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Messe, convivialité avec les victimes du conflit parmi les activités prévues pour la Journée de prière au Tchad

La célébration de la Sainte Eucharistie dans toutes les paroisses du Tchad et l'aide à ceux qui ont souffert des violents conflits dans le pays sont parmi les activités que les évêques catholiques de ce pays d'Afrique centrale et du Nord ont ordonné pour la Journée de prière prévue.

Dans un communiqué diffusé mardi 22 novembre, la direction de la Conférence épiscopale du Tchad (CET) donne les directives des évêques catholiques du Tchad et souligne la nécessité d'un "approfondissement spirituel" dans la recherche d'une paix durable dans le pays.

"D'un commun accord avec les autres évêques de la CET, nous avons décidé d'observer le 28 novembre 2022 comme une journée de réflexion et de prière dans toutes nos paroisses", indique le président de la CET, Mgr Goetbé Edmond Djitangar, dans le communiqué daté du 20 novembre.

Le président du CET précise que les évêques catholiques ont convenu que dans toutes les paroisses du pays, la Sainte Eucharistie soit célébrée avec l'intention "de demander l'intervention de Dieu pour la paix au Tchad."

"Je demande à tous les curés de prendre soin de cette liturgie et de lui donner la forme et la durée appropriées puisque le jour est férié", déclare Mgr Djitangar.

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L'Ordinaire du lieu de l'archidiocèse de N'Djaména au Tchad encourage "toutes les initiatives qui vont dans le sens d'un approfondissement spirituel de cette journée et la possibilité de trouver un temps de partage ou de convivialité avec les familles éprouvées ou avec nos frères et sœurs de différentes confessions religieuses".

La tension est vive au Tchad suite à la prolongation du mandat du président du Conseil de transition, Mahamat Idriss Déby.

En avril 2021, le président Idriss Déby Itno, qui était à la tête du pays depuis 1990, est décédé après avoir succombé à des blessures qui seraient dues à une bataille avec le Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT), un groupe rebelle de l'armée dissidente dans le nord du pays.

Après sa mort, un conseil de transition composé d'officiers militaires et dirigé par le fils de Deby, Mahamat, en tant que président par intérim, a commencé à superviser la période de transition du Tchad pour les 18 mois à venir.

Le 8 octobre, le chef militaire tchadien, Mahamat, a été nommé président de la transition à la suite des délibérations du Dialogue national inclusif (DNI) du pays, rapporte RFI.

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Il a prêté serment le 10 octobre en tant que président d'une période de transition de deux ans avant la tenue d'élections "démocratiques", une décision qui a déclenché les manifestations du 20 octobre.

Ce jour-là (20 octobre), les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants qui réclamaient une "transition plus rapide vers un régime démocratique" dans plusieurs villes du Tchad, dont N'Djamena, la capitale, tuant au moins 50 personnes et en blessant des dizaines d'autres, selon Reuters.

Dans une lettre adressée au président du Conseil de transition du Tchad, Mgr Djitangar a exprimé sa colère et son indignation face à la répression des manifestants pacifiques.

Dans sa déclaration du 20 novembre, le président du CET dit qu'il ne "recommande aucun rassemblement, mouvement de groupe ou organisation en dehors des espaces paroissiaux."

"Que cette eucharistie soit l'occasion de réfléchir devant Dieu sur les souffrances actuelles des Tchadiens et leurs causes et de supplier le Seigneur d'avoir pitié de nous pour notre incapacité à nous accepter mutuellement et à gérer ensemble notre pays", déclare l'archevêque de 70 ans en référence à l'une des activités de la journée de prière prévue.

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Le chef de l'Église catholique, qui a commencé son ministère épiscopal en février 1992 en tant qu'évêque du diocèse de Sarh au Tchad, implore : "Que le désir de paix dans nos cœurs, dans nos familles, dans la société et dans le pays soit au centre de nos prières et de nos initiatives."