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Les évêques catholiques d'Éthiopie exhortent les institutions de l'Église à adopter une culture du pardon

Les membres de la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie (CBCE). Crédit : CBCE Les membres de la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie (CBCE). Crédit : CBCE

Les membres de la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie (CBCE) appellent à prier pour la guérison des personnes qui ont souffert dans les régions du pays en proie à des conflits, et exhortent les institutions de l'Église dans la Corne de l'Afrique à enseigner le repentir et le pardon.

Dans leur appel à la prière du lundi 1er août, les évêques catholiques regrettent que beaucoup de sang ait coulé dans le pays en raison de ce qu'ils ont appelé des malentendus sociaux, politiques et économiques.

"Nous avons annoncé que le pardon et la repentance devraient être enseignés dans toutes les églises catholiques et leurs institutions", indiquent les membres du CBCE.

Dans leur appel à la prière, ils demandent que l'exercice spirituel de trois jours, qui commence le 1er août, soit fait "pour le sang versé depuis des générations et pour toutes les générations en raison des nombreux malentendus sociaux, économiques et politiques qui ont surgi en Éthiopie."

"Que Dieu donne une paix durable à notre pays, l'Éthiopie", ajoutent-ils.

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L'Église catholique en Éthiopie s'est exprimée sur la détérioration de la situation humanitaire et l'insécurité dans le pays, la décrivant comme un "génocide silencieux".

Dans un message partagé avec le service d'information de Propaganda Fide, Agenzia Fides, le 26 juillet, l'évêque Tesfaselassie Medhin a appelé ceux qui sont à l'origine des pertes massives de vies humaines dans la région du Tigré en Éthiopie à travailler rapidement pour résoudre la situation.

"Cette situation continue de génocide silencieux consomme chaque jour, chaque minute et chaque heure, un nombre immense de vies innocentes d'enfants, de femmes et d'hommes de tous âges", a déclaré Mgr Medhin.

Il a ajouté que le Tigré, l'État régional le plus au nord de l'Éthiopie qui a été plongé dans la guerre en novembre 2020, connaît "une situation horrible", qui ne cesse d'empirer.

Selon le Centre international de surveillance et de déplacement (IDMC), les conflits et les violences ont provoqué plus de 5,1 millions de déplacements en Éthiopie en 2021, soit trois fois plus qu'en 2020 et le chiffre le plus élevé enregistré pour un pays au cours d'une année donnée.

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Et selon la dernière évaluation du Bureau de l'éducation du Tigré, 346 hommes et 1 798 femmes, soit un total de 2 164 personnes dans le secteur de l'éducation, ont été tués. Parmi elles, 235 sont des enseignants et d'autres professionnels, notamment des directeurs d'école et des superviseurs.

L'Agence Fides a également rapporté que plus de 2 millions de personnes vivent dans des centres de déplacés dans différentes villes, villages et zones rurales du Tigré, dont plus de 100 000 à Adigrat, sans nourriture, sans abri, sans eau, sans médicaments et sans autres besoins fondamentaux.

Dans leur rapport du 1er août, les évêques d'Éthiopie appellent la population à prier et à demander "le pardon et l'aide de Dieu avec compassion et confiance."

"Afin de passer ce temps avec le jeûne, la prière et le pardon, nous demandons à nos pères... et prêtres, ainsi qu'à nos serviteurs d'église à tous les niveaux de coordonner cette idée de prière et de prier les jours mentionnés avec sincérité et de demander le pardon et l'aide de Dieu avec compassion et confiance", indiquent les membres du CBCE.

Ils implorent : "Que notre créateur ait pitié de notre terre et que toutes les générations qui ont été blessées toutes ces années soient réconfortées. Dans notre pays, l'Éthiopie, du nord au sud et à l'est."

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Pendant ce temps, dans un message partagé avec ACI Afrique mardi 2 août, un responsable du Secrétariat catholique éthiopien (ECS) rappelle le message des membres du CBCE à la suite de leur 53e Assemblée plénière qui s'est tenue à Addis-Abeba du 20 au 22 juillet.

Les évêques catholiques d'Éthiopie ont réfléchi "sur les affaires courantes du pays", affirme le conseiller en communication sociale et relations publiques des membres du CBCE, Habtamu Abrdew.

Selon M. Abrdew, les membres du CBCE auraient déclaré : " L'Église est confrontée à un grand défi en raison du manque de paix dans le pays, ce qui l'empêche de mener à bien les services apostoliques de manière efficace. Beaucoup de nos paroisses, y compris le diocèse d'Adigrat, partagent ce défi. Les prêtres et les sœurs ont fui leur lieu de travail en raison de la sécurité, et le nombre de chapelles et de couvents fermés augmente."

Dans leur message, indique le responsable de l'ECS, les évêques catholiques ont lancé un appel à la coopération, en disant : "Nous demandons fermement au gouvernement et au peuple de travailler ensemble pour assurer la paix dans notre pays afin que les citoyens puissent vivre librement."

Les citoyens éthiopiens, ont déclaré les évêques, "luttent également pour répondre à leurs besoins fondamentaux. Des citoyens sont encore tués et exilés en raison de leur identité dans de nombreux endroits (par exemple récemment à Wolga)."

"Comme nous l'avons fait dans le passé, nous appelons toutes les parties concernées à se concentrer sur l'option de la paix, du dialogue et de la réconciliation", auraient déclaré les évêques catholiques d'Éthiopie, ajoutant : "Nous nous assurons d'apporter notre contribution pour parvenir à la paix. Notre Église fera de son mieux pour que le dialogue national qui a débuté soit couronné de succès. L'Eglise continuera à renforcer sa contribution afin que tous les efforts possibles soient faits."

Les membres du CBCE ont également lancé un appel à l'aide humanitaire. Ils ont déclaré : "Nous sommes également très préoccupés par notre peuple touché par la sécheresse et nous demandons à toutes les personnes concernées de travailler dur et de manière unie pour leur permettre de recevoir une aide d'urgence."