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"Trop, c'est trop !": Un archevêque catholique s'exprime sur le meurtre de 14 jeunes dans un État nigérian

L'archevêque métropolitain d'Owerri au Nigeria a appelé à la fin des massacres dans la nation ouest-africaine, en particulier dans l'État d'Imo, après le meurtre, le 17 juillet, de 14 jeunes gens qui auraient rencontré leurs tueurs alors qu'ils revenaient d'une cérémonie de mariage.

Dans une déclaration du vendredi 22 juillet, Mgr Lucius Iwejuru Ugorji demande une enquête approfondie sur le massacre qui se serait produit à Awomama, une communauté de la zone de gouvernement local (LGA) d'Oru East de l'État d'Imo, dans le sud-est du Nigeria.

"Le massacre d'Awomama ne doit pas être balayé sous le tapis. Ce massacre, quelles qu'en soient les raisons, est barbare, offensant et totalement inacceptable. Trop, c'est trop !" déclare Mgr Ugorji.

Il ajoute : "Nous demandons au gouvernement d'entreprendre une enquête approfondie et transparente afin de découvrir les auteurs de ce crime odieux et de les traduire en justice. Car la responsabilité publique dans cette affaire est le seul moyen d'apaiser la colère du public sur ce meurtre impitoyable et de mettre fin aux rumeurs dangereuses."

Les forces de sécurité nigérianes auraient tué les 14 jeunes qui auraient accompagné un jeune homme dans la communauté Awomama voisine pour une cérémonie de mariage.

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Les agents du gouvernement auraient ouvert le feu sur les jeunes alors qu'ils revenaient de la cérémonie de mariage, tuant 14 d'entre eux sur le coup.

Dans la déclaration du 22 juillet, l'archevêque Ugorji affirme que ce meurtre a provoqué l'indignation du public. Il ajoute que des rapports contradictoires, dont certains prétendent que les jeunes assassinés étaient des criminels, ont été publiés.

"Notre objectif n'est pas de nous plonger dans cet écheveau de récits contradictoires, mais de condamner sans équivoque cette effusion de sang insensée, ainsi que d'autres meurtres insensés similaires, qui ont endeuillé la société Igbo, en particulier l'État d'Imo, ces derniers temps", déclare l'archevêque nigérian.

Il poursuit : "Notre sol a été souillé par l'abominable effusion de sang innocent. Nous sommes en train de devenir une société qui n'a aucun égard pour le caractère sacré de la vie humaine et qui est prête à gaspiller la vie humaine à la moindre provocation."

"Combien de nos jeunes ont été fauchés dans la fleur de l'âge ?", pose l'archevêque catholique.

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Il ajoute : "Aucune société ne peut s'épanouir ou survivre lorsque ses futurs dirigeants et le secteur productif de la population sont impitoyablement fauchés pour de simples soupçons. Comme le sang d'Abel (Gen 4:10), le sang de nombreux jeunes abattus dans notre pays crie jusqu'au ciel. De même, comme les lamentations de Rachel à Rama, les lamentations des mères, qui ont perdu leurs êtres chers à Awomama, sont inconsolables."

L'Ordinaire du lieu de l'archidiocèse d'Owerri décrie ce qu'il appelle la "justice de la jungle" dans la manière dont les autorités du Nigeria traitent les questions d'insécurité.

"L'ordre public n'est pas synonyme de justice de la jungle", dit-il, et il ajoute : "Bien que personne ne doive fermer les yeux sur toute forme de banditisme ou d'anarchie, d'où qu'elle vienne, la justice de la jungle et les exécutions extrajudiciaires ne peuvent être une solution aux problèmes d'ordre public."

"Répétons ici que nous condamnons tous les meurtres de tous bords, qu'ils soient privés ou publics, qu'ils soient commis par des hommes de sécurité trop zélés, à la gâchette facile, ou par des groupes paramilitaires ou sectaires. En tant qu'agents moraux, personne ne devrait clairement viser à ôter la vie humaine, quelles que soient les circonstances", déclare Mgr Ugorji dans sa déclaration du 22 juillet.