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S'attaquer à la persécution des chrétiens pour éviter que "le Nigeria ne soit envahi comme c'est le cas en Afghanistan" : un évêque

Mgr Jude Ayodeji Arogundade, évêque du diocèse d'Ondo au Nigéria, a demandé aux législateurs du Royaume-Uni de faire pression sur leur gouvernement et sur d'autres pays pour qu'ils contribuent à lutter contre la persécution des chrétiens dans le pays d'Afrique de l'Ouest, afin d'éviter que celui-ci ne soit envahi par les terroristes.

Dans son discours devant les Chambres du Parlement, mercredi 16 novembre, Mgr Ayodeji a déclaré que Boko Haram, l'État islamique de la province d'Afrique de l'Ouest (ISWAP) et les éleveurs peuls ont pour objectif d'établir un régime islamique au Nigeria et de "conquérir les infidèles, c'est-à-dire les chrétiens, les non-musulmans et les musulmans qui ne sont pas aussi radicalisés qu'eux".

"Je lance un appel pressant à cette importante instance et à toutes les personnes de bonne volonté pour contraindre le gouvernement nigérian à mettre fin au génocide. Ou, à tout le moins, de demander l'aide d'autres pays avant que le Nigeria ne soit envahi comme c'est le cas en Afghanistan", a déclaré l'évêque nigérian.

Il a demandé aux législateurs de demander au gouvernement dirigé par Muhamadu Buhari de déployer tous les instruments juridiques et politiques pour protéger et faire respecter la liberté de la minorité et mettre fin aux tueries.

Dans son discours intitulé "La persécution ethno-religieuse en cours au Nigeria - briser les barrières d'un silence assourdissant", l'évêque Ayodeji a averti que le Nigeria "est sur la corde raide, appréhendant une offensive majeure qui pourrait balayer tout le pays".

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Il a expliqué la situation dans la nation la plus peuplée d'Afrique en disant que la persécution religieuse est élevée dans les régions du Nord et de la Middle Belt du pays, surtout si l'on inclut les États guidés par les lois de la charia où les chrétiens sont discriminés en raison de leur foi.

Faisant référence aux statistiques de juin 2022, l'évêque Ayodeji a déclaré que plus de 3 478 personnes ont été tuées et 2 256 ont été kidnappées depuis que le président Buhari a prêté serment en 2015.

L'évêque du diocèse d'Ondo a déclaré que si la situation n'est pas traitée, "au moment où le nombre de décès sera publié à la fin de l'année, le monde sera embarrassé par le chiffre."

L'évêque catholique de 61 ans a ajouté que la majorité des victimes de l'épuration ethnique en cours au Nigeria sont des chrétiens que les auteurs de ces crimes appellent communément les Maguzawa. Maguzawa se traduit littéralement par "celui qui s'enfuit", c'est-à-dire qui fuit l'islam, a déclaré le chef de l'Église catholique dans son discours du 16 novembre.

Il a ajouté que la situation s'est aggravée au point que "les terroristes sont devenus si audacieux qu'ils opèrent en plein jour en kidnappant des voyageurs innocents sur les autoroutes, des agriculteurs dans les champs et des citoyens qui vaquent à leurs occupations quotidiennes".

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Malheureusement, a déclaré l'évêque nigérian, il est devenu inutile de signaler les cas d'attaques et d'enlèvements aux policiers, car le personnel de sécurité "est lui aussi impuissant" et "conseille souvent aux familles des victimes de payer la rançon demandée pour sauver la vie de leurs proches".

Il a déclaré qu'il trouvait regrettable que les meurtres et les attaques "ne fassent plus la une des journaux parce que les cas sont devenus trop fréquents et que lorsque les coupables sont arrêtés, ils ne sont pas inculpés (au tribunal)."

Les suspects sont souvent libérés dans le cadre "du faux programme de réforme qui n'a cessé de recycler les criminels violents sur le champ de bataille", a déclaré Mgr Ayodeji.

"Le monde doit insister pour que les terroristes, leurs commanditaires et leurs sympathisants soient traduits en justice", a déclaré l'Ordinaire du lieu d'Ondo aux législateurs du Royaume-Uni.

Il a ajouté : "Aucune personne ou groupe de personnes ne devrait avoir l'audace, quelles que soient les circonstances, de déchaîner le niveau de chaos qui règne au Nigeria sur des citoyens innocents."

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