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"Repentez-vous, remédiez à l'effusion de sang inutile de personnes innocentes" : Un évêque nigérian s'adresse aux dirigeants

Mgr Emmanuel Adetoyese Badejoof, évêque du diocèse d'Oyo au Nigeria. Crédit : Diocèse d'Oyo Mgr Emmanuel Adetoyese Badejoof, évêque du diocèse d'Oyo au Nigeria. Crédit : Diocèse d'Oyo

Un évêque catholique nigérian a appelé les dirigeants dans des situations où les gens subissent "des effusions de sang, des souffrances et des destructions" sous leur surveillance à se repentir et à relever les défis.

Dans son message du Vendredi saint 2022 partagé avec ACI Afrique, Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo s'adresse aux dirigeants dont "le péché, les crimes, les mauvaises actions et l'inaction" sont à l'origine de la détresse du peuple de Dieu sous leur direction.

Le Vendredi saint, dit Mgr Badejo, "appelle les personnes au pouvoir à se repentir et à s'attaquer aux effusions de sang, aux souffrances et aux destructions inutiles que leur péché, leurs crimes, leurs mauvaises actions et leur inaction causent à des millions d'innocents".

"Tous doivent se rappeler qu'ils devront rendre des comptes devant le Créateur et faire face au verdict de l'histoire et de la postérité", dit l'évêque nigérian, et ajoute : "Le temps n'oublie jamais et c'est pourquoi l'histoire de Jésus est toujours racontée après 2000 ans, tout comme la nôtre le sera."

Se tournant vers les victimes de la souffrance, Mgr Badejo déclare que "le Vendredi saint enseigne à toutes les personnes opprimées et souffrantes que Dieu est proche d'elles."

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Le Vendredi saint, dit-il, "montre que ce monde a toujours été parfois injuste et inéquitable. Il montre comment, déjà à l'époque de Jésus, des personnes malveillantes ont conspiré pour punir et tuer des innocents par soif d'argent, de pouvoir et de méchanceté."

Le deuxième des trois jours du Triduum pascal, qui commémore le jour de la crucifixion de Jésus, "montre aussi que Dieu souffre avec nous, car c'est par ses blessures que nous sommes guéris (Is. 53:5), mais qu'il fait preuve de la plus grande patience envers les personnes injustes et mauvaises afin d'être glorifié. Cela nous rappelle que Dieu n'est pas absent lorsqu'il y a de la douleur, du chagrin et de la souffrance, en particulier lorsque des personnes innocentes souffrent", déclare Mgr Badejo.

Dans son message du Vendredi saint partagé avec ACI Afrique le 14 avril, l'Ordinaire du lieu du diocèse d'Oyo, qui est également président du Comité épiscopal panafricain pour les communications sociales (CEPACS), invite les disciples de Jésus-Christ à être fidèles à leur vocation chrétienne.

"Le Vendredi saint nous appelle tous à être fidèles à notre vocation chrétienne. Jésus est mort pour sauver la vie et tous ceux qui la détruisent et poussent les autres à le faire ne peuvent ni l'adorer ni gagner sa faveur", déclare Mgr Badejo dans son message intitulé "Contempler Jésus l'homme de douleur".

"Le Vendredi saint rappelle aux chrétiens que le salut vient des vertus de la croix du Christ comme la confiance en Dieu et le pardon et qu'il est nécessaire pour tous ceux qui croient en lui d'unir leurs souffrances et leurs épreuves à Jésus", dit-il.

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L'évêque nigérian de 60 ans, à la tête du diocèse d'Oyo depuis novembre 2009, met en garde contre l'opportunisme : "Le Vendredi saint condamne l'enrichissement rapide, l'argent liquide, la richesse sans travail et le plaisir sans principe ni mentalité, que beaucoup de gens recherchent aujourd'hui".

"De telles attitudes, en particulier chez les jeunes, les politiciens et les autres dirigeants d'aujourd'hui doivent être arrêtées", déclare Mgr Badejo en référence à l'opportunisme, et ajoute : "Cela offense Dieu et ne conduit qu'à une course de rat désastreuse qui produira plus de victimes comme nous le voyons déjà."

L'évêque catholique nigérian affirme en outre que "Dieu veut que chacun abandonne le péché, embrasse la sainteté et vive une vie de sacrifice pour les autres."

Selon lui, "les paroles et les actes de Jésus, notamment lors de sa crucifixion, montrent à quel point il voulait sauver les pécheurs. Il n'a pas été crucifié dans une cathédrale entre deux cierges mais sur une croix entre deux voleurs pour leur donner un maximum d'opportunités de conversion."

"Il a même pardonné à ses assassins. C'est pourquoi l'Église d'aujourd'hui n'est pas censée être un hôtel pour les gens parfaits, mais un hôpital spirituel pour les pécheurs qui se repentiraient", déclare Mgr Badejo dans sa réflexion du Vendredi saint partagée avec ACI Afrique le 14 avril.

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Le Vendredi saint "nous rappelle celui qui a porté la croix de nos péchés et nous a exhortés à faire de même", dit-il encore, et poursuit : "Il nous enjoint de voir nos épreuves et nos défis comme une occasion de nous unir au plan de Dieu pour nous sauver et sauver les autres à travers nous et être glorifié".

"Le Vendredi saint affirme en définitive que ce n'est que par les vertus du Christ crucifié que le monde trouvera la joie, la paix et le salut", affirme Mgr Badejo.