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La Commission des évêques catholiques de Maurice présente un projet de jardin communautaire et demande du soutien

Père Jean Maurice Labour Père Jean Maurice Labour

Les responsables de la Commission des évêques catholiques pour la justice et la paix (CJP) à Maurice ont présenté un projet qui vise à atténuer la pauvreté et la misère au sein de la population grâce à des jardins communautaires.

Dans un communiqué publié mercredi 11 mai, les responsables de l'entité épiscopale catholique qui appellent le gouvernement à soutenir l'initiative mettent en avant un projet réalisé par la CJP du diocèse de Port-Louis pour venir en aide aux plus démunis touchés par la pandémie de COVID-19 "mais qui, pour des raisons inconnues, n'a pas été soutenu par les autorités concernées."

"Depuis trois ans, sous l'inspiration de l'encyclique du pape François sur l'écologie, le CJP s'est engagé dans un projet d'éducation aux bonnes pratiques écologiques", précisent-ils.

Les responsables du CJP ajoutent : "La pandémie de COVID-19 nous a obligés à vivre dans diverses formes d'autosuffisance alimentaire. De nombreuses familles se sont remises à l'agriculture en cultivant de petits jardins dans leur cour. Beaucoup ont perdu leur emploi avec la fermeture d'entreprises ou leur réduction d'activité."

À travers l'initiative des jardins communautaires, les dirigeants de CJP entendent "réunir en un seul projet trois problèmes cruciaux que la crise du COVID-19 a mis en évidence", indiquent les responsables, qui soulignent que ces trois problèmes visent à "réduire le chômage, assurer la sécurité alimentaire et protéger l'environnement".

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"Notre projet vise à fournir des emplois aux personnes qui, en raison de la pandémie de COVID-19 et de la crise économique qui s'ensuit, ont perdu leur travail", réitèrent les responsables de CJP.

Dans leur déclaration du 11 mai signée par le président du CJP, le père Jean Maurice Labour, les responsables de l'entité catholique de Maurice soulignent le défi de la sécurité alimentaire, notamment sa production et sa distribution.

Ils déclarent : "La sécurité alimentaire, un problème mondial, menace également notre pays. La chaîne de production et de distribution des denrées alimentaires de base est aujourd'hui à haut risque et Maurice est largement dépendant des denrées importées telles que le riz, la farine, les fruits et même les légumes. Il ne s'agit donc pas d'une crise alimentaire temporaire : elle va durer car elle est systémique."

"La crise de la faim conduit facilement à des émeutes, voire à des crimes, entraînant une instabilité sociale permanente", indiquent les responsables du CJP à Maurice, et ajoutent : "L'actualité récente montre des actes de vol avec violence liés à la production alimentaire. Les prix augmentent et les personnes les plus pauvres paient un prix élevé pour une sous-alimentation qui met en danger leur système immunitaire."

Ils poursuivent en faisant référence à leur initiative de jardin communautaire : "Nous avons estimé qu'il était urgent d'apporter notre contribution à la création d'une véritable culture de la sécurité alimentaire à Maurice, en attendant idéalement l'autosuffisance."

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Les responsables de l'Église catholique ajoutent : "Dans cette optique, le diocèse a proposé à toutes les paroisses de consacrer leurs terrains disponibles à la plantation de légumes et de fruits locaux. Il s'agissait aussi pour les Paroisses de donner une forme concrète de solidarité envers les plus pauvres."

Depuis, les responsables du CJP affirment que "les mains des prêtres ne sont pas seulement des bénédictions : elles travaillent déjà dans des fermes dans de nombreuses paroisses. Aujourd'hui, nous avons 17 parcelles de terrain dans 12 Paroisses avec l'espoir de donner du travail à des pères et mères de famille."

"A Tranquebar, une parcelle de la Paroisse a été identifiée pour aider une douzaine de femmes dans le besoin. Le CJP a déposé un dossier auprès du Fonds de solidarité COVID-19 en mai 2020 pour le Jardin communautaire de Tranquebar", indiquent encore les responsables de l'entité catholique de la nation insulaire de l'océan Indien.

Un an après, disent-ils, "nous avons reçu une réponse disant qu'un agent du FAREI - une organisation relevant du ministère de l'Agriculture - viendrait faire une visite sur place."

"Cela a été fait à Tranquebar, à la satisfaction de l'officier avec le site et le projet", ajoutent-ils, et ils regrettent le fait qu'ils "n'ont jamais reçu de réponse du NSIF".

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Dans la déclaration signée par le président du CJP, les dirigeants affirment : "Après plusieurs mois, j'ai dû contacter M. Raj Makoond, président du Fonds de solidarité COVID-19, pour finalement recevoir un courriel disant que le projet n'était pas approuvé, sans aucune explication."

"Mes demandes d'explications sont restées sans réponse jusqu'à aujourd'hui", indique la direction de l'entité catholique, ajoutant : "Nous nous serions attendus à ce que le Fonds de solidarité COVID-19 nous accompagne pour modifier notre projet afin de mieux correspondre à leurs critères."

Les responsables invitent les autorités compétentes de l'île Maurice à "parcourir ce chemin avec nous afin d'apporter des solutions concrètes à la détresse des familles qui se sont exprimées."

"Le Fonds de solidarité COVID-19 a été créé comme une ouverture pour de tels projets. Que les actes suivent les annonces", affirment les responsables du CJP à Maurice dans leur communiqué du 11 mai, et implorent : "Cultivons ces jardins d'espoir."