a-t-elle déclaré.

Mme Mundia a poursuivi : "Jusqu'à présent, nous ne savons pas combien d'emplois seront créés par le secteur privé en plus des 44 000 emplois qui seront créés par le gouvernement. Il faut que cela soit très clair."

Dans son message vidéo, la responsable de la JCTR poursuit en exhortant les médias et les différentes parties prenantes à tenir le gouvernement responsable de toutes ses actions.

"C'est un appel à nos communautés et aux différentes parties prenantes telles que les médias, les organisations de la société civile (OSC) pour qu'elles demandent des comptes au gouvernement sur un certain nombre de questions afin de pouvoir répondre à un certain nombre de questions qui touchent les ménages, même si nous devons faire face à la question de l'augmentation des prix du pétrole", déclare Mme Mundia dans son message vidéo du 3 mars.