Le pape François : Le cléricalisme lié à la fixation sur la morale sexuelle

Le pape a ajouté qu'il a dû récemment intervenir dans trois diocèses en raison de "problèmes qui s'exprimaient dans ces formes de rigidité qui cachaient des problèmes moraux et des déséquilibres".

"D'un autre côté, les grands bergers donnent beaucoup de liberté aux gens. Le bon berger sait comment conduire son troupeau sans l'asservir à des règles qui tuent les gens", dit-il.

"Le berger a la capacité d'aller devant le troupeau pour montrer le chemin, de rester au milieu du troupeau pour voir ce qui se passe à l'intérieur, et aussi d'être à l'arrière du troupeau pour s'assurer que personne

n'est laissé derrière," dit-il. "Le cléricalisme, d'un autre côté, exige que le berger reste toujours en tête, qu'il fixe un cap et qu'il punisse par l'excommunication ceux qui s'éloignent du troupeau."

Comme exemples de cléricalisme, le pape François a raconté l'histoire d'un prêtre qui refusait de bénir le chapelet d'une femme et d'un provincial jésuite qui a écrit une lettre avec une date future affirmant avoir discerné une décision depuis longtemps.

"Le cléricalisme est essentiellement hypocrite, a-t-il dit.

Pendant les voyages papaux, le Pape François s'arrête souvent pour rencontrer les jésuites de la région. Lors de son voyage du 4 au 10 septembre 2019 en Afrique subsaharienne, le pape a eu des rencontres privées avec des membres de la Compagnie de Jésus au Mozambique et à Madagascar.

Lors d'une rencontre d'une heure le 5 septembre 2019 avec 24 jésuites du Mozambique, du Zimbabwé et du Portugal, le Pape François a répondu à des questions sur l'apostolat, le prosélytisme, le cléricalisme, la xénophobie et son expérience de Dieu comme pape.

Sur ce dernier sujet, le pape François a dit : "Ma relation avec le Seigneur n'a pas changé, si ce n'est un plus grand sens des responsabilités et une prière d'intercession qui s'est étendue au monde et à toute l'Église.

"Je commet les mêmes péchés qu'avant. Mon élection comme pape ne m'a pas converti soudainement, afin de me rendre moins pécheur qu'avant. Je suis et je reste un pécheur. C'est pourquoi j'avoue toutes les deux semaines," dit le Pape François.