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L’incursion de miliciens dans une paroisse catholique en RD Congo le dimanche de Pâques est "plus qu'un sacrilège", selon l'évêque

La paroisse de Notre Dame des Anges à Bunyuka. Crédit : Radio Moto La paroisse de Notre Dame des Anges à Bunyuka. Crédit : Radio Moto

L'évêque du diocèse de Butembo-Beni en République démocratique du Congo (RDC) a "fermement" condamné l’incursion de miliciens dans une paroisse catholique de son siège épiscopal survenue le dimanche de Pâques.

Dans une interview accordée à Moto Radio, la radio diocésaine de Butembi-Beni, rapportée mardi 19 avril, Mgr Melchisedec Sikuli Paluku a déclaré que l’incursion qui aurait été menée par les milices Maï-Maï était "plus qu'un sacrilège". Il a invité les auteurs de l’incursion à chercher le chemin de la conversion.

Le dimanche de Pâques, le 17 avril, un groupe de miliciens Maï-Maï armés aurait envahi la paroisse Notre-Dame-des-Anges de Bunyuka, située dans la chefferie de Bashu, près de la ville de Butembo, après la première messe et perturbé l'ambiance de la célébration de Pâques.

Les membres de la milice auraient exigé d'avoir la soutane et le missel du prêtre et de s'adresser à la congrégation "sur la Parole de Dieu", selon des témoins oculaires qui ont cité les miliciens.

Dans une interview accordée à la radio diocésaine, Mgr Paluku a qualifié l’incursion de "très mauvaise nouvelle le dimanche de Pâques".

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"l’incursion de cette paroisse, pour chercher des prêtres, pour demander des objets liturgiques, est grave, et plus qu'un sacrilège", a déclaré l'Ordinaire de Butembi-Beni, qui a ajouté : "Cela signifie que ce groupe qui vient perturber les messes n'est pas venu par hasard."

L’incursion dans la paroisse catholique en pleine célébration du dimanche de Pâques signifie que les envahisseurs "avaient préparé leur coup", a déclaré Mgr Paluku.

"Le fait qu'ils soient allés à l'autel et aient pris le missel est déjà une profanation", a-t-il déploré.

L'évêque catholique de 70 ans, à la tête du diocèse congolais depuis son ordination épiscopale en août 1998, a ensuite "condamné fermement cette invasion, cette perturbation du culte le jour le plus sacré, le plus fondamental de notre foi chrétienne."

"On n'est pas obligé de croire ; même si l'on ne croit pas en quelque chose, on doit au moins laisser la liberté aux autres", a-t-il déclaré, ajoutant que "la liberté religieuse est constitutionnelle et exige le respect des fidèles pour pratiquer leur culte sans être dérangés."

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Ceux qui enquêtent sur cette attaque doivent également établir où se trouvent deux prêtres qui ont été enlevés dans la même paroisse qui a été envahie il y a cinq ans, a déclaré Mgr Paluku, faisant référence au 16 juillet 2017 lorsque le père Charles Kipasa et le père Jean-Pierre Akilimali ont été, selon le rapport de l'Agenzia Fides, enlevés à Notre-Dame des Anges à Bunyuka.

Dans son interview avec Radio Moto rapportée le 19 avril, Mgr Paluku a invité les auteurs de l’incursion du dimanche de Pâques à se convertir. Il a dit : "Qu'ils se convertissent".

L'évêque catholique congolais a également appelé le peuple de Dieu à "continuer à prier pour notre diocèse et notre pays."

Après l’incursion dans la paroisse, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sont rapidement intervenues et un échange de tirs s'en est suivi, entraînant la mort d'un milicien, a rapporté Mot Radio.

Dans l'article, le prêtre de la paroisse de Notre-Dame des Anges est cité comme ayant déclaré que l'invasion a provoqué la panique et qu'aucune autre messe n'a été célébrée par la suite.

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"Tout le monde s'est enfui du mieux qu'il a pu parce que cela s'est produit à la fin de la première messe et qu'aucune autre messe n'a été célébrée", a déclaré le Père Hilaire Kamavu dans un rapport de Radio Moto daté du 18 avril.

Il a ajouté : "Nous avons peur jusqu'à présent parce que nous sommes débordés par les fidèles qui se sont réfugiés dans notre maison. En tout cas, nous sommes très affectés par l'événement. Nous sommes les bergers là-bas, nous attendons ce que l'Esprit Saint va nous souffler."