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À l'occasion de la Journée mondiale du réfugié, un archevêque sud-africain appelle les pays d'accueil à être "accueillants"

Mgr Buti Joseph Tlhagale, membre du Conseil multireligieux des dirigeants du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et de Religions pour la paix. Crédit : IMBISA Mgr Buti Joseph Tlhagale, membre du Conseil multireligieux des dirigeants du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et de Religions pour la paix. Crédit : IMBISA

À l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, célébrée chaque année le 20 juin, l'archevêque catholique de Johannesburg, en Afrique du Sud, a appelé les pays d'accueil à intégrer les lois internationales dans leurs politiques relatives aux réfugiés et à encourager les "pratiques d'accueil" de ces derniers.

Dans une déclaration partagée avec ACI Afrique, Mgr Buti Joseph Tlhagale, membre du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et du Conseil multireligieux des leaders de Religions pour la Paix, a souligné la nécessité pour les communautés d'accueil de favoriser l'esprit "d'acceptation et d'inclusion des réfugiés" qui, selon lui, ont le droit de chercher un emploi dans le pays d'accueil.

"Le pays d'accueil se conforme-t-il aux droits ou a-t-il domestiqué le droit international et les pratiques d'accueil des réfugiés et de fourniture des documents et des moyens de survie nécessaires ?" pose Mgr Tlhagale dans sa déclaration.

Il ajoute : "Plus important encore, la domestication des pratiques internationales d'accueil et de protection des réfugiés s'est-elle accompagnée d'une promotion tout aussi vigoureuse de l'acceptation et de l'inclusion des réfugiés par les citoyens des communautés du pays d'accueil ?"

L'archevêque sud-africain affirme que si "les réfugiés ont le droit de chercher un emploi dans le pays d'accueil", il regrette qu'un tel droit fasse partie de ceux qui ne sont pas respectés.

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Il poursuit en soulignant la situation critique des réfugiés et des personnes en déplacement en Afrique du Sud.

"Les réfugiés font souvent partie des chauffeurs routiers étrangers qui sont harcelés et violemment empêchés d'exercer leurs fonctions. Cela viole leur droit à l'emploi", déclare Mgr Tlhagale, et poursuit : "En Afrique du Sud, cela s'applique également aux réfugiés dont les entreprises sont incendiées lors des manifestations pour la prestation de services dans tout le pays."

L'ancien évêque de liaison pour les migrants et les réfugiés de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC) affirme que la course "féroce" au travail dans le pays a obligé les réfugiés à "entrer en concurrence avec de nombreux demandeurs d'emploi qui ont migré de la campagne vers les zones urbaines, y compris des migrants d'autres nations".

L'archevêque de 74 ans affirme en outre que les migrants, les réfugiés et les personnes en mouvement en Afrique du Sud "ont fait l'expérience du rejet, d'un traitement sévère et ont été appelés "étrangers" avec des connotations négatives."

"Ils ont été qualifiés d'"étrangers", d'"indésirables", même si certains d'entre eux sont ici depuis l'aube de la démocratie sud-africaine, il y a 27 ans", déplore Mgr Tlhagale, qui ajoute que "les personnes déplacées de force ont été profondément victimisées et transformées en boucs émissaires pour les lacunes du système socio-économique et de la direction politique de l'Afrique du Sud."

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Dans sa déclaration du 20 juin à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés 2022, l'archevêque catholique indique qu'à chaque fois qu'il y a des protestations concernant la prestation de services en Afrique du Sud, les migrants, les réfugiés et les personnes en déplacement "font les frais de la colère de la population locale. Leurs magasins sont souvent pillés et même incendiés."

"Ils sont accusés de vendre de la drogue et seraient impliqués dans le trafic d'êtres humains. Ce sont des généralisations extrêmement nuisibles qui ternissent l'image des migrants et des réfugiés", affirme le membre du Conseil multireligieux des leaders HCR-Religions pour la paix.

Le membre des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée (OMI) encourage le peuple de Dieu à créer des plateformes de dialogue et à aider les personnes en déplacement.

"En tant qu'Église, nous devrions continuer à créer des plates-formes où il y aura un dialogue mutuellement respectueux entre la communauté d'accueil et les personnes déplacées de force", déclare Mgr Tlhagale.

L'Église, ajoute-t-il, doit continuer à "aider les réfugiés à développer les attitudes et les compétences nécessaires pour s'adapter avec succès à la nouvelle société, en s'ouvrant à des normes culturelles nouvelles et différentes, en particulier les femmes qui pourraient rencontrer davantage de barrières sociales et culturelles."

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L'Ordinaire du lieu de l'archidiocèse de Johannesburg ajoute que si on leur donne une chance, "les réfugiés peuvent devenir des ambassadeurs de paix, de solidarité et d'amitié sociale".

Il appelle à la création de centres de conseil au niveau diocésain et paroissial afin d'aider les réfugiés à faire les bons choix, et de répondre aux "attentes irréalistes ou fausses et à la désinformation par des informations précises et fiables."

Dans sa déclaration du 20 juin, Mgr Tlhagale rappelle aux nations hôtes que tous les êtres humains ont été créés à l'image de Dieu.

Il déclare : "Les membres du pays d'accueil, en cette Journée des réfugiés, devraient humblement se rappeler que tous les êtres humains ont été créés à l'image de Dieu et que nous sommes les gardiens de notre frère et de notre sœur."

"Cela nous impose à tous une obligation biblique et morale d'être inclusifs dans nos relations les uns avec les autres, en particulier en ce qui concerne les réfugiés", déclare l'archevêque sud-africain.