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Le thème de la synodalité est une "bouffée d'air frais" pour les migrants et les réfugiés : selon un archevêque sud-africain

Mgr Buti Joseph Tlhagale, archevêque de l'archidiocèse de Johannesburg en Afrique du Sud. Crédit : SACBC Mgr Buti Joseph Tlhagale, archevêque de l'archidiocèse de Johannesburg en Afrique du Sud. Crédit : SACBC

 

Le thème du Synode sur la synodalité a été défini dans le document préparatoire comme "Pour une Église synodale, la communion, la participation et la mission".

Dans une déclaration diffusée mercredi 16 mars, Mgr Buti Joseph Tlhagale, archevêque de l'archidiocèse de Johannesburg, déclare que les migrants et les réfugiés "souhaitent que l'Église les considère comme une composante nécessaire de l'Église."

La déclaration de Mgr Tlhagale suggère la voie synodale comme une réponse de l'Église à la crise entre les ressortissants étrangers et les locaux suite à une question posée par l'un des parlementaires au gouvernement sur la façon de gérer la crise pour assurer la sécurité des migrants.

"Le thème de la synodalité introduit par le pape François à l'occasion du 50e anniversaire du Synode des évêques a été comme une bouffée d'air frais pour les personnes en mouvement, en particulier les migrants et les réfugiés", déclare Mgr Tlhagale.

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L'archevêque sud-africain estime que les représentants des migrants et des réfugiés doivent bénéficier d'un statut officiel de délégués élus "de bonne foi" dans les discussions synodales et qu'ils doivent saisir cette occasion pour présenter leurs défis.

Il ajoute qu'une fois à bord, les représentants des migrants et des réfugiés doivent participer à la définition de l'ordre du jour des assemblées. Il ajoute qu'il est important d'établir un ordre du jour ensemble car cela permettra d'effacer la crainte que les personnes en mouvement pourraient avoir concernant un ordre du jour biaisé qui pourrait ne répondre que partiellement à leurs défis.

"Les membres souhaitent préciser que leur droit de participer et de s'exprimer découle du sacrement du baptême -3- du sceau du saint chrême qui les a distingués et incorporés dans le corps du Christ. Ils maintiennent qu'ils sont catholiques. Eux aussi disent 'Amen' après avoir reçu le corps et le sang du Christ", déclare Mgr Tlhagale.

Il affirme que les migrants et les réfugiés, comme tout le monde, sont faits à l'image et à la ressemblance de Dieu et partagent donc la paternité de Dieu. Il ajoute que leur sentiment d'appartenance leur donne le droit de participer aux discussions synodales au même titre que leurs concitoyens catholiques.

L'archevêque sud-africain déclare à propos des migrants : "Ils souhaitent interroger le silence des catholiques locaux face à ce qui s'apparente réellement à un second cycle de persécution ouverte après les expériences initiales harassantes dans leurs pays d'origine."

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"Les plateformes synodales, en promouvant le dialogue, devraient également faire la lumière sur les dictons bibliques qui ne semblent pas être applicables dans les situations où les migrants et les réfugiés chrétiens sont impliqués", dit-il.

L'Ordinaire du lieu de l'archidiocèse de Johannesburg affirme que les migrants et les réfugiés croient que l'Église est un "expert en humanité" et que cela peut être prouvé lors des discussions synodales où l'écoute est la ligne de fond.

"Les plateformes synodales sont le lieu idéal où l'Église, en tant qu'"experte en humanité", est en mesure d'écouter la détresse des migrants et de mobiliser des campagnes visant essentiellement à restaurer et à renforcer la dignité des personnes en déplacement", déclare Mgr Tlhagale.

L'archevêque sud-africain fait référence à la lettre encyclique de saint Jean-Paul II à l'occasion du vingtième anniversaire de la progression de Populorum du pape Paul VI, Sollicitudo Rei Socialis, et pose la question de savoir pourquoi les personnes en déplacement ne devraient pas être considérées comme des pauvres et bénéficier d'une attention maximale.

Ils vivent une "vie de caniveau" en marge de la société. Au lieu de recevoir de l'aide en tant que 'voisins' et en tant qu'êtres humains, ils sont tout simplement ignorés ou harcelés. Ils sont physiquement présents, mais invisibles pour tous les passants. C'est cette situation désastreuse qui amène à s'interroger sur la pertinence de l'enseignement de Jean-Paul II sur l'option radicale des pauvres", déclare Mgr Tlhagale en référence aux réfugiés et aux migrants.

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Il ajoute : "Les migrants et les réfugiés sont devenus les démunis, les nécessiteux, les marginalisés et les pauvres. Ils cherchent à demander aux assemblées synodales pourquoi ils n'ont pas droit à la charité chrétienne et à l'attention préférentielle."

Il affirme que la relation entre les migrants et les réfugiés et les Sud-Africains locaux est plus qu'un "simple mauvais sang", qui, selon lui, a culminé dans la violence publique. Il ajoute que cela pourrait indiquer une division au sein de l'Église.

"La tension palpable entre les deux communautés peut facilement indiquer la réalité d'une église divisée. La vérité est qu'il n'y a pas d'incidents de tensions ou de violences visibles au sein des communautés ecclésiales elles-mêmes", dit-il.

Toutefois, ajoute l'archevêque sud-africain, "ce serait une folie de supposer que les gens d'église ne sont pas impliqués dans les attaques dirigées contre les ressortissants étrangers."

Il affirme que la division entre les migrants et les communautés locales touche principalement les Africains et ajoute qu'elle est endémique en Afrique en raison des ségrégations basées sur la résidence. Il ajoute que la migration a stimulé la foi chrétienne mais qu'elle représente un danger d'urgence et de croissance des églises de prospérité.

"Ces divisions indiquent néanmoins une crise de la foi et de la vie chrétienne. L'arrivée d'un grand nombre de migrants en provenance des pays catholiques d'Afrique a effectivement augmenté le nombre de catholiques. Mais c'est aussi le cas dans les églises protestantes. La migration a également conduit à une croissance significative des églises de la prospérité", déclare Mgr Tlhagale.

Selon lui, l'Église d'Afrique du Sud est encore jeune et les chrétiens passent facilement d'une église à l'autre en prétendant que toutes les églises sont identiques. Selon lui, le pays a encore besoin d'une évangélisation profonde, axée sur la foi et les doctrines de l'Église.

"En ce qui concerne l'évangélisation, l'Afrique du Sud a encore besoin d'un approfondissement de la foi, de la doctrine de l'Église, de la signification de sa riche liturgie et de la charité chrétienne", déclare l'archevêque catholique de 74 ans dans sa déclaration diffusée le 16 mars.