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Un prêtre catholique parmi les suspects condamnés pour la tentative de meurtre d'un évêque élu au Soudan du Sud

Certains des suspects rangés dans le tribunal de un à six en fonction de leur rôle dans la tentative de meurtre de Mgr Christian Carlassare du diocèse de Rumbek. Crédit : Deniel Michael/Eye Radio Certains des suspects rangés dans le tribunal de un à six en fonction de leur rôle dans la tentative de meurtre de Mgr Christian Carlassare du diocèse de Rumbek. Crédit : Deniel Michael/Eye Radio

Un prêtre catholique fait partie des quatre suspects condamnés pour la tentative de meurtre de l'évêque élu du diocèse catholique de Rumbek au Soudan du Sud, l'actuel Mgr Christian Carlassare.

Dans son jugement du lundi 25 avril, qui était attendu à la mi-avril, le juge de la Haute Cour de Juba, la capitale du Soudan du Sud, a déclaré que le père John Mathiang Machol, Moris Sebit Ater, Laat Makur Agok et Samuel Makir étaient coupables de "participation directe ou indirecte" à la tentative d'assassinat de Mgr Carlassare.

Dans un rapport de Catholic Radio Network (CRN) sur l'affaire qui a été mentionné pour la première fois le 26 janvier, le juge Alexander Sebur Subek a prononcé une peine de sept ans de prison pour trois suspects dans l'affaire de la fusillade du membre des Missionnaires Comboniens d'origine italienne aux premières heures du 26 avril 2021.

"Le père John Mathiang du diocèse de Rumbek, Sebit Morris Ater et Laat Makur Agok sont condamnés à sept ans de prison sans caution en vertu du code pénal 334, 4,335, 2008", aurait déclaré le juge Sebur Subek lors de la séance du 25 avril à la Haute Cour sud-soudanaise de Juba.

Les appels téléphoniques du père Mathiang "avant le crime ont été retrouvés lors d'une enquête de police", indique un rapport de Eye Radio du 25 avril.

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Dans le rapport de CRN obtenu par ACI Afrique, le juge Sebur Subek aurait également déclaré que la condamnation de M. Sebit et de M. Laat était basée sur les preuves présentées au tribunal selon lesquelles le duo "est allé avec des munitions pour tirer sur l'évêque dans sa maison" dans le diocèse catholique de Rumbek.

M. Makir, qui doit purger une peine de cinq ans, a été reconnu coupable d'avoir "gardé deux armes à feu qui ont été utilisées pour la tentative d'assassinat et d'avoir fourni aux assassins un téléphone Itel pour communiquer", indique encore le rapport de CRN.

La peine commence le jour où chacun des suspects a été arrêté, aurait déclaré le juge Sebur Subek, ajoutant que le premier suspect, le père Mathiang, purgera sa peine de sept ans de prison à partir du 7 mai 2021.

Réagissant au verdict, l'avocat de la défense, Malith Mading, serait en désaccord avec les conclusions du juge et invoquerait "le manque de preuves concrètes dans la condamnation des accusés".

M. Mading aurait déclaré : "Nous sommes d'accord avec la décision mais nous ne sommes pas d'accord avec les conclusions du juge. La conclusion n'était fondée sur aucune loi ni aucune preuve."

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"En ce qui concerne la loi, vous ne pouvez pas condamner un accusé sur la base de la preuve d'un autre accusé", dit M. Mading dans le rapport de Eye Radio, et continue, "Cette preuve n'a pas été présentée par l'équipe d'accusation et comme la section trente-quatre, de la loi sur la preuve, aurait dû être applicable et si le juge l'a ignoré, nous avons le droit de faire appel et nous allons faire appel de la décision".

Dans une déclaration du lundi 25 avril obtenue par ACI Afrique, Mgr Carlassare dit qu'il reconnaît le verdict de la Haute Cour et qu'il prie pour "la conversion et la guérison".

"Au nom du diocèse de Rumbek, nous reconnaissons le verdict d'aujourd'hui", a déclaré l'évêque qui a été consacré le 25 mars, après avoir attendu plus de 12 mois depuis sa nomination.

Mgr Carlassare ajoute : "Nous apprécions l'engagement et le dévouement du gouvernement et de la Cour."

"Bien que tristes pour ce qui s'est passé et les souffrances qui en résultent, nous prions pour que la vérité apporte la conversion et la guérison", dit-il.

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L'évêque, dont la devise épiscopale, "Omnes unum in Christo (vous êtes tous un dans le Christ Jésus)", est tirée de la lettre de saint Paul aux Galates 3:28, "Il n'y a ni Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme, car vous êtes tous un dans le Christ Jésus", ajoute dans sa déclaration du 25 avril : "En tant qu'Église, nous regardons vers l'avant avec espoir en ce temps de Pâques et nous nous souvenons de l'appel de Jésus au pardon et à l'unité."