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Les gouvernements africains doivent agir pour lutter contre l'insécurité alimentaire et la flambée des prix : selon les Jésuites

Quelques denrées alimentaires de base. Crédit : JENA Quelques denrées alimentaires de base. Crédit : JENA

Les responsables d'une entité de la Conférence jésuite d'Afrique et de Madagascar (JCAM) appellent les gouvernements africains à prendre des mesures pour relever le défi de l'insécurité alimentaire et de la hausse des prix des denrées alimentaires.

Dans un rapport publié mercredi 27 avril, la direction du Réseau jésuite pour la justice et l'écologie - Afrique (JENA), un département de la JCAM, affirme que si les prix des denrées alimentaires ont augmenté au niveau mondial, les gouvernements africains doivent protéger leurs citoyens respectifs contre ces hausses car "l'insécurité alimentaire pourrait être l'étincelle qui met le feu aux poudres".

"Une action plus efficace et coordonnée est nécessaire pour aider les populations les plus vulnérables à faire face aux augmentations drastiques et immédiates de leurs factures alimentaires, ainsi que pour aider les agriculteurs à répondre à la demande croissante de produits agricoles", affirment les responsables de la JENA.

Ils ajoutent que les prix actuels des denrées alimentaires, qui ont touché des milliers de ménages dans le monde en développement, ont "une fois de plus mis en évidence le besoin crucial pour les gouvernements de renforcer leur mécanisme de filet de sécurité afin de garantir que la hausse des prix des denrées alimentaires n'entraîne pas une augmentation des taux de pauvreté".

Les responsables de JENA ajoutent que la crise alimentaire sans précédent qui sévit en Afrique offre également l'occasion de s'attaquer aux causes profondes de l'insécurité alimentaire sur le continent "en développant des systèmes alimentaires et agricoles moins dépendants des chocs extérieurs, ainsi qu'une agriculture locale plus productive et plus efficace, en mettant l'accent sur la consommation de produits alimentaires locaux."

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Dans le rapport JENA publié le 27 avril, les responsables de l'entité jésuite affirment que l'une des façons dont les gouvernements africains peuvent s'attaquer à l'insécurité alimentaire est de mettre "davantage l'accent sur la sauvegarde des intérêts économiques et sociaux des producteurs et fournisseurs nationaux en promouvant les structures et politiques aux niveaux national, régional et continental".

Ils affirment que les législateurs devraient examiner "les barrières tarifaires et non tarifaires au commerce intra-africain entre les exportateurs et les importateurs nets de produits alimentaires".

Les responsables de la JENA ajoutent que l'accord établissant la zone de libre-échange continentale africaine constitue une base solide pour les barrières tarifaires et non tarifaires.

"Les marchés locaux ne peuvent être détruits par la mondialisation", affirment les responsables jésuites, qui ajoutent que les innovations tout au long de la chaîne d'approvisionnement alimentaire doivent être encouragées et récompensées.

"L'Afrique abrite une pléthore de jeunes entreprises qui sont à l'avant-garde du développement de cultures résistantes au climat, de produits agricoles et aquacoles à haut rendement mais durables, et qui réimaginent la chaîne d'approvisionnement alimentaire", indiquent les responsables de JENA dans leur rapport du 21 avril.

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Ils poursuivent : "Il convient d'exploiter le potentiel de transformation des start-ups et autres entités qui créent des perturbations positives, et d'ouvrir à ces entreprises les voies du financement et du capital."

Les responsables de la JENA exhortent en outre les gouvernements africains à s'efforcer d'établir des partenariats avec le secteur privé "comme leviers pour réaliser leurs plans de développement par le financement et l'innovation dans les systèmes alimentaires."

Ils expliquent que "l'engagement du secteur privé a prouvé au fil du temps qu'il favorisait le bien-être par la création d'emplois ; toutefois, les cadres législatifs devraient protéger les petits exploitants contre l'accaparement des terres et d'autres effets néfastes associés aux investissements à grande échelle."

Les gouvernements africains, poursuivent-ils, "devraient rechercher des accords bilatéraux et multilatéraux pour soutenir leurs plans de développement en finançant leurs projets phares sans créer un fardeau inutile pour leurs citoyens par le biais d'une fiscalité lourde et d'autres mesures de politique commerciale qui aboutissent à des distorsions du marché."

Selon les responsables de la JENA, le programme du panier de légumes en Chine illustre le rôle du gouvernement dans la mise en place d'un système alimentaire résilient, en coordination avec d'autres organisations privées.

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