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Les évêques catholiques du Cameroun dénoncent la la violence domestique et appellent au respect de la vie humaine

Les évêques catholiques du Cameroun et leurs proches collaborateurs au siège du CENC à Yaoundé. Crédit : CENC Les évêques catholiques du Cameroun et leurs proches collaborateurs au siège du CENC à Yaoundé. Crédit : CENC

Les membres de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) ont exprimé leur préoccupation face à l'augmentation des cas de violence domestique dans la nation d'Afrique centrale et ont exhorté les citoyens à respecter la dignité de la vie humaine.

"Nous souhaitons exprimer notre profonde inquiétude face à l'augmentation des cas de violence de la part de certains Camerounais, en particulier envers les femmes", a déclaré le président de la CENC, Mgr Abraham Boualo Kome, mardi 26 avril.

S'exprimant au début de la 47ème Assemblée plénière de la NECC dans la capitale camerounaise, Yaoundé, Mgr Kome a déclaré : "Ces comportements barbares doivent être considérés comme inacceptables et réprimandés de la manière la plus ferme possible, surtout lorsqu'ils entraînent la mort des victimes, comme ce fut le cas le 19 de ce mois à Bepanda, Douala".

Le 19 avril, une dame de 35 ans a perdu la vie après avoir été violemment battue par son mari, suite à un malentendu dans la capitale économique du Cameroun, Douala, rapporte CameroonWeb.

L'année dernière, la ministre camerounaise de l'autonomisation des femmes et de la famille, Marie Thérèse Abena Ondoa, a publié une déclaration invitant les femmes à dénoncer les cas de violence domestique.

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"Aux survivantes des violences, je leur demande de briser le silence, de parler des violences qu'elles subissent au quotidien afin de recevoir un soutien approprié", a déclaré la ministre dans son message du 20 juin 2021.

Elle a souligné : "La vie de chaque être humain est sacrée et quelles que soient les circonstances et les raisons, rien ne doit nous conduire à ôter la vie d'autrui."

Dans son discours du 26 avril au nom des membres du CENC, Mgr Kome a exprimé "leur profonde sympathie et leurs prières aux familles des victimes" de la violence domestique au Cameroun.

"Derrière cette violence, la question de l'affaiblissement de l'éducation aux valeurs telles que le caractère sacré de la vie et le respect de la dignité humaine interpelle toute la société", a déclaré Mgr Kome.

Les membres du CENC se sont également inquiétés de "la flambée des prix des produits de première nécessité et de la promotion du tribalisme visant à dresser les pauvres les uns contre les autres."

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"Nous demandons à toutes les forces vives de notre pays de ne pas sous-estimer le mécontentement de la grande majorité de nos compatriotes qui, de manière sourde ou active, expriment leur légitime soif de vivre", a déclaré le président du CENC.

Et d'ajouter : "Rappelons-nous, avec Luc 12:13, combien les familles peuvent être fortes et unies lorsqu'il s'agit de partager les héritages. Que notre prière contribue à faire tendre notre Nation, de manière plus déterminée, vers ce type de communauté dont nous parle saint Luc, où il y avait un seul cœur, mettant tout en commun afin que personne ne soit dans le besoin."

L'Ordinaire du lieu du diocèse de Bafang a encore indiqué que c'est précisément par rapport à cette soif de vivre, de vivre en paix, que les évêques catholiques ont invité l'Église du Cameroun, ainsi que tous les hommes et femmes de bonne volonté, à converger à Marienberg dimanche dernier pour un pèlerinage national et une prière pour la paix.

"Nous croyons avoir tiré de la prière ce qui semble si difficile à obtenir par les seules forces humaines : la paix dans les cœurs et dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l'Extrême-Nord", a déclaré Mgr Kome.

L'évêque de 52 ans qui est à la tête du diocèse de Bafang depuis juillet 2012 a poursuivi : "Nous sommes convaincus que cette prière à Marienberg inspirera de nouvelles initiatives pour un Cameroun uni, tant dans son espace géographique que dans la jouissance des biens qui nous sont communs."

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L'Assemblée plénière du 24 au 30 avril devrait passer en revue les activités de 14 commissions de la CENC.

Réfléchissant à certaines des questions qui seront discutées, Mgr Kome a déclaré : "La nécessité de la coresponsabilité dans l'Église, explicitement promue par le Concile Vatican II et particulièrement rafraîchie sous le pontificat de notre Saint-Père François, nous a récemment mis sur la voie d'un Synode sur la synodalité."

"Les réactions de la base de nos diocèses ont été méticuleusement recueillies et transmises au Comité national mis en place pour la cause", a précisé l'évêque catholique camerounais.

En plus du travail avec les Commissions, Mgr Kome a indiqué : "Nous allons nous concentrer sur le travail de synthèse de ce Comité, afin de l'assumer collégialement comme la contribution de notre Conférence à l'attente de l'Église universelle."

"Nous nous intéresserons également aux activités de la Société biblique, afin d'apprécier l'état de notre collaboration et les points d'aboutissement de la vulgarisation de la Bible dans notre pays", a-t-il précisé.

Au cours de leur Assemblée plénière, les membres de la CNEE devraient exprimer "notre affection et notre communion les plus profondes avec notre Saint-Père, en priant pour lui, avec notre Nonce apostolique, à l'occasion du neuvième anniversaire de son élection comme évêque de Rome", a déclaré Mgr Kome.

Il a imploré : "Que la Vierge Marie soutienne nos réflexions et nos prières ; qu'elle nous obtienne aussi la capacité de faire de ces moments une belle occasion de renforcer notre fraternité."